Siw dou jammi borom ». Ainsi chantait Thione Ballago Seck. Le parolier avait vu juste. La preuve, note Bès bi dans son édition de ce week-end, plusieurs célébrités sénégalaises sont en train de subir le revers de leur aura. Par les réseaux sociaux. Le moyen qui les a faits. Qui les défait.
Fatoumata Barry alias « Rangou » : de la timidité à la vulgarité
Elle a fait ses débuts à la Sen Tv. À l’époque Fatoumata Barry, alias Rangou était une petite fille. De taille moyenne, teint noir, elle était aimée, adulée par le public du fait de son dégagement, sa fraicheur avec des termes à couper de souffle. Subitement, elle fait le buzz avec un succès fulgurant qu’elle n’a pas su maîtriser. Puisqu’après quelques années, la jeune petite fille grandit. Elle se débarrasse de ses jeans-body et tee-shirt casquette entre dans le monde du bling-bling, de la paillette et des strass avec des tenues sexy, cheveux naturels longs, des cils et des faux ongles. Le tout couronné par un langage vulgaire. Comme pour dire une Rangou en cache une autre.
La célèbre et sulfureuse Rangou quitte les plateaux télés pour les réseaux sociaux, notamment Instagram où elle montre des images contraires aux bonnes mœurs. Elle expose son corps de manière vulgaire, sans se soucier de quoi que ce soit. « Qui va stopper cette femme ? », s’interrogent certains followers. La demoiselle organise des soirées privées racoleuses via le Net. Elle a été sourde à l’appel de Jamra qui a dénoncé cette pratique malsaine. « Le sexe est ce qui est de plus banal… », disait-elle. Sur plainte de Mame Matar Guèye, elle a été inculpée et envoyée en prison avec sa bande pour « diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, proxénétisme et défaut de carnet sanitaire ».
Après 2 mois derrière les barreaux, elle obtient une liberté provisoire. Ainsi, dans une vidéo, elle a tenu à demander pardon, mais à beau chasser le naturel il revient au galop. Comme disait Wally Seck, le succès est une moutarde et ne se mange pas d’un seul goût à défaut de verser des larmes.
Cheikh Ahmed Cissé : de marabout à sexologue vulgaire
Il est connu grâce à l’émission « Guis-Guis » sur Sen Tv. Cheikh Ahmed Cissé était un chroniqueur à ses débuts et faisait des interventions pertinentes avec sa casquette de marabout. Du coup, il était sollicité partout par les médias, toujours habillé en boubou traditionnel assorti d’un bonnet « niassène ». Il se réclame talibé de Cheikhal Ibrahima Niass.
Après quelques années, l’homme au teint noir, avec un wolof soutenu, change. Il a sa chaine YouTube où il ne parle que sexe. « Je suis sexologue et non un marabout », insiste-t-il. Il dit être un marabout spécialisé dans la fabrication des médicaments aphrodisiaques. Ses sorties médiatiques tournent autour des questions sexuelles. Son langage vulgaire et choquant attire les internautes. Il s’est fait emprisonner d’ailleurs pour des propos polémiques. Il prodiguait la distribution de préservatifs dans les mosquées.
L’enfant de Kaolack vient de récidiver en déclarant que tout ce qui est dit dans le coran n’est qu’illusion. Des propos qui ont choqué plus d’un et qui ont créé une grosse polémique sur les réseaux. Mame Matar Guèye de l’Ong Jamra a publié un communiqué pour annoncer l’exclusion de Cheikh Ahmed Cissé de l’organisation. Il a présenté ses excuses publiques et admis que c’est à force de trop parler qu’il a fini par faire cette gaffe qui le poursuit. Plusieurs plaintes d’organisations religieuses et autres planent sur sa tête. Le procureur a d’ailleurs été invité à s’autosaisir. Lui semble avoir pris la tengeante.
Assane Diouf : l’insulteur de la toile rapatrié des Usa
Assane Diouf menait une vie tranquille aux Usa avec sa famille, faisant des vidéos pour alerter sur la situation du pays. Ses vues n’étaient pas si nombreuses, subitement il commence ses diatribes tirant sur tout ce qui bouge, autorités politiques, artistes, religieux, etc. Ses publications sont devenues virales. Il est surnommé « l’insulteur de la toile » et n’épargne même pas le Président Macky Sall.
Il a l’audience d’un prime-time avec des dizaines de milliers de vues sur Facebook et YouTube. Sa success-story connaît un coup d’arrêt lorsqu’il a été extradé des États-Unis vers Dakar. Après un lobbying des autorités sénégalaises, les services de l’immigration américains l’ont renvoyé avec seize autres sans-papiers. Un peu plus tôt, le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye avait ordonné son arrestation pour « actes de terrorisme » et « apologie du terrorisme ». Assane Diouf fera des va-et-vient en prison à plusieurs reprises. Comme une étoile qui s’est éteinte, il est devenu invisible aux côtés de l’opposition qu’il défendait. Inaudible aussi sur les réseaux sociaux.