Un power up sur la plage de Bargny pour réclamer une action climatique plus audacieuse et plus équitable. C’est l’initiative lancée le week-end par l’association Teranga Lab pour mobiliser cette communauté particulièrement impactée dans son environnement par l’érosion côtière et l’avancée de la mer. Cette mobilisation en perspective de la Cop28 à Dubaï (30 novembre au 12 décembre) a été bien plus qu’un rassemblement local, selon ses initiateurs. «C’était une déclaration contre le diktat des énergies fossiles et un appel pressant à une justice climatique mondiale», a expliqué Mouhamadou Sissoko de Teranga Lab. «Aujourd’hui, Bargny paie de façon très lourde, la facture du réchauffement climatique. Si la ville se vide à cause du phénomène de l’émigration clandestine, c’est parce que la pêche, première activité économique de cette ville, ne nourrit plus son homme. La hausse des températures en mer fait fuir vers les profondeurs marines, énormément de poissons que les pirogues artisanales ne peuvent pêcher», a-t-il poursuivi. «Elle est où la promesse du plein emploi que la centrale à charbon devait créer ? Cette industrie archaïque est un danger pour tout le Sénégal, car les industries fossiles ne favorisent pas un développement inclusif», a encore relevé le membre de Teranga Lab. Le plaidoyer a été au cœur de cet événement, avec des discours qui ont exposé les réalités brûlantes du changement climatique sur la communauté côtière. Les habitants de Bargny Guedj ont partagé les défis auxquels ils sont confrontés avec l’élévation du niveau de la mer et les changements dans les manières de faire dans la pêche.
Militante écologique, Ndèye Yacine Dieng, habitante de Bargny Guédj, a, dans cette dynamique, pointé du doigt la centrale à charbon de Bargny qui accroît la vulnérabilité des communautés de cette ville. Des artistes locaux ont pris la scène pour exécuter une pièce de théâtre, mettant en lumière les réalités des communautés affectées par le changement climatique en Afrique. Une innovation dans la conduite du plaidoyer qui a l’avantage d’avoir un impact plus large, croit savoir Alexandre Gubert Lette, Directeur exécutif de Teranga Lab. «Les œuvres artistiques ont le pouvoir unique de transcender les barrières linguistiques et culturelles, touchant les cœurs et suscitant la réflexion là où les discours traditionnels peuvent rester inaperçus», a-t-il expliqué à ce sujet. «Nous ne pouvons plus attendre. Notre voix doit être entendue à la Cop28», a déclaré Alexandre Guibert Lette, Directeur exécutif de Teranga Lab, avant d’ajouter : «Nous réclamons une justice climatique qui prend en compte les réalités des communautés côtières.»