POLITIQUE
Militaires démocrates Versus civils despotes. La chronique de KACCOR sur la situation au Niger
Dimanche dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont menacé de leurs foudres les putschistes nigériens, adoptant
une batterie de sanctions particulièrement draconiennes contre eux et les menaçant même d’une intervention militaire si, dans un délai d’une semaine, ils ne réinstallent pas au pouvoir le président renversé Mohamed Bazoum. Des
chefs d’Etat intraitables pour ce qui est du respect de l’ordre constitutionnel et qui se présentaient comme des parangons de démocratie.
Sauf que, parmi eux, se trouvait un président dont la « réélection », il y a quelques semaines, n’a pas été reconnue par la communauté internationale tellement elle était entachée de fraudes! Sauf que, également, toujours parmi ces chefs d’Etat intraitables en matière de respect des règles démocratiques, se trouvait également un autre qui a 600 prisonniers politiques dans ses geôles et qui, dès le lendemain de son retour dans son pays en provenance d’Abuja, a fait emprisonner son principal opposant pour cause de popularité excessive tout en dissolvant dans la foulée son parti !
C’est pourtant ce genre de présidents qui donnent des leçons de gouvernance aux militaires putschistes qui commencent désormais à pulluler dans la sous-région. Or, à notre connaissance, que ce soit au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et même au Niger, aucun de ces putschistes n’a encore dissous un parti politique et n’a emprisonné des centaines de militants d’un seul parti de l’opposition. Mieux, les dirigeants des partis politiques, dans ces pays pourtant sous férule militaire, ont la liberté de se réunir dans leurs permanences sans être délogés par des policiers ou des gendarmes !
Ainsi, il y a une dizaine de jours, les militants du parti d’Alpha Condé, le président déchu de Guinée, se sont réunis à leur siège pour écouter un message audio de leur chef en exil en Turquie, sans être inquiétés. Comme quoi, des militaires peuvent être bien plus démocrates que certains présidents civils qui prétendent leur donner des leçons de bonne gouvernance !
Par KACCOR, Le Témoin