TECHNOLOGIE
Les personnes souffrant de solitude auraient toutes un fonctionnement cérébral différent
Les humains ont tous un besoin de connexion sociale et d’appartenance. Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits, la solitude peut être dévastatrice sur la santé de la personne concernée. Elle s’accompagne souvent d’un sentiment d’être mal compris par les autres. Des chercheurs ont récemment identifié une explication scientifique à ce sentiment, révélant un fonctionnement cérébral unique chez ces personnes.
La solitude ne s’illustre pas uniquement par le seul fait de ne pas être entouré de nombreuses personnes. Elle peut également être ressentie par une personne qui ressent des difficultés à se faire comprendre par ses proches. Ce sentiment pourrait venir du fait que la personne ainsi « isolée » présente en fait une manière différente de penser. Dans le cadre de leur étude publiée dans Psychological Science, des chercheurs de l’Université de Californie ont cherché à vérifier cette théorie.
Ils ont alors analysé l’IRM fonctionnelle de 66 étudiants âgés de 18 à 21 ans. 2 groupes d’individus ont été distingués: ceux souffrant de solitude, et un second groupe de personnes non solitaires (en se basant sur leurs réponses apportées à un questionnaire, mais également sur les résultats d’analyses supplémentaires plus objectives, réalisées par des psychologues). Chaque participant a dû regarder une série de 14 vidéos sur des thèmes divers (évènements sportifs, scène de fêtes, clips de musique sentimentaux, etc.). Le fait de varier régulièrement de style de vidéo a permis de minimiser les moments de distraction des participants.
Les chercheurs ont recueilli les images de l’IRMf des patients pendant les 60 minutes pendant lesquelles ils regardaient les vidéos, ainsi que pendant les 30 minutes suivantes. L’objectif étant de mesurer l’activité cérébrale dépendant notamment du niveau d’oxygène dans le sang. Ces images ont révélé un fonctionnement cérébral plutôt similaire entre les personnes non solitaires. Toutefois, elles ont également révélé non seulement une différence flagrante avec les personnes solitaires, mais également des différences significatives au sein même du groupe d’individus souffrant de solitude. Ces observations suggèrent donc que la solitude présente des impacts sur le fonctionnement cérébral, mais également que ces impacts diffèrent d’une personne à l’autre.
Les personnes non solitaires semblent toutes traiter les informations de la même manière, alors que les personnes souffrant de solitude voient les choses d’une manière totalement différente, spécifique à chaque individu. Une question essentielle reste toutefois en suspens: est-ce la solitude d’un individu qui génère un fonctionnement cérébral spécifique, ou bien l’inverse