POLITIQUE
6e Réunion Comité de Haut niveau sur le Chantier Paix et Sécurité: Ismaila Madior Fall évoque les menaces qui guettent l’espace Uemoa
Le ministre des Affaires étrangères, Ismaila Madior Fall, a présidé vendredi, la rencontre ministérielle préparatoire à la 6e Réunion du Comité de haut niveau sur le chantier Paix et Sécurité dans l’espace Uemoa. Dans son discours d’ouverture, il a souligné l’engagement et la volonté des Chefs d’Etat de trouver des moyens de stabilisation de l’espace économique et monétaire.
« Depuis sa création, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), s’efforce de bâtir un idéal, celui d’un espace communautaire harmonisé, intégré et prospère, garantissant une libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Vingt-huit ans après sa mise en place par les Pères fondateurs, notre Organisation a certes accompli des performances indéniables en matière de politique macro-économique et financière ainsi que dans la mise en œuvre des politiques sectorielles », a-t-il indiqué.
Avant de rappeler les menaces qui, selon lui, guettent cette ambition des chefs d’Etat de la sous-région. « Toutefois, notre ambition d’une union économique et monétaire pour le bien-être exclusif de nos peuples, est de plus en plus menacée par des phénomènes violents, auxquels s’ajoutent les effets des changements climatiques ainsi que les pandémies cycliques. Il nous appartient, dès lors, de donner forme à la vision de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont pris l’initiative, il y a douze ans, de mettre en place une politique commune dans le domaine de la paix et de la sécurité. De cette dynamique est issue, une année plus tard, le Comité de Haut Niveau sur le Chantier Paix et Sécurité dans l’espace UEMOA. Ce chantier se justifie pleinement car les défis de stabilité qui interpellent notre Union sont devenus plus complexes et pressants », a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères.
Ismaila Madior Fall déclare que les défis qui s’offrent à l’organisation communautaire sont l’insécurité, le terrorisme et l’extrémisme violent, le trafic d’êtres humains, les migrations irrégulières, la criminalité transfrontalière, la piraterie et criminalité maritime, entre autres. « A terme, ils pourraient installer notre région dans un climat conflictogène et de crise permanente, dit-il.
M. Fall rappelle que dans son adresse lors de la 6ème édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, « le Président Macky Sall, partageait la profonde conviction que la prise en charge des périls ne saurait être fragmentée ». Que « depuis un peu plus d’une décennie, notre région a été fortement secouée par le phénomène du terrorisme du fait de la facilité de déplacement des groupes armés, de l’immensité de nos frontières et des difficultés qu’ont parfois nos Etats, pris individuellement, pour en assurer un contrôle efficace »
Le ministre suggère « la nécessaire mutualisation de nos moyens et suggère la mise en place d’un dispositif permanent d’actions conjointes et coordonnées afin de contribuer à endiguer la menace terroriste et à terme, de l’éradiquer ». En plus des mécanismes collectifs d’appui aux forces de défense et de sécurité en termes de moyens divers, notamment en matière d’équipement, de formation, de renseignements et d’interopérabilité.
« La collaboration et la coopération entre les services de sécurité et renseignement de l’Union; Le renforcement des capacités des cadres des Commissions nationales de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ComNat ALPC) et L’élaboration d’un document de projet d’informatisation et d’interconnexion des Postes de police ». Tels sont les axes de coopération recommandés par Ismaila Madior Fall.
Qui a par ailleurs, appelé à un élan de solidarité au regard de la situation humanitaire dans la zone UEMOA. »Des actions urgentes sont nécessaires pour aider les personnes déplacées internes et minimiser les effets pervers de leur migration forcée parmi lesquels on peut citer la déscolarisation des enfants ainsi que l’abandon des terres arabes. Nous devons, par conséquent, nous évertuer à faire de notre union l’une des zones les plus achevées d’expression de l’humanisme en aménageant une place plus prépondérante à la mutualisation de nos potentialités, ainsi qu’à la complémentarité avec les structures de la CEDEAO et d’autres acteurs de la coopération internationale », a-t-il dit.
Il a également remis sur la table les recommandations du Président Macky Sall à la 5e Réunion du Comité de haut niveau sur « un effort collectif visant à doter les secteurs de la sécurité de nos pays de moyens financiers et matériels adéquats. Il avait également demandé à la Commission d’entamer la réflexion sur les moyens d’adapter les processus d’intégration en cours aux défis de sécurité et de stabilité qui constituent une menace réelle pour nos Etats et notre Union ».
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères est convaincu que les délibérations de ce jour avec ces collègues « contribueront à nous rapprocher de notre commun objectif qui est un espace stable de sécurité et de paix, qui garantit l’essor économique des Etats avec pour but ultime, le bien-être des populations ».