SOCIETE

Rentrée scolaire : Ziguinchor, un cas d’école

A Ziguinchor, c’est une course contre la montre pour les besoins en tables-bancs, enseignants et infrastructures. Il y a toujours les questions liées aux écoles saccagées lors des manifestations de juin.

Par Khady SONKO – A quelques jours de la rentrée, tout n’est pas au point à Ziguinchor : au total, 52 établissements, soit 6, 62% du nombre total de structures publiques, ne sont pas fonctionnels, selon le rapport du Conseil régional de développement sur la rentrée scolaire 2023-2024. A l’effet de les rendre fonctionnels, il est urgent de mobiliser la communauté éducative, en relation avec les services techniques compétents de l’Etat, pour «pomper» l’eau stagnant dans les cours, remblayer les cours avec du sable, désherber, désinfecter et désinsectiser les établissements avant la rentrée des élèves, réparer le mobilier endommagé et rénover les infrastructures saccagées. Le besoin global d’enseignants s’élève à 258 dont 126 pour l’élémentaire, 39 pour le moyen, 77 pour le secondaire et 16 pour la Fpt. Les besoins sont particulièrement accentués par les nouveaux lycées de Biti-Biti, de Suel, d’Abéné et Niamone, mais aussi l’augmentation des effectifs dans l’élémentaire et le secondaire.

Concernant les tables-bancs, les besoins sont estimés à 21 mille 063. «La dotation de 5000 tables-bancs de la Deqs a contribué à réduire les besoins, mais le saccage des établissements et écoles lors des manifestations de juin les a accentués (1153 tables-bancs détruits», révèle le rapport. Toutefois, beaucoup de tables-bancs sont récupérables (17 576) : «il y a en perspective un projet de réhabilitation de 1000 tables-bancs pour Ziguinchor et une dotation d’urgence par la Deqs de 900 tables-bancs», lit-on dans le rapport introductif au Crd de la rentrée scolaire 2023-2024. L’une des mesures phares de ce rapport est la distribution aux structures affectées par les manifestations de juin, de matériel, mobilier et consommables acquis dans le cadre de la mise en œuvre du temps de contingence. «Nous avons reçu un appui de la Dage en matériel, même si c’est en deçà de nos besoins. Il y a également un appui en consommables de la Dage et de l’Unicef, et nous envisageons incessamment de les mettre à la disposition des établissements et écoles impactés», a dit Cheikh Faye, inspecteur d’Académie de Ziguinchor, à l’issue du Crd.

Le problème, selon lui, se situe au niveau des infrastructures, où la situation n’a pas véritablement évolué. «Nous avons fait la situation et avons transmis le devis à qui de droit, mais ce sont des montants assez élevés qui, dans un contexte où ces dépenses n’étaient pas prévisibles, on comprend qu’il y ait des lenteurs dans la mobilisation de ces fonds pour refaire ces établissements-là.
Qu’à cela ne tienne, l’école étant une école de la communauté, il urge qu’il y ait une mobilisation des communautés, des collectivités, des Ape, aussi des services techniques de l’Etat, pour créer le minimum nécessaire au démarrage des enseignements-apprentissages à la rentrée, le temps que des mesures fortes soient prises pour remettre aux normes ces établissements, surtout ceux-là qui ont été sérieusement saccagés», a développé l’Ia.

Peyrissac fait partie de ces établissements sérieusement saccagés, comme le Cem Boucotte-Est, le Cem Boucotte-Sud, le Cem Lindiane 2… «Tout ne sera pas réglé tout de suite et maintenant, mais on peut mettre le minimum de conditions requises pour faire démarrer les enseignements, le temps que l’Etat central, qui a plus de moyens, puisse mobiliser les ressources nécessaires. Car il faut le reconnaître, cela demande beaucoup de moyens. Ne serait-ce que pour le lycée de Peyrissac, le devis tourne autour de 100 millions et quelques. Cela dit, Ziguinchor est globalement prête pour la rentrée du personnel le 2 et le 5 pour celle des élèves», fait savoir M. Faye. Concernant les abris provisoires, des efforts énormes sont consentis dans leur résorption. L’Ia en veut pour preuve l’achèvement du lot 1 avec environ 230 classes déjà livrées. «Le lot 3 est en cours d’exécution même s’il y a des lenteurs, et le lot 2 est en train d’être planifié, en plus de la coopération locale qu’on est en train de développer avec des partenaires et coopérations communautaires de base pour contribuer à améliorer l’environnement scolaire. Le taux d’abris provisoires reste tout de même assez élevé et tourne autour de 14%», renseigne l’Ia.

Le Gouverneur invite les collectivités territoriales à davantage jouer leur rôle, étant entendu que l’éducation est une compétence transférée. «Ces collectivités territoriales doivent se mobiliser davantage pour accompagner l’inspection d’Académie dans la recherche de solutions par rapport aux problèmes qui ont été identifiés», a déclaré Guedj Diouf. Le Gouverneur exhorte les collectivités territoriales à travailler à mettre à la disposition des écoles des tables-bancs, pouvant aider à améliorer les conditions d’apprentissage des élèves.

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