SOCIETE
#Fouta – Retour de transhumance des jeunes bergers : Temps de fête
Depuis quelques jours, les bergers sont de retour dans leurs différents hameaux après des mois de transhumance. Et cette période est la préférée des boutiquiers, vendeurs de tissus et tailleurs. Car ils sont sollicités par ces jeunes bergers qui, sur autorisation de leurs parents, ont vendu quelques têtes pour changer leur garde-robe et avoir de l’argent de poche.
Par Demba NIANG – C’est le retour à la maison. Après seulement deux à trois pluies, les bergers, qui étaient partis chercher des prairies vertes pour leurs troupeaux, reviennent de leur transhumance. Après 6 mois loin de leurs familles. Un retour fêté un peu partout dans les hameaux d’origine. Et au moment où l’herbe se trouve aux alentours de leurs concessions, surtout dans la partie Est du Fouta, les Aaga «bergers de renommée» se voient dispenser de conduire les troupeaux aux pâturages.
Pour leur récompense, les jeunes bergers de retour de transhumance sont autorisés à vendre quelques têtes pour disposer d’argent de poche et changer de garde-robe. Ainsi, les vendeurs dans les marchés hebdomadaires, boutiquiers et tailleurs s’impatientent de cette période de l’hivernage.
Par groupes, ils se rendent dans les marchés hebdomadaires pour acheter ces tissus multicolores et d’autres attirails pour leur habillement (chaussures, bonnets). A Galoya, vendredi jour de marché hebdomadaire, un groupe de jeunes bergers envahit les étals des vendeurs de tissus. Les tissus légers multicolores sont très prisés des jeunes bergers et les vendeurs de tissus leur font découvrir les nouveaux arrivages. Avec les poches pleines après un passage au foirail des petits ruminants, les jeunes pasteurs se font le plaisir de faire leurs emplettes.
Période faste pour les commerçants et les tailleurs
Le groupe ne perd pas de temps, après avoir fait le plein de provisions, ils se rendent chez un des tailleurs de Galoya. A. Ly est un homme réputé dans ce domaine. Il s’est spécialisé dans ce type de couture. Le couturier raconte : «Avec mes trois apprentis, avant 18 heures, j’aurai terminé de coudre pour ces 5 bergers qui ont commandé des ensembles.» Le maître tailleur préféré des bergers informe que ces derniers paient l’ensemble entre 2 et 3 mille, et rassure sur la rapidité du service. «Ne t’étonne pas pour la rapidité du service, car les bergers ont un habillement un peu spécial, facile à coudre», ajoute-t-il. Comme A. Ly, dans les localités voisines des hameaux, il y a un ou des tailleurs qui s’y connaissent dans l’habillement des bergers, et l’hivernage est une période faste pour eux car les ensembles commandés par les bergers nécessitent presque seulement du fil pour des coupes très simples.
A Galoya, Thilogne, Lougué, Pété et les autres localités, ce sont les boutiquiers qui se satisfont de cette période coïncidant avec le retour des bergers de transhumance. Chez Pape Séne, un boutiquier dont l’échoppe est sur la Route nationale 2 à Galoya, des groupes de jeunes bergers se succèdent quotidiennement depuis le retour. Connaissant les produits prisés par ses clients fortunés, il remplit sa boutique de cartons de jus très aimés des jeunes bergers, de bonbons et de cigarette.
A Lougué, Baba est devenu leur boutiquier préféré. Ils viennent des hameaux de Diam Bouri, Loboudou et Gourel. «Les grands acheteurs sont de retour et les boissons à bon marché, les menthes fraîches et la cigarette se vendent très bien. Presque jusqu’à la fin de l’hivernage, je me ravitaille chaque deux jours chez les grands fournisseurs à Galoya pour ma clientèle préférée», assure-t-il.
A Thilogne, Baye Fall, boutiquier à la gare routière, lui aussi adore le retour des bergers, qui lui permet de mieux vendre. Les mardi, mercredi et jeudi (jours du marché hebdomadaire de Thilogne), les groupes se succèdent dans sa boutique durant tout l’hivernage.
En attendant l’installation de l’hivernage pour voir les cérémonies de mariage s’enchaîner et l’organisation des Diaro (séances de démonstration de la familiarité du berger avec son troupeau), les bergers, par groupes, mènent la belle vie pour avoir réussi la transhumance. Et revenus sains et saufs avec leurs troupeaux.