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Financement – Soutien aux migrants de retour : La République tchèque joue sa partition

Alors que les vagues de départs des migrants se poursuivent comme si de rien n’était, il y a aussi des initiatives pour soutenir certains qui sont revenus de leur périple. La République tchèque a décidé de mettre plus de 640 millions de F Cfa dans la formation des jeunes et la création d’opportunités économiques accessibles et d’emplois productifs et durables.

Par Justin GOMIS – Accompagner les migrants de retour à entreprendre dans leur pays, c’est le sens de la convention signée hier entre la République tchèque et l’Orga­nisation internationale pour les migrations (Oim). Ce projet, financé à hauteur de 642 millions de francs, sera mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations. Une initiative qui sera exécutée pour une durée de 18 mois, dans la région de Kolda, devenue celle qui compte le plus de migrants de retour au Sénégal depuis 2017. Cette initiative, qui sert à financer des projets de formation dans l’agriculture, vise aussi «à soutenir la mise en place d’incitation socio-économique au Sénégal, à stimuler l’employabilité des jeunes en les dotant de compétences professionnelles et techniques, accroître les opportunités économiques pour les jeunes entrepreneurs en changeant la dynamique de l’emploi au Sénégal et promouvoir l’engagement de la diaspora dans le développement local».

D’après Mme Valeria Fa­laschi, cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) Sénégal, «c’est un projet très important pour que les jeunes puissent se retrouver chez eux et voir qu’ils peuvent avoir des possibilités de réussite chez eux, meilleures qu’ailleurs». Pour elle, il est important de donner l’exemple aux autres jeunes et migrants de retour et ceux qui désirent partir à travers ce projet. Car «la migration doit être un choix et pas une nécessité», dit-elle. Et c’est l’occasion, à travers ce projet, de montrer aux jeunes qu’il est possible de réussir ici.

La République tchèque octroie un financement de 642 millions de francs
En fait, ce projet adressé aux jeunes, aux membres de la famille et aux communautés au niveau local, «vise à accroître les opportunités économiques pertinentes en termes de durabilité et de création d’emplois pour les migrants de retour au Sénégal, dans les zones rurales et semi-urbaines, en mettant fortement l’accent sur la collaboration et le soutien de l’alliance pour le développement local», indique Mme Valeria Falaschi. Selon elle, «la forte augmentation de l’insécurité alimentaire, les effets du changement climatique sont parmi les facteurs possibles qui seraient à l’origine de la tendance à la hausse de la migration irrégulière notée lors de ces dernières années».

Selon Marck Skolil, ambassadeur de la République tchèque au Sénégal, la migration est un défi qui demande une bonne gestion du flux. «La question de la migration est un grand défi en ce 21e siècle, il faut aussi être très clair. Il y a une chose dont il faut se rendre à l’évidence, c’est que la migration est là depuis la nuit des temps. Les gens bougent. Mais quand on essaie de comprendre les aspects, de gérer oui, il faut gérer. La vie internationale est faite de cette manière. Les relations entre les Etats, il y a des frontières. Il y a une prévisibilité qui est souhaitable pour les migrants eux-mêmes, pour qu’ils ne risquent pas leur vie, pour qu’il n’y ait pas de tragédies individuelles, familiales qui nous concernent et qu’il vaut mieux éviter si possible», dit-il. D’après lui, cet acte ne vise pas à empêcher la migration irrégulière. «Elle sera là parce que les gens veulent avoir une meilleure vie et vont essayer quelque chose. Nous, dans nos jeunesses respectives, quand on échange, on se rend compte qu’on a des périodes de la vie qu’on a passées ailleurs. Tout ça, c’est humain. Mais, il s’agit en même temps d’un phénomène important multifactoriel», rappelle-t-il.

Cette initiative de la Répu­blique tchèque est appréciée par Amadou François Gaye, Di­rec­teur général des Sénégalais de l’extérieur (Dgse), qui ma­gnifie la collaboration entre l’Etat et l’Oim dans le cadre de la migration. Il lui demande d’utiliser les bureaux Baos dans le cadre de ce projet. «Des jeunes partis et revenus grâce à l’Oim ont des activités qui leur permettent aujourd’hui de subvenir à leurs besoins ainsi que ceux de leurs familles», rappelle-t-il. 200 personnes seront la cible principale de ce projet et une centaine de jeunes bénéficieront d’une formation.

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