Après une hausse de 25 points au premier trimestre 2023, le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé, à l’issue de sa deuxième réunion trimestrielle 2023, tenue hier, de relever encore de 25 points le principal taux directeur auquel la Bceao prête ses ressources aux banques, pour le porter à 3, 25%. Cela à compter du 16 septembre 2023.
Par Dialigué FAYE – Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé, à l’issue de sa réunion ordinaire tenue hier à Dakar, de relever de 25 points de base les taux directeurs de la Banque centrale, à compter du 16 septembre 2023. Ainsi, le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques passe de 3 à 3, 25%.
Pour rappel, au premier trimestre 2023, ce taux directeur de la Bceao avait été relevé de 25 points de base, passant de 2, 25 à 3%. D’après le Gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou, par ailleurs président du Cpm, et ses collaborateurs, «cette hausse des taux directeurs vise à anticiper et à contenir l’impact de ces facteurs de risque sur les perspectives macroéconomiques de l’Union». Et le Cpm d’invoquer «un contexte de montée des incertitudes au niveau régional, de persistance des tensions inflationnistes, de renchérissement des conditions financières sur les marchés internationaux et de moindre mobilisation de ressources extérieures». Mieux, précise le patron de l’institut d’émission commun aux huit pays de l’Uemoa, «l’inflation au sein de l’Union continue de baisser, puisque le taux d’inflation, en rythme annuel, qui avait atteint 5, 8% au premier trimestre 2023, a baissé à 4% au deuxième trimestre. En juillet 2023, le taux d’inflation dans l’Union est ressorti à 3, 4%. Mais nous n’avons pas encore atteint notre objectif, c’est-à-dire un taux d’inflation compris entre 1 et 3%. Ensuite, il y a des risques importants de hausse de l’inflation, puisqu’il y a des augmentations, notamment au niveau international, sur les prix des produits pétroliers. Et ces prix-là, compte tenu du fait que nous sommes un importateur net, impactent directement le taux d’inflation. Il y a eu des ajustements au niveau de la région sur certains prix des produits énergétiques». Donc, poursuit le gouverneur, «le fait que nous ne soyons pas encore au point où nous voulons arriver, compte tenu de ces éléments de risque qui sont là, il est important de prendre ces évolutions en considération. La deuxième raison, c’est que nous avons des risques importants dans l’Union : des risques sociopolitiques et des risques de sécurité dans la région, et ces risques peuvent avoir un impact sur la production. Notamment dans les zones de production céréalière. Dans certains pays, les risques de commercialisation et de distribution et ces risques impactent directement l’inflation, notamment les prix des produits vivriers. Donc ça, c’est un élément donc à prendre en compte. Il y a un troisième facteur de risque qu’il a fallu également intégrer, c’est qu’au niveau international, l’inflation reste élevée. Toutes les banques centrales continuent le durcissement de leur politique monétaire.
Le comité de politique monétaire a estimé qu’il était quand même nécessaire de prévenir la concrétisation de manière complète de tous ces risques sur nos objectifs et donc a décidé de relever très légèrement le taux directeur de la Banque centrale à 3, 25 %, qui reste quand même l’un des taux directeurs dans la région pratiquement les plus faibles». Quid de l’activité économique au sein de l’Uemoa ? Le Cpm relève une progression au deuxième trimestre 2023. Et pour la croissance économique de l’année 2023, l’instance chargée de la définition de la politique monétaire au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine table sur un taux de 5,6%. Avant de faire état d’une évolution des crédits à l’économie à un rythme soutenu, enregistrant une progression de 16, 2%, en rythme annuel, à fin juin 2023, après 16, 6% à fin mars 2023. Cette bonne orientation, renseigne le Cpm, «permet de soutenir l’activité économique dans l’Union».