A LA UNETECHNOLOGIE
Lune: 300 mètres de structures sous la surface cartographiées par le rover chinois Yutu-2
Depuis 2018, la première sonde à se poser sur la face cachée de la Lune Chang’e-4 a capturé des panoramas de cratères et étudié le sol lunaire. Aujourd’hui, la sonde permet aux chercheurs de visualiser avec une précision inédite les structures empilées constituant les premiers 300 mètres sous la surface lunaire.
Ces découvertes, publiées le 7 août dans le Journal of Geophysical Research: Planets, dévoilent des milliards d’années d’histoire lunaire jusqu’alors dissimulée. Le rover Yutu-2, embarqué à bord de Chang’e-4, est doté d’une technologie nommée Radar Lunaire Pénétrant (LPR). Ce dispositif, selon l’auteur principal Jianqing Feng, chercheur en astro-géologie à l’Institutdes Sciences Planétaires de Tucson, Arizona, permet au rover d’envoyer des signaux radio profondément sous la surface lunaire. Ces « échos » servent ensuite à établir une cartographie du sous-sol lunaire. En 2020, le LPR de Yutu-2 avait permis de cartographier les 40 premiers mètres de la surface lunaire, mais n’était pas allé plus loin.
Selon ces nouvelles données, ces 40 mètres supérieurs sont constitués de poussière, de sol et de roches fracturées. Feng et son équipe estiment que les débris autour de cette formation proviennent d’un impact. Plus profondément, cinq couches distinctes de lave lunaire datant de milliards d’années ont été identifiées.
Yutu 2 vu depuis Chang’e-4.
Les scientifiques pensent que la Lune s’est formée il y a 4,51 milliards d’années, suite à la collision d’un objet de la taille de Mars avec la Terre. La Lune a ensuite subi des impacts pendant environ 200 millions d’années. Certains ont fissuré sa surface, laissant s’échapper la magma du manteau à travers les failles lors d’éruptions volcaniques.
Les informations récentes montrent un ralentissement de ce processus. Les couches de roches volcaniques sont plus minces près de la surface, indiquant moins de lave lors des éruptions récentes. « La Lune en se refroidissant a perdu de sa vigueur lors de ses derniers stades volcaniques », explique Feng.
L’activité volcanique lunaire s’est probablement éteinte il y a 1 milliard d’années, bien que des preuves suggèrent des activités plus récentes. Toutefois, du magma pourrait encore se trouver en profondeur.
Chang’e-4 poursuit son exploration. Feng espère qu’il nous révèlera d’autres formations géologiques inattendues à l’avenir.