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Drame de l’émigration : 16 corps repêchés à Nouadhibou

On continue à récupérer des corps sans vie de migrants au niveau des plages de Nouadhibou, devenues un cimetière pour de nombreuses personnes qui veulent rallier les îles Canaries alors que les conditions climatiques sont devenues catastrophiques en haute mer.

L’Atlantique continue de refouler les corps des candidats à l’émigration irrégulière décédés en cours de traversée périlleuse. Le jeudi 9 novembre, 16 corps de migrants ont été trouvés sur les plages de Lagouera, localité située vers la pointe du Cap Blanc à Noua­dhibou, à 460 km au nord de Nouakchott. Alors que 13 corps sans vie avaient été trouvés dans les embarcations arrivées le week-end dernier dans la même ville. Il semble qu’ils proviennent d’une embarcation qui a heurté des rochers et des dizaines de morts sont actuellement à la dérive, a appris Le Quotidien.

C’est une pratique courante chez les piroguiers. Selon les informations recueillies auprès des autorités locales, les grandes pirogues ont tendance à étaler un filet de séparation le long de la pirogue, créant ainsi deux zones pour embarquer le maximum de migrants. «En cas de désastre, on imagine le nombre effrayant de victimes situées en dessous», ajoutent-elles. C’est ce scénario qui s’est vraisemblablement déroulé ces jours et qui explique le nombre effrayant de corps rejetés par la mer sur les côtes mauritaniennes.

Opérations de rapatriement
Pour l’instant, les opérations de rapatriement sont quasiment terminées, même si une autre pirogue est arrivée à Nouadhibou dans la nuit du samedi au dimanche. L’am­bassade du Sénégal à Noua­kchott et le consulat de Nouadhibou ont transporté entre mercredi et jeudi, 573 migrants à bord de 30 bus à destination de Rosso Sénégal.

10 sont encore hospitalisés et seront transportés par avion grâce à l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). Même s’il y a quelques moments de tension, les ressortissants sénégalais se sont mobilisés pour apporter leur appui et réconfort aux rescapés dont certains ne voulaient pas reprendre le chemin du retour.

Il faut savoir que les opérations de surveillance se poursuivent le long de la côte, qui va de Nouadhibou à Ndiago, vers Saint-Louis. Soit près de 760 km.

Depuis début octobre, plus de 8 mille 500 migrants sont arrivés, «un record», indiquent les autorités espagnoles. Depuis janvier, plus de 23 000 migrants ont débarqué au niveau de l’archipel espagnol, soit une hausse de près de 80% par rapport à la même période de 2022. La majorité des arrivants sont originaires du Sénégal secoué par cette vague migratoire ponctuée de décès tragiques avec des naufrages d’embarcations, et de décès dus à de mauvaises conditions de voyage et climatiques.

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