Alors que le Secrétaire général des Nations unies a estimé que l’Afrique pourrait devenir «une superpuissance des énergies renouvelables» et que les Emirats arabes unis ont annoncé 4, 5 milliards de dollars d’investissements dans les énergies propres sur le continent, plusieurs chefs d’Etat africains ont affiché leurs divergences sur la stratégie à adopter sur le sujet, au deuxième jour de l’Africa Climate Summit organisé à Nairobi, ce 5 septembre 2023.
«Les énergies renouvelables pourraient être le miracle africain.» C’est ce qu’a déclaré Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, ce 5 septembre 2023 à la tribune du premier Sommet africain sur le climat, à Nairobi. Cet Africa Climate Summit dure trois jours et doit se terminer demain, mercredi. L’objectif annoncé par les 54 pays du continent, c’est d’afficher une unité dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment dans les moyens mis en œuvre, en vue de la Cop28 prévue à Dubaï en décembre 2023. Dans ce type de sommet, les négociations se jouent jusqu’à la dernière minute. Une réunion, la veille au soir, de présentation du projet final de déclaration a ainsi entraîné de nombreuses divisions. Divisions qui se sont entendues à nouveau ce mardi lors des discours des chefs d’Etat, a indiqué le journal Le Quotidien.
Président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso estime que le cœur de la lutte pour obtenir des financements et la création d’un marché carbone mondial doit se faire autour des forêts du bassin du Congo, de l’Indonésie et du Brésil.
«Les trois bassins concentrent 80% de la biodiversité mondiale et constituent le régulateur de l’équilibre carbone de la planète», a-t-il affirmé.
Autre lieu, autre atout : Président de l’archipel des Comores, Azali Assoumani souhaite que la notion d’économie bleue, qui détermine le rôle des océans, soit mise en avant. «Nous plaidons pour un soutien pour une économie bleue durable et lançons un appel pour un nouveau partenariat et des collaborations», a-t-il dit.
Ismaïl Omar Guelleh, chef d’Etat de Djibouti, abonde dans le même sens : «Les océans transcendent les Etats et nous devons exploiter ces liens pour le développement et pas seulement pour l’enrichissement. Développer une économie bleue, c’est créer des partenariats qui nous permettent d’exploiter nos océans pour un changement vers le développement durable.»
Macky Sall, le chef de l’Etat du Sénégal, estime comme son hôte, le Président kényan William Ruto, que le développement de l’économie verte est au cœur du combat, mais que les engagements de financements internationaux ne sont pas respectés. «Les pays africains réalisent leurs projets verts en recourant à la dette, alors que le financement de l’adaptation devrait être soutenu par des dons, conformément aux engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat», a-t-il souligné.