SOCIETE

Le choix de Amadou Ba pour succéder à Macky Sall continue de susciter moult réactions, comme on l’a vu avec les départs de Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, ainsi qu’avec le silence tonitruant de Abdoulaye Daouda Diallo. Est-ce cela qui a poussé l’un des très proches du Président Macky Sall à monter au créneau ? Abou Abel Thiam a été aux côtés de Macky Sall dans le régime de Wade et durant sa traversée du désert. Ce qui donne plus de force aujourd’hui au soutien qu’il apporte à la candidature de Amadou Ba, à qui d’ailleurs il fait quelques recommandations. L’actualité politique du moment, c’est le choix porté sur Amadou Ba pour être le candidat de la Coalition Benno. Qu’en pensez-vous ? Est-ce le candidat qu’il faut à la coalition pour gagner la Présidentielle de 2024 ? Je pense effectivement que Amadou Ba est le choix de raison et le choix du pragmatisme. Je pense que compte tenu du personnel politique que nous avons dans l’appareil d’Etat aujourd’hui, compte tenu des différents profils, il est celui qui répond le mieux aux attentes et aspirations de notre camp, mais aussi du pays. Il fallait dans le choix du Président Macky Sall, prendre en compte beaucoup de critères. Lesquels critères, tous réunis, tendent vers un même objectif, c’est-à-dire le bien-être du Sénégal et des Sénégalais. Le Président Macky Sall a réussi quelque chose de très brillant, c’est-à-dire qu’en deux mandats, il a fait faire au Sénégal des bonds extraordinaires. C’est une prouesse, voire une gageure de faire ce qu’il a fait en 12 ans sur les plans économique, social, médical, infrastructurel… Il y a des reproches sur le plan de la gouvernance… Je ne connais pas moi, d’œuvre parfaite ici-bas, il n’en existe pas. Il n’y a pas d’œuvre humaine parfaite. Donc me dire qu’il y a des insuffisances, c’est encore mettre plus de lumière sur ces réalisations-là. Parce que lorsqu’on parle d’imperfections pour une œuvre humaine, c’est qu’il y a beaucoup de réussite. C’est parce que justement, il y a ces imperfections, ces insuffisances qui sont humaines, qu’il faut apprécier mieux ce qu’il a réussi. Et je ne pense pas réinventer la roue en vous disant que sur le plan de l’offre énergétique, de l’offre infrastructurelle, médicale, de l’offre en termes d’éducation, je ne pense pas que quelqu’un puisse dénier au Président Macky Sall, les bonds qu’il a fait faire au pays. Je ne parle pas de l’eau, de l’accès à la santé, bref de ce que personne n’ignore. Pour revenir à votre candidat, on a l’impression que même au sein de la coalition, Amadou Ba a été un choix par défaut ? Par défaut de quoi ? De Macky Sall peut-être, parce que l’idéal serait que Macky Sall continuât son œuvre. Si vous mettez par rapport au profil de Macky Sall et par rapport à ce qu’il a fait jusqu’ici, naturellement, quelle que soit la personne que vous choisirez, elle vous semblera un choix par défaut. C’est parce que l’œuvre que Macky Sall va laisser au Sénégal est tellement importante qu’on s’imagine mal quelqu’un d’autre pouvoir le faire. Mais on ne peut pas présumer des choses avant de les avoir vécues. Laissons Amadou Ba gagner au premier tour et on verra ce dont il est capable. Est-ce qu’il peut gagner au premier tour, alors que même au sein de votre propre coalition, il y a des dissensions ? Je n’ai aucun doute quant à la capacité du régime actuel de gagner au premier tour avec Amadou Ba comme candidat et Macky Sall pour driver tout cela, je n’en ai aucun doute. Je vais partir des résultats les plus proches de nous. Ceux des Législatives. Ça peut sembler bizarre, mais ma conviction, moi qui ai fait le tour du pays, est que la majorité est dans notre camp. Et c’est une majorité confortable. Malgré les résultats ? Oui. Vous savez, les résultats des Législatives ne se lisent pas seulement à travers les suffrages exprimés, il faut lire au-delà, c’est-à-dire sonder les suffrages qui n’ont pas été exprimés, sonder ceux qui se sont abstenus et pourquoi ils se sont abstenus. Et quel est le profil des abstentionnistes pendant ces élections. Je l’ai dit au président de la République, après avoir fait le tour du pays. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que le seul danger pour notre majorité, c’est l’abstention dans notre camp. Parce qu’aux Locales, ce sont les votes parallèles qui font perdre, aux Législatives, c’est l’abstention. Parce que ça a un caractère local, c’est ce qui fait que les investitures emportent des conséquences nationales. Ce qui fait que, compte tenu des adversités qui sont souvent beaucoup plus dures à l’intérieur du pouvoir qu’entre le pouvoir et l’opposition, nous avons perdu beaucoup de voix que nous n’aurions pas dû perdre. Beaucoup de gens se sont abstenus parce que c’est tel qui est investi, ou tel autre. Ces gens-là, quand il s’agira d’un oui ou d’un non pour notre régime, ils se lèveront sans qu’on ne frappe à leur porte, pour aller voter pour le camp qui est le nôtre. Je fais un pari sur le pacte républicain. Je fais un pari sur les Sénégalais objectifs et conscients. Objectifs, c’est-à-dire qui apprécient à sa juste valeur le caractère éminemment positif du bilan du Président Macky Sall et qui ont soif de la continuation de réalisations pareilles. Je fais un pari sur les Sénégalais qui ont soif d’un Sénégal debout, une République solide, parce que ça aussi, c’est un défi, une demande sociale, c’est-à-dire l’apaisement du pays, la sécurité du pays et la fortification des piliers du Sénégal, ça surtout, c’est une demande sociale. Je vous renvoie au discours historique du Président Macky Sall, du 3 juillet, lors duquel il a dit aux Sénégalais qu’il s’abstenait pour un troisième mandat. Ce discours-là, si vous l’étudiez bien, vous verrez qu’1/4 seulement a été consacré à sa non-candidature. Les 3/4 du discours ont été consacrés à la situation du pays, aux menaces qui guettent le pays. Quand le chef de l’Etat, après 12 ans de présence, fait une sorte de situation nationale pour dire, voilà ce que je vais laisser au pays, il ne faut pas s’attarder sur des choses qui paraissent importantes, mais qui le sont moins quand il s’agit de la survie de notre République, lorsqu’il s’agit des piliers institutionnels du pays. Et sous ce rapport, la majorité des Sénégalais, conscients, qui savent ce qui se passe ailleurs, qui savent ce qui peut guetter notre pays, ces gens-là, je fais un pari sur eux, ils vont opter pour la stabilité du pays et le candidat qui va l’incarner le mieux. J’estime moi que Amadou Ba a une transversalité qui augure qu’il puisse le faire. Vous semblez mettre à l’écart ces écueils qui se dressent sur le chemin de Amadou Ba, et qui ont pour noms Khalifa Sall et Karim Wade, qui vont certainement être candidats, et que Macky Sall n’a jamais eu à affronter. Avec l’esprit de revanche qu’ils doivent nourrir, ces deux-là ne seront-ils pas très dangereux ? Non. Si on était en course automobile, Amadou Ba, par rapport aux autres candidats, partira en pole position. Ce qui va lui donner cette position privilégiée, c’est d’abord le bilan du Président Macky Sall, bilan éminemment élogieux. De deux, il va bénéficier de Macky Sall comme directeur de campagne, officiel ou officieux. Cela n’est pas à sous-estimer. Cela donne un avantage conséquent sur vos adversaires. Mais, ce n’est pas suffisant. Le soutien de Macky Sall est nécessaire pour gagner, mais il faut un coefficient personnel du candidat, une valeur ajoutée qui sera perçue par les Sénégalais. Et j’estime moi que Amadou Ba a cette valeur ajoutée qu’il pourra ajouter au soutien de Macky Sall, et au fait de continuer l’œuvre de ce dernier. Amadou Ba n’est certainement pas un politicien au sens de collecteur de suffrages, c’est vrai. Mais c’est quelqu’un qui est très familier à la politique, depuis le Parti socialiste jusqu’au Pds. Il a été dans la périphérie des partis politiques. C’est donc un technocrate très imprégné de politique. Peut-être pas au sens politicien du terme, c’est-à-dire, collecter des suffrages, se faire élire maire ou député, mais c’est quelqu’un qui n’ignore pas la chose politique. Et sous Macky Sall, il a eu à bénéficier d’une expérience gouvernementale qui lui a donné une transversalité que j’estime importante pour un candidat à la Présidentielle. Vous faites bien de rappeler le passé politique de Amadou Ba, d’autant plus qu’il y au sein de l’Apr, des voix qui s’élèvent pour fustiger le fait qu’on leur a préféré quelqu’un qui n’est pas «Apr de lait», comme on l’a lu dans la presse. Et ces voix dissidentes semblent même tentées de mesurer leur force politique lors des suffrages. Quand j’entends des choses pareilles, cela me fait rire, mais d’un rire jaune. Moi, rien ne m’échappe dans la trajectoire qui a conduit Macky Sall au pouvoir. Je travaille avec Macky Sall depuis 2007, de façon continue. Quand j’entends des gens évoquer une légitimité historique, une antériorité dans le parti, j’ai l’impression qu’ils viennent de le découvrir maintenant. C’est maintenant qu’ils parlent de solidarité, de camaraderie, et de je ne sais quoi. Ils ont tort de le faire. D’autant plus que cela n’a jamais été un marqueur de l’Apr. L’antériorité, la légitimité historique n’ont jamais été un marqueur dans l’Apr. La preuve en est que nous avons un parti qui n’a jamais été structuré. Il n’existe aucune structuration dans l’Apr. Résultats des courses, quand des gens venaient, avec la bénédiction de ceux qui invoquent aujourd’hui l’antériorité ou l’historicité, où étaient-ils ? Pourquoi ne découvrent-ils ces choses que maintenant ? Il ne faut pas qu’ils attendent la 25ème heure pour découvrir le soleil ! C’est un argument égoïste qu’ils ne découvrent que maintenant ! L’Apr a toujours fonctionné comme cela, ouverte aux quatre vents, ouverte à la grande Coalition Benno bokk yaakaar, où l’historicité n’a jamais été un label. Ces gens ont néanmoins une certaine capacité de nuisance… Quand quelqu’un évoque sa capacité de nuisance, cela me fait honte. Il faut plutôt évoquer sa capacité à faire le bien. Evoquer sa capacité de nuisance, c’est faire preuve de chantage, et c’est pour moi, très mal approprié. Voilà pourquoi je pense que ceux qui bénéficient de la confiance du Président, et qui, publiquement, lui ont donné carte blanche pour qu’il nous choisisse un candidat, devraient être les premiers à se battre pour que le choix du président de la République soit le choix de tout le monde. Pour travailler à faire gagner celui que le président de la République a désigné. Car c’est l’occasion pour eux, de montrer leur loyauté au Président. Certains se comportent comme si, le candidat ayant été choisi et le président étant en fin de mandat, il devient pour certains comme un «canard boiteux». Je n’accepterai pas une telle expression parce que d’abord, elle est irrespectueuse. Ensuite, nous sommes dans une configuration délicate. Nous sommes dans un contexte important pour le pays. Je vous ai renvoyé au contenu du discours du président de la République le 3 juillet dernier. Il a regardé les Sénégalais dans les yeux pour leur dire ce qui était aujourd’hui, l’un des problèmes fondamentaux du pays. C’est-à-dire que le pays est en proie à l’instabilité, à l’insécurité, à partir des appels à l’insurrection qui ont conduit à des dégâts dans le pays. On ne revient pas là-dessus. Ce besoin de sécurité, ce besoin de stabilité de nos institutions, qu’elles soient politiques, sociales ou même religieuses, ce gros besoin fait partie de la demande sociale, au-delà du panier de la ménagère. Dans ce cadre, il nous faut un continuateur de l’œuvre du président de la République. Qui appréhende bien le Pse, mais qui parallèlement, appréhende aussi l’importance d’une réponse institutionnelle pour la fortification de la République, pour que chaque citoyen puisse jouir de ses droits, tout en étant conscient de ses devoirs et de sa responsabilité. Quels que soient par ailleurs son statut, sa fonction, son nom ou sa place dans la société. Cela doit revenir comme un leitmotiv, pour que le Sénégal reste aussi solide qu’il l’a toujours été. Maintenant, s’agissant de notre candidat Amadou Ba, j’ai dit qu’il a toutes les chances de gagner au premier tour. Mais pour cela, il faudrait que dès à présent, il se mette à la tâche. C’est pourquoi je l’invite à démissionner de son poste de Premier ministre, pour tout de suite, aller au-devant des Sénégalais. Il a déjà un atout, il est bien connu du Sénégal et des Sénégalais, mais il faut qu’il se fasse connaître davantage, qu’il aille parler aux Sénégalais, de la Casamance à Tambacounda, de Ziguinchor à Matam. Il faut qu’il fasse le tour du pays, qu’il aille parler aux Sénégalais dans tous leurs compartiments. Pour cela, il doit se défaire de sa fonction de Premier ministre. Car, normalement, un Premier ministre a plus de travail même que le président de la République. J’ai été avec le Président Macky Sall à la Primature. Je sais ce qu’est le volume de travail, qui est peut-être plus ardu là-bas qu’à la présidence de la République. Autant un président de la République peut être candidat autant un Premier ministre peut difficilement allier sa candidature à la Présidentielle avec ses tâches de chef de gouvernement, qui ne peuvent être mises en veilleuse. Nous avons besoin d’un Premier ministre fort, qui tient bien la barre et fait face aux besoins. Amadou Ba étant notre candidat, il doit se mettre à la tâche sans perdre une minute, et que les rangs se resserrent autour de lui, et que chacun en fasse une question de vie ou de mort, car il s’agit du salut du Sénégal. Pour que l’œuvre tant réussie du président de la République soit perpétuée. Et pour que la victoire soit éclatante et rapide, les choses doivent s’enclencher dès maintenant. Et quelles devraient être pour vous, les priorités d’un Amadou Ba président de la République ? De manière générale, j’estime que les prochains chantiers du futur président de la République qui, j’espère, sera Amadou Ba, devraient être d’abord, d’instaurer le service militaire obligatoire au Sénégal. J’appelle cela de tous mes vœux, car le pays a besoin d’ordre. Il a besoin d’un surcroît de citoyenneté, qui s’acquiert à la maison, à l’école, mais aussi sous les drapeaux. Le pays a besoin d’un surcroît de respect de l’autorité, parce qu’il ne saurait y avoir de développement dans le désordre. On ne peut pas avoir de développement dans l’anarchie. Et la tendance aujourd’hui, c’est d’être dans une démarche de plus en plus revendicative et de moins en moins responsable. Il faut responsabiliser les citoyens, les sanctionner quand c’est nécessaire. On ne peut évoquer la nécessité de sanctionner la superstructure sans sanctionner l’homme de la rue. La sanction doit être verticale et ne pas concerner que la superstructure. L’autre priorité, c’est de réformer nos régies financières, en premier lieu les Impôts et domaines. On ne peut continuer avec un système où une frange de fonctionnaires se constitue en une fabrique de profiteurs. Il faut aussi de ce côté-là, une réforme hardie. L’actualité politique du moment, c’est le choix porté sur Amadou Ba pour être le candidat de la Coalition Benno. Qu’en pensez-vous ? Est-ce le candidat qu’il faut à la coalition pour gagner la Présidentielle de 2024 ? Je pense effectivement que Amadou Ba est le choix de raison et le choix du pragmatisme. Je pense que compte tenu du personnel politique que nous avons dans l’appareil d’Etat aujourd’hui, compte tenu des différents profils, il est celui qui répond le mieux aux attentes et aspirations de notre camp, mais aussi du pays. Il fallait dans le choix du Président Macky Sall, prendre en compte beaucoup de critères. Lesquels critères, tous réunis, tendent vers un même objectif, c’est-à-dire le bien-être du Sénégal et des Sénégalais. Le Président Macky Sall a réussi quelque chose de très brillant, c’est-à-dire qu’en deux mandats, il a fait faire au Sénégal des bonds extraordinaires. C’est une prouesse, voire une gageure de faire ce qu’il a fait en 12 ans sur les plans économique, social, médical, infrastructurel… Il y a des reproches sur le plan de la gouvernance… Je ne connais pas moi, d’œuvre parfaite ici-bas, il n’en existe pas. Il n’y a pas d’œuvre humaine parfaite. Donc me dire qu’il y a des insuffisances, c’est encore mettre plus de lumière sur ces réalisations-là. Parce que lorsqu’on parle d’imperfections pour une œuvre humaine, c’est qu’il y a beaucoup de réussite. C’est parce que justement, il y a ces imperfections, ces insuffisances qui sont humaines, qu’il faut apprécier mieux ce qu’il a réussi. Et je ne pense pas réinventer la roue en vous disant que sur le plan de l’offre énergétique, de l’offre infrastructurelle, médicale, de l’offre en termes d’éducation, je ne pense pas que quelqu’un puisse dénier au Président Macky Sall, les bonds qu’il a fait faire au pays. Je ne parle pas de l’eau, de l’accès à la santé, bref de ce que personne n’ignore. Pour revenir à votre candidat, on a l’impression que même au sein de la coalition, Amadou Ba a été un choix par défaut ? Par défaut de quoi ? De Macky Sall peut-être, parce que l’idéal serait que Macky Sall continuât son œuvre. Si vous mettez par rapport au profil de Macky Sall et par rapport à ce qu’il a fait jusqu’ici, naturellement, quelle que soit la personne que vous choisirez, elle vous semblera un choix par défaut. C’est parce que l’œuvre que Macky Sall va laisser au Sénégal est tellement importante qu’on s’imagine mal quelqu’un d’autre pouvoir le faire. Mais on ne peut pas présumer des choses avant de les avoir vécues. Laissons Amadou Ba gagner au premier tour et on verra ce dont il est capable. Est-ce qu’il peut gagner au premier tour, alors que même au sein de votre propre coalition, il y a des dissensions ? Je n’ai aucun doute quant à la capacité du régime actuel de gagner au premier tour avec Amadou Ba comme candidat et Macky Sall pour driver tout cela, je n’en ai aucun doute. Je vais partir des résultats les plus proches de nous. Ceux des Législatives. Ça peut sembler bizarre, mais ma conviction, moi qui ai fait le tour du pays, est que la majorité est dans notre camp. Et c’est une majorité confortable. Malgré les résultats ? Oui. Vous savez, les résultats des Législatives ne se lisent pas seulement à travers les suffrages exprimés, il faut lire au-delà, c’est-à-dire sonder les suffrages qui n’ont pas été exprimés, sonder ceux qui se sont abstenus et pourquoi ils se sont abstenus. Et quel est le profil des abstentionnistes pendant ces élections. Je l’ai dit au président de la République, après avoir fait le tour du pays. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que le seul danger pour notre majorité, c’est l’abstention dans notre camp. Parce qu’aux Locales, ce sont les votes parallèles qui font perdre, aux Législatives, c’est l’abstention. Parce que ça a un caractère local, c’est ce qui fait que les investitures emportent des conséquences nationales. Ce qui fait que, compte tenu des adversités qui sont souvent beaucoup plus dures à l’intérieur du pouvoir qu’entre le pouvoir et l’opposition, nous avons perdu beaucoup de voix que nous n’aurions pas dû perdre. Beaucoup de gens se sont abstenus parce que c’est tel qui est investi, ou tel autre. Ces gens-là, quand il s’agira d’un oui ou d’un non pour notre régime, ils se lèveront sans qu’on ne frappe à leur porte, pour aller voter pour le camp qui est le nôtre. Je fais un pari sur le pacte républicain. Je fais un pari sur les Sénégalais objectifs et conscients. Objectifs, c’est-à-dire qui apprécient à sa juste valeur le caractère éminemment positif du bilan du Président Macky Sall et qui ont soif de la continuation de réalisations pareilles. Je fais un pari sur les Sénégalais qui ont soif d’un Sénégal debout, une République solide, parce que ça aussi, c’est un défi, une demande sociale, c’est-à-dire l’apaisement du pays, la sécurité du pays et la fortification des piliers du Sénégal, ça surtout, c’est une demande sociale. Je vous renvoie au discours historique du Président Macky Sall, du 3 juillet, lors duquel il a dit aux Sénégalais qu’il s’abstenait pour un troisième mandat. Ce discours-là, si vous l’étudiez bien, vous verrez qu’1/4 seulement a été consacré à sa non-candidature. Les 3/4 du discours ont été consacrés à la situation du pays, aux menaces qui guettent le pays. Quand le chef de l’Etat, après 12 ans de présence, fait une sorte de situation nationale pour dire, voilà ce que je vais laisser au pays, il ne faut pas s’attarder sur des choses qui paraissent importantes, mais qui le sont moins quand il s’agit de la survie de notre République, lorsqu’il s’agit des piliers institutionnels du pays. Et sous ce rapport, la majorité des Sénégalais, conscients, qui savent ce qui se passe ailleurs, qui savent ce qui peut guetter notre pays, ces gens-là, je fais un pari sur eux, ils vont opter pour la stabilité du pays et le candidat qui va l’incarner le mieux. J’estime moi que Amadou Ba a une transversalité qui augure qu’il puisse le faire. Vous semblez mettre à l’écart ces écueils qui se dressent sur le chemin de Amadou Ba, et qui ont pour noms Khalifa Sall et Karim Wade, qui vont certainement être candidats, et que Macky Sall n’a jamais eu à affronter. Avec l’esprit de revanche qu’ils doivent nourrir, ces deux-là ne seront-ils pas très dangereux ? Non. Si on était en course automobile, Amadou Ba, par rapport aux autres candidats, partira en pole position. Ce qui va lui donner cette position privilégiée, c’est d’abord le bilan du Président Macky Sall, bilan éminemment élogieux. De deux, il va bénéficier de Macky Sall comme directeur de campagne, officiel ou officieux. Cela n’est pas à sous-estimer. Cela donne un avantage conséquent sur vos adversaires. Mais, ce n’est pas suffisant. Le soutien de Macky Sall est nécessaire pour gagner, mais il faut un coefficient personnel du candidat, une valeur ajoutée qui sera perçue par les Sénégalais. Et j’estime moi que Amadou Ba a cette valeur ajoutée qu’il pourra ajouter au soutien de Macky Sall, et au fait de continuer l’œuvre de ce dernier. Amadou Ba n’est certainement pas un politicien au sens de collecteur de suffrages, c’est vrai. Mais c’est quelqu’un qui est très familier à la politique, depuis le Parti socialiste jusqu’au Pds. Il a été dans la périphérie des partis politiques. C’est donc un technocrate très imprégné de politique. Peut-être pas au sens politicien du terme, c’est-à-dire, collecter des suffrages, se faire élire maire ou député, mais c’est quelqu’un qui n’ignore pas la chose politique. Et sous Macky Sall, il a eu à bénéficier d’une expérience gouvernementale qui lui a donné une transversalité que j’estime importante pour un candidat à la Présidentielle. Vous faites bien de rappeler le passé politique de Amadou Ba, d’autant plus qu’il y au sein de l’Apr, des voix qui s’élèvent pour fustiger le fait qu’on leur a préféré quelqu’un qui n’est pas «Apr de lait», comme on l’a lu dans la presse. Et ces voix dissidentes semblent même tentées de mesurer leur force politique lors des suffrages. Quand j’entends des choses pareilles, cela me fait rire, mais d’un rire jaune. Moi, rien ne m’échappe dans la trajectoire qui a conduit Macky Sall au pouvoir. Je travaille avec Macky Sall depuis 2007, de façon continue. Quand j’entends des gens évoquer une légitimité historique, une antériorité dans le parti, j’ai l’impression qu’ils viennent de le découvrir maintenant. C’est maintenant qu’ils parlent de solidarité, de camaraderie, et de je ne sais quoi. Ils ont tort de le faire. D’autant plus que cela n’a jamais été un marqueur de l’Apr. L’antériorité, la légitimité historique n’ont jamais été un marqueur dans l’Apr. La preuve en est que nous avons un parti qui n’a jamais été structuré. Il n’existe aucune structuration dans l’Apr. Résultats des courses, quand des gens venaient, avec la bénédiction de ceux qui invoquent aujourd’hui l’antériorité ou l’historicité, où étaient-ils ? Pourquoi ne découvrent-ils ces choses que maintenant ? Il ne faut pas qu’ils attendent la 25ème heure pour découvrir le soleil ! C’est un argument égoïste qu’ils ne découvrent que maintenant ! L’Apr a toujours fonctionné comme cela, ouverte aux quatre vents, ouverte à la grande Coalition Benno bokk yaakaar, où l’historicité n’a jamais été un label. Ces gens ont néanmoins une certaine capacité de nuisance… Quand quelqu’un évoque sa capacité de nuisance, cela me fait honte. Il faut plutôt évoquer sa capacité à faire le bien. Evoquer sa capacité de nuisance, c’est faire preuve de chantage, et c’est pour moi, très mal approprié. Voilà pourquoi je pense que ceux qui bénéficient de la confiance du Président, et qui, publiquement, lui ont donné carte blanche pour qu’il nous choisisse un candidat, devraient être les premiers à se battre pour que le choix du président de la République soit le choix de tout le monde. Pour travailler à faire gagner celui que le président de la République a désigné. Car c’est l’occasion pour eux, de montrer leur loyauté au Président. Certains se comportent comme si, le candidat ayant été choisi et le président étant en fin de mandat, il devient pour certains comme un «canard boiteux». Je n’accepterai pas une telle expression parce que d’abord, elle est irrespectueuse. Ensuite, nous sommes dans une configuration délicate. Nous sommes dans un contexte important pour le pays. Je vous ai renvoyé au contenu du discours du président de la République le 3 juillet dernier. Il a regardé les Sénégalais dans les yeux pour leur dire ce qui était aujourd’hui, l’un des problèmes fondamentaux du pays. C’est-à-dire que le pays est en proie à l’instabilité, à l’insécurité, à partir des appels à l’insurrection qui ont conduit à des dégâts dans le pays. On ne revient pas là-dessus. Ce besoin de sécurité, ce besoin de stabilité de nos institutions, qu’elles soient politiques, sociales ou même religieuses, ce gros besoin fait partie de la demande sociale, au-delà du panier de la ménagère. Dans ce cadre, il nous faut un continuateur de l’œuvre du président de la République. Qui appréhende bien le Pse, mais qui parallèlement, appréhende aussi l’importance d’une réponse institutionnelle pour la fortification de la République, pour que chaque citoyen puisse jouir de ses droits, tout en étant conscient de ses devoirs et de sa responsabilité. Quels que soient par ailleurs son statut, sa fonction, son nom ou sa place dans la société. Cela doit revenir comme un leitmotiv, pour que le Sénégal reste aussi solide qu’il l’a toujours été. Maintenant, s’agissant de notre candidat Amadou Ba, j’ai dit qu’il a toutes les chances de gagner au premier tour. Mais pour cela, il faudrait que dès à présent, il se mette à la tâche. C’est pourquoi je l’invite à démissionner de son poste de Premier ministre, pour tout de suite, aller au-devant des Sénégalais. Il a déjà un atout, il est bien connu du Sénégal et des Sénégalais, mais il faut qu’il se fasse connaître davantage, qu’il aille parler aux Sénégalais, de la Casamance à Tambacounda, de Ziguinchor à Matam. Il faut qu’il fasse le tour du pays, qu’il aille parler aux Sénégalais dans tous leurs compartiments. Pour cela, il doit se défaire de sa fonction de Premier ministre. Car, normalement, un Premier ministre a plus de travail même que le président de la République. J’ai été avec le Président Macky Sall à la Primature. Je sais ce qu’est le volume de travail, qui est peut-être plus ardu là-bas qu’à la présidence de la République. Autant un président de la République peut être candidat autant un Premier ministre peut difficilement allier sa candidature à la Présidentielle avec ses tâches de chef de gouvernement, qui ne peuvent être mises en veilleuse. Nous avons besoin d’un Premier ministre fort, qui tient bien la barre et fait face aux besoins. Amadou Ba étant notre candidat, il doit se mettre à la tâche sans perdre une minute, et que les rangs se resserrent autour de lui, et que chacun en fasse une question de vie ou de mort, car il s’agit du salut du Sénégal. Pour que l’œuvre tant réussie du président de la République soit perpétuée. Et pour que la victoire soit éclatante et rapide, les choses doivent s’enclencher dès maintenant. Et quelles devraient être pour vous, les priorités d’un Amadou Ba président de la République ? De manière générale, j’estime que les prochains chantiers du futur président de la République qui, j’espère, sera Amadou Ba, devraient être d’abord, d’instaurer le service militaire obligatoire au Sénégal. J’appelle cela de tous mes vœux, car le pays a besoin d’ordre. Il a besoin d’un surcroît de citoyenneté, qui s’acquiert à la maison, à l’école, mais aussi sous les drapeaux. Le pays a besoin d’un surcroît de respect de l’autorité, parce qu’il ne saurait y avoir de développement dans le désordre. On ne peut pas avoir de développement dans l’anarchie. Et la tendance aujourd’hui, c’est d’être dans une démarche de plus en plus revendicative et de moins en moins responsable. Il faut responsabiliser les citoyens, les sanctionner quand c’est nécessaire. On ne peut évoquer la nécessité de sanctionner la superstructure sans sanctionner l’homme de la rue. La sanction doit être verticale et ne pas concerner que la superstructure. L’autre priorité, c’est de réformer nos régies financières, en premier lieu les Impôts et domaines. On ne peut continuer avec un système où une frange de fonctionnaires se constitue en une fabrique de profiteurs. Il faut aussi de ce côté-là, une réforme hardie.

L’exploitation minière rime souvent avec des bruits de bottes, a-t-on l’habitude de dire. Kédougou n’échappe pas à la règle. Ce 11 septembre, des échauffourées entre populations locales de Khossanto et Mamakhono et des Forces de défense et de sécurité ont viré au drame. 2 personnes sont tuées par balles. Un arrêté préfectoral modifiant les conditions de recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée a provoqué l’ire des jeunes. Les ministres de l’Intérieur et des Mines se sont déployés en urgence sur Kédougou, ce mardi, pour essayer d’arrondir les angles. Le départ du Préfet, accusé d’être à l’origine du problème, et la libération des jeunes arrêtés hier demeurent les seules voies du salut, ont fulminé les manifestants. 

Par Abdoulaye FALL – La malédiction de l’exploitation de l’or frappe-t-elle la région de Kédougou ? A chaque fois que les populations locales sont sorties pour manifester leur courroux, c’est la catastrophe. Ce lundi encore, 11 septembre 2023, deux autres personnes sont tombées sous les balles des Forces de défense et de sécurité. Elles manifestaient contre un arrêté du Préfet de Saraya. Celui-ci modifiait les conditions de recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée dans la région. Ce qui a créé l’ire des populations, qui sont descendues dans les rues manifester leur indignation. Toutefois, elles ont fait face aux Fds. Ces dernières ont appuyé sur leur gâchette pour tirer à balles réelles. 2 manifestants sont tués.

Les populations, très remontées, ont appelé à la libération de leurs frères, sans quoi, il n’y aura pas de paix dans la zone. Le départ immédiat du Préfet est devenu une grande exigence dans la contrée. Un responsable du Conseil communal de la jeunesse explique : «nous pouvons tout négocier sauf le maintien du Préfet dans le département. Tout ce qui se passe actuellement est dû à son arrêté. Et pourtant, depuis 2016, nous pactisons avec les sociétés sans aucun problème noté. Les autorités doivent vraiment le sanctionner pour avoir causé un grand trouble dans la contrée. Malheureusement, il y a eu des pertes en vies humaines. Ce qui est constant, c’est qu’il ne peut plus être toléré la présence du Préfet dans la zone. Qu’il s’en aille.» Du côté de l’Etat aussi, il dégaine des flèches. Les autorités ont attendu que l’irréparable se passe pour intervenir. La Société civile, les populations locales, toutes avaient alerté sur le fameux «arrêté» du Préfet. Mais l’Etat a fait la sourde oreille, préférant jouer au médecin après la mort.

Retour sur quelques événements malheureux 
En décembre 2008, des étudiants kédovins avaient rué dans les brancards pour demander beaucoup plus de retombées sur les exploitations minières.
Malheureusement, la manifestation avait viré au drame. Le jeune Sina Sidibé est tué. Il avait été atteint par balle. Plusieurs autres blessés ont aussi été notés, et plusieurs interpellations. Février 2017, le 13 plus précisément, à Khossanto, un jeune y avait aussi été tué lors d’une manifestation. C’étaient les Gabelous cette fois-ci qui étaient à l’origine. Leurs balles avaient atteint le jeune Yamadou Sagna. Le 21 juillet de cette même année, ce sont des jeunes de Tomboroncoto qui ont élevé la voix. Ils protestaient contre les manœuvres de l’entreprise minière Petewol Mining Compagnie. Des échauffourées s’en sont suivies. Des jeunes sont embastillés et plusieurs d’entre eux, arrêtés.

Ils remettront encore cela le 13 octobre, toujours en 2017.
Ce 11 septembre, c’est au tour des populations de Khossanto de déverser leur trop-plein de colère dans les rues. Un arrêté préfectoral qui change le mode de recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée en est l’origine.

La goutte de trop, car plusieurs acteurs de la Société civile, des associations de jeunes et de femmes, entre autres organisations, ont élevé la voix pour que soit définitivement réglée la question de l’exploitation des ressources minières. Des responsables d’associations de jeunes, joints par téléphone, ont prôné le règlement définitif de la question par une meilleure implication des jeunes et une bonne redistribution des retombées minières.

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