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Dakar Mobilité réunit les financements du tout premier système de bus BRT 100% électrique en Afrique subsaharienne

Dakar Mobilité, une société sénégalaise détenue par Meridiam et le Fonds souverain d’Investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS), a réuni l’ensemble des 135 M€ (millions d’euros) nécessaires au déploiement du futur réseau de bus BRT électriques de Dakar. Pour l’occasion, Proparco, EAIF, le PIDG et l’Union européenne se sont donné la main afin d’assurer ce financement.

Confronté à une congestion chronique de la circulation à Dakar, qui engendre une insécurité routière, une forte pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre conséquentes, le Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD) a entrepris un vaste programme de restructuration du réseau de transport urbain de la capitale sénégalaise, notamment grâce à la mise en place d’un système de « Bus Rapid Transit  BRT.

Au moment de sa mise en service, le système reliera la gare routière de Petersen située à Dakar Plateau (dans le centre-ville) à la préfecture de Guédiawaye dans la banlieue nord, grâce à une flotte de 121 bus, alimentés à 100% de façon électrique. Une première en Afrique subsaharienne!

Pour financer les équipements du BRT de Dakar, un prêt d’un montant de 85,4 M€ est apporté à parts égales par Proparco, filiale de l’Agence française de développement, en charge du secteur privé, et Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), agissant par l’intermédiaire de sa société de gestion Ninety-One. Tous deux mettent également à disposition de Dakar Mobilité un prêt pour un total de 6,4 ME afin de financer le rem- placement des batteries des bus à la fin de leur durée de vie (8 ans).

Deux subventions, l’une déléguée par l’Union européenne (UE) pour un montant de 4 milliards 500 millions FCFA (7 ME), l’autre sécurisée auprès du PIDG pour environ 9 ME, viennent compléter le financement du projet. Le solde étant apporté par Meridiam et le FONSIS.

La subvention, que l’Union européenne (UE) apporte à cet effort global, contribuera à l’acquisition du matériel roulant du BRT. Ce financement est inclus dans le paquet d’investissement mobilisés dans le cadre de la stratégie européenne du Global Gateway visant notamment à renforcer des liaisons intelligentes, propres et sécurisées dans les secteurs du numérique, de l’énergie et des transports y inclus la mobilité urbaine. L’UE s’efforce ainsi d’améliorer la qualité de vie des populations dans les villes en promouvant des solutions de mobilité urbaine propre.

Le BRT deviendra un mode de transport majeur de l’agglomération dakaroise, avec un objectif à terme de 300 000 voyageurs/jour circulant entre la périphérie et le centre de la ville. Il parcourra Dakar sur 18,3 km, desservant 23 stations et reliant, du Nord au Sud, 14 communes parmi les plus peuplées, au travers de 4 lignes (1 ligne « omnibus >> et 3 lignes express ou semi express). Les Dakarois devraient pouvoir emprunter les premiers bus BRT d’ici à janvier 2024, avec une mise à disposition complète du système envisagée avant l’été 2024.

Alors que les infrastructures du BRT ont été construites sous la responsabilité directe du CETUD, celui-ci a délégué pour une durée de 15 ans la fourniture des bus BRT électriques et des systèmes associés, ainsi que l’exploitation du BRT à Dakar Mobilité, société privée de droit sénégalais. Dakar Mobilité est détenue par la société d’investissement à mission Meridiam (70%) et le FONSIS (30%), le fonds souverain sénégalais.

A ce jour, le projet BRT de Dakar est l’un des plus innovants en termes de transition énergétique développé en Afrique. Il participe à la construction d’un système complet de mobilité, efficace, inclusive, fiable et bas carbone pour le Grand Dakar, dont les incidences positives pour les populations dakaroises et le Sénégal sont nombreuses:

Dakar Mobilité créera, grâce au BRT, environ 1 000 emplois directs et locaux en privilégiant l’accès à l’emploi des femmes et en veillant à ce que les jeunes bénéficient des expertises internationales mobilisées sur le projet pour développer des compétences solides en transport public de masse.

Les usagers du BRT verront leur temps d’accès vers les emplois, les services essentiels et les activités du centre-ville se réduire, avec une nette amélioration de la qualité de service. Les bus permettront de relier les deux extrémités de la ligne (Petersen et Guédiawaye) en 45 minutes au lieu de 90 minutes aujourd’hui.

L’accessibilité améliorée des habitants des zones périphériques aux emplois, services et activités du centre-ville de Dakar favorisera l’emploi au sein du bassin dakarois. Dakar Mobilité prévoit de mettre en place un tarif social pouvant aller jusqu’à -50% de réduction par rapport au tarif standard afin de permettre aux populations défavorisées de profiter de ces nouvelles opportunités.

Le projet a prévu des aménagements de qualité et inclusifs, dans les stations et alentour, afin de sécuriser la circulation piétonne et garantir une bonne gestion des flux, avec des éclairages publics sur les routes annexes le long du BRT pour diminuer le risque d’agressions des femmes, un espace dans chaque bus pour les passagers en fauteuil roulant et six places réservées aux personnes à mobilité réduite. Le plan d’action genre financé par l’UE mettra l’accent sur la place des femmes dans le transport.

Le BRT est l’un des piliers essentiels d’une stratégie ambitieuse pour une mobilité urbaine durable. Il contribuera à la qualité de l’air à Dakar et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays, avec environ de 59 000 tonnes de CO2 évitées par an selon Dakar Mobilité.

En parallèle du BRT, le CETUD réorganise progressivement certaines lignes de bus exploitées par les AFTU et Dakar Dem Dikk, afin d’assurer un rabattement efficace des voyageurs vers le BRT et le train express régional (TER), inauguré en 2021. Outre le BRT, le TER et leurs lignes de rabattement, le réseau global de transport collectif de l’agglomération de Dakar sera complété en aval par le réseau de bus classiques.

Le projet BRT contribuera ainsi aux Objectifs de développement durable: ODD #9 (industrie, innovation et infrastructure), ODD #11 (villes durables) et ODD #13 (changement climatique).

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