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CHOIX DU CANDIDAT DE BENNO : MACKY PARVIENDRA-T-IL A « AMADOUER » LES DISSIDENTS ?
Le redoutable adversaire du moment pour le candidat de Benno, Amadou Bâ; est bien le temps. Le temps risque de lui faire défaut au beau milieu d’un océan de contestations du choix porté sur sa personne. Aly Ngouille Ndiayea été le premier à jeter le pavé dans la mare du camp présidentiel. Il a prestement démissionné de son poste de ministre en charge de l’agriculture. Il restera au Chef de voir quelle stratégie d’urgence mettre en place pour calmer les ardeurs des uns et des autres, et résoudre l’équation de cette dissidence qui risque à bien des égards de faire d’énormes dégâts au sein de la majorité présidentielle.
Le Président de la République, Macky Sallparviendra-t-il à neutraliser les dissidents qui commencent à avancer à visage découvert dans la jungle d’une majorité aphone et bouillonnante. En effet la sempiternelle question de la légitimité historique en toile de fond,se pose avec acuité sur le choix du candidat de Benno connu.
Amadou Bâ jouirait plutôt d’une légitimité politique qui donne l’impression qu’il a devancé ceux qui étaient là aux premières pour asseoir le Macky. Seulement, usant de sa « carte blanche »,le Président Sall aurait trouvé qu’Amadou Bâ serait plus étoffé politiquement que les autres candidats qui l’ont porté au pinacle.
Aly Ngouille Ndiaye fortement réseauté au niveau des confréries religieuses du pays s’attendait à ce que le choix soit porté sur sa personne. Et sa démission en tant que ministre témoigne de son refus systématique de ne pas avaler la couleuvre Bâ.
Mame Boye Diao devrait se prononcer dans les plus brefs délais. Abdoulaye Daouda Diallo, Mahamad Boune Abdallah Dionne sont tous plongés dans un silence assourdissant démontrant de facto qu’ils ne sont pas du tout d’accord sur le choix porté sur Amadou Bâ.
Au niveau de l’assemblée nationale, également des fissures sont notées sur le choix du candidat de Benno. D’autres comme Farba Ngom qui n’est pas candidat mais dont la parole pourrait faire mouche sur le choix défini par son mentor, reste pour le moment aphone. A l’évidence, comment recoller les morceaux, c’est à cet exercice tout aussi périlleux dont doit se livrer le Premier sénégalais qui fait face à une équation à mille inconnues.
Et ce,à quelques cinq mois du scrutin présidentiel de 2024.Dans un contexte politique marqué par l’emprisonnement d’Ousmane Sonko et de plusieurs de ses partisans et du musellement systématique du F24,il est fort à parier que le camp présidentiel se retrouve dans une situation inconfortable.
Calmer le jeu dans son propre camp, requinquer l’unité et accompagner le candidat de Benno, mais aussi, apaiser le climat politique national, c’est à cette périlleuse mission dont doit se livrer le Président de la République pour se sortir de l(ornière. Parviendra-t-il à « amadouer » les dissidents qui ne semblent pas prêts à lâcher du lest ? Pour l’heure, la réponse à cette question suscite plutôt des questionnements !