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Corps d’un présumé homosexuel brûlé: And Sameu Jikko Yi charge l’Etat

Le 28 octobre 2023, à Kaolack, la vindicte populaire s’est abattue dans toute sa cruauté sur un homme, présumé ou selon certains, s’étant auto-proclamé homosexuel. La vindicte populaire, pour ce que l’on en sait, s’exprime rarement avec sagesse.

«L’homo-senegalensis» n’est pas violent? On le pense… Il peut même parfois, avec un flegme nonchalant, additionner les affronts, et faire mine d’avaler les plus grosses couleuvres. Mais c’est encore plus en cela qu’il est dangereux de le provoquer à outrance.
And Samm Jikko Yi, comme tout le monde, a vécu ce drame avec stupeur et amertume, mais sans en être surpris outre mesure. Parce qu’il l’avait prédit, pour le déplorer. Une nation ne peut exister de manière viable lorsque ses citoyens s’arrogent le droit de faire justice par eux-mêmes.

Cependant, en l’occurrence et quelle que soit la cruauté d’un tel acte, la plus grande part, en terme de responsabilité, incombe à l’État. Il lui revient, dans sa mission régalienne, d’être à l’écoute de ses mandants, de porter leurs aspirations légitimes. Il ne doit avoir à plaire qu’à leur unique volonté. Il faut le savoir, et se le tenir pour dit, une bonne fois pour toute.

La répréhension, le dégoût du sénégalais pour l’homosexualité est atavique. Il émane d’un ressenti social, cultuel et culturel, hérité de plusieurs siècles de sanctification de la foi qui, même dans la tolérance, reste malgré tout résolument ancré dans l’orthodoxie d’un humanisme sain, toujours dans la rectitude des valeurs sociétales originelles, ce qui récuse le concept de genre, autant dans sa lettre que dans son esprit.
La volonté populaire, pour ainsi dire, est le miroir et le meilleur baromètre de la légitimité d’un État.

Les lois sont conçues par les personnes humainement faillibles. Elles ne peuvent être absorbées dans le «voulu social» que lorsqu’elles épousent le «substrat socio-culturel» du peuple, de la nation qu’elles prétendent régir. A contrario, elles deviennent scélérates et peuvent arroser les germes de comportements irrationnels tels que ceux qui nous préoccupent aujourd’hui.

C’est ce qui a déterminé And Samm Jikko yi qui, en fin de compte, en a fait un sacerdoce. Une bataille de longue haleine ou le collectif s’est vu, avec regret, traité en adversaire par son propre État, alors même qu’il croyait servir, parce qu’en fin de compte, la détermination du peuple souverain était son meilleur et son premier argument de dissuasion face à la pression internationale. Pour dire que l’on ne peut gouverner contre son peuple.

Mais non, au contraire.

Contre toute attente, cette volonté intransigeante du Sénégal debout comme un seul homme contre le calendrier LGBTQ, semblait irriter au plus haut point le pouvoir. Il fit dans le dilatoire.

La volonté exprimée, imprimée et signée de l’ensemble des Khalifes généraux et dignitaires religieux, des autorités coutumières, du bois sacré, bref, l’adhésion de tout ce que la nation tient en révérence et en référence, rien n’y fît… Tout fut passé à l’épée de la république, de la laïcité et des droits de l’homme.
C’est qu’aussi et surtout, sur la balance, les gros financements des lobbies homos et maçons ont pesé de tout leur poids. L’on vît alors le grand Orient de France cracher le feu sur And Samm Jikko yi, ces «islamistes», «djihadistes», «obscurantistes», on en passe…

Caricature récemment reprise d’ailleurs par leurs valets, sur les plateaux de télévisions  locales. Mais en fin… And Samm Jikko yi, quand même, choisit à qui parler.

And Samm Jikko yi rappelle, pour s’en expliquer, derechef, que ses revendications tendaient, et demeurent encore aujourd’hui le durcissement de la peine, la reformulation des termes de la loi et l’augmentation de l’amende. Par le vocable «criminalisation», il fallait comprendre la peine maximale, et non la peine capital, amalgame entretenu exprès par le «leundëmel xel» étatique.

En tout état de cause, et en dernier ressort, tout donne raison à And Samm Jikko yi. La pertinence de la proposition de loi telle que requise dans le fond et dans la forme ne fait donc plus débat. Elle a été combattue et bloquée par quelques parlementaires de la mouvance «Benno Bokk Yakar» le 05 janvier 2022 et le 28 avril 2023.

Nous rappelons qu’en janvier 2016, à la suite de l’arrestation, la nuit du 24 au 25 décembre 2015 à Kaolack, toujours et encore comme ce fut le cas en 2008 à Mbao, de 11 homosexuels pris en flagrant délit, par la police,  en train de célébrer des mariages «gays», Mr Sidiki Kaba, alors Garde des sceaux, avouait lui-même : «Il faudrait commencer par dire qu’aux yeux de la loi, au Sénégal, il n’y a pas d’homosexuels. Nous avons une législation qui condamne les «actes contre natures» commis en public». Il faisait allusion à l’article 319, alinéa 3, de notre code pénal.

En conclusion, le peuple, plus que jamais debout, réclame sa loi. Parce que la promesse du prince ne saurait faire décret. La loi, derechef, retournera à l’Assemblée Nationale . Plus jamais un octobre noir.

Par Oustaz Makhtar Sarr, Coordonnateur national par intérim 

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