TECHNOLOGIE
Le moteur caché des cycles glaciaires de la Terre
Les cycles glaciaires de la Terre seraient davantage influencés par la précession que par l’excentricité de l’orbite terrestre, selon une nouvelle étude. Cette découverte remet en question les théories antérieures et offre un nouvel éclairage sur les mécanismes qui régissent les périodes glaciaires et interglaciaires. Les cycles glaciaires sont souvent associés à trois facteurs clés: l’excentricité, l’obliquité et la précession. L’excentricité concerne la forme de l’orbite terrestre, l’obliquité se rapporte à l’inclinaison de l’axe de la Terre, et la précession est la direction vers laquelle cet axe pointe.
Bethany Hobart, chercheuse doctorante à l’Université de Californie, et son équipe ont modélisé les impacts de la fin des périodes glaciaires sur des cycles de 23 000 et 41 000 ans. Leur étude suggère que c’est la précession qui aurait le plus d’impact sur les cycles glaciaires.
Les chercheurs ont utilisé des isotopes d’oxygène pour étayer leurs conclusions. Les foraminifères, des organismes unicellulaires, incorporent ces isotopes dans leurs coquilles. Les analyses de ces isotopes dans des carottes de sédiments de l’océan profond ont permis d’identifier des changements rapides dans les ratios 18O/16O, indiquant des variations de température en profondeur.
Rapports isotopiques d’oxygène (18O/16O) provenant de foraminifères benthiques dans l’Atlantique Nord, comparés à des données de datation issues de dépôts minéraux dans des grottes et à des cycles connus d’obliquité et de précession.
Crédit: Hobart et al. 2023.
Les données de datation proviennent de dépôts minéraux dans des grottes en Chine, fournissant un modèle d’âge pour les 640 000 dernières années. L’équipe de recherche a identifié neuf événements de fin de période glaciaire, avec des durées variant entre 90 400 et 115 500 ans.