POLITIQUE

Lancement des Assises de la presse : L’avenir des médias à la Une

Bons, pertinents et rigoureux, les journalistes sénégalais le sont ! Seulement, il ne faudrait pas que les circonstances politiques, économiques et sociales du pays dénaturent la profession de journaliste. C’est l’avis du ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique, Moussa Bocar Thiam, qui demande aux acteurs réunis pour les Assises des médias, de se faire violence en acceptant d’extirper de la profession toutes les personnes qui n’y ont pas leur place.

Par Ousmane SOW – «Les journalistes sénégalais sont bons, pertinents et rigoureux. Maintenant, il ne faut jamais laisser les conditions économiques, les circonstances politico-économiques et sociales du pays dénaturer ce qu’on appelle un journaliste. C’est un refus parce qu’il s’agit de l’avenir de votre profession. Et il y a des personnes qui n’ont pas aujourd’hui leur place dans la profession.» C’est ce qu’a affirmé hier Moussa Bocar Thiam, ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique, lors du lancement des Assises nationales des médias 2023, en présence des acteurs et professionnels du secteur. Le ministre est formel : «Il appartient d’abord à vous les journalistes, notamment le Tribunal des pairs, de faire ce travail, certes dur, difficile, mais nécessaire, pour que demain, nous ayons des générations de journalistes bien formés, rigoureux, des journalistes à l’abri de toute tentation, tant politique qu’économique», a averti le ministre de la Communication qui a demandé aux journalistes de se faire violence en acceptant d’extirper de la profession toutes les personnes qui n’y ont pas leur place. «Extirpez de vous les personnes qui ne sont plus journalistes, qui ne font pas de journalisme, qui sont dans l’animation de la politique. Et ça, il faut avoir le courage de le dire et de l’assumer à travers ces assises. Vous devez vous faire violence», a-t-il dit en s’adressant aux journalistes.
Pour le représentant du gouvernement, les assises sont maintenant lancées. Alors, il faut que des mesures fortes soient prises pour que ceux qui gangrènent la profession puissent en être extirpés. Il a tout de même assuré de l’engagement de l’Etat pour la mise en œuvre des conclusions de ces Assises nationales des médias, une initiative de la Coor­dination des associations de presse (Cap).

Accompagnement de l’Etat
«Tous les Sénégalais vous regardent et attendent les résultats. Et je voudrais au sortir de ces assises, que l’on ait un canevas, un guide avec des résolutions fortes et des mesures courageuses. Et l’Etat est disposé à vous accompagner et à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les conclusions. Ces assises sont d’une importance capitale. Il y va même de l’avenir de la profession et de notre pays, car la presse est le meilleur baromètre de notre démocratie», dira le ministre. Dans son discours, il a battu en brèche les idées selon lesquelles au Sénégal, la presse n’est pas économiquement viable. Pourtant, dit-il, les organes de presse se multiplient d’année en année, et tous les jours, de nouvelles demandes d’ouverture et de création de médias arrivent sur la table de la tutelle. «Les quotidiens se multiplient du jour en jour. Aujourd’hui, nous avons 45 quotidiens au Sénégal et plus de 300 sites d’informations. On ne peut pas dire que le secteur n’est pas dynamique», a-t-il avancé. Sur la question, il invite la Cap à aller faire de la recherche. «Les ressources viennent de quelques part ou bien les gens ont fait le choix de faire une profession non rentable pour l’amour de cette profession. Donc, il faut creuser pour voir d’où viennent ces ressources. Est-ce que l’argent vient des lobbies ou de personnes qui ont des objectifs bien précis. Là aussi, il appartient à ces assises d’aller au fond des choses.»
Autant de questions qui seront au cœur de ces Assises nationales des médias qui doivent durer 3 mois et dont l’objectif est de définir une vision à moyen et long termes pour le secteur de l’information et de la communication, afin de faire des médias un outil stratégique pour renforcer la démocratie, la liberté d’expression et la solidarité nationale.

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