POLITIQUE

Gouvernance des données sanitaires au Sénégal : L’interopérabilité reste un problème

La Semaine digitale vécue au Sénégal s’est terminée hier par un partage d’expériences des activités menées dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Mes données, notre san­té», un important volet de la mise en œuvre  de la campagne «Où sont mes données ?», dans les régions de Dakar, Diourbel et Saint-Louis. Ces activités, menées par des organisations de la Société civile, ont été partagées avec  les organisations de la coalition Transform health Senegal. Ainsi, ce projet, qui consiste à générer un débat autour de la gouvernance des données de santé au Sénégal, a permis d’amener les acteurs étatiques et communautaires à s’intéresser à la gouvernance des données de santé. Au terme de ces activités, «on est arrivés à engranger des résultats assez significatifs», s’est réjoui Nathanael Lou Gustin Kébé des Eclaireurs et éclaireuses du Sénégal, lors de sa présentation de ces activités.

D’après lui, il y a eu quelques problèmes, notamment celui de «l’interopérabilité par rapport à la question de la gouvernance des données et de la législation de la gouvernance des données de santé», entre autres. A l’en croire, des centaines de jeunes se sont rendus dans des structures de santé pour demander s’ils pouvaient disposer de leurs données de santé, mais «certains ont rencontré des difficultés pour y avoir accès», avoue-t-il. Ce qui  montre, à son avis, «qu’il y a cet aspect de transformation digitale à relever».

Autre problème soulevé lors de ce partage d’expériences, c’est le débat posé au niveau des réseaux sociaux. «Il y avait beaucoup de campagnes de communication autour du projet, avec la production de vidéos qui ont été réalisées par les organisations, qui ont été diffusées dans les réseaux sociaux, et des émissions radio qui ont été organisées pour poser aussi le débat au niveau communautaire», dit-il.

Dans leur démarche d’amener les populations à s’intéresser à la question de la digitalisation des données  sanitaires, «des panels citoyens ont été aussi organisés pour débattre avec les parlementaires, les jeunes, les femmes sur la gouvernance des données de santé», indique-t-il. Mais, l’action phare qui a été menée et qui a permis à des centaines de jeunes de se rendre dans des structures de santé, c’était «la campagne «Où sont mes données ?»», ajoute-t-il.

En fait, l’objectif visé à travers cette activité, c’est de mettre la digitalisation, la gouvernance des données sanitaires, au-devant de la scène pour que les gens puissent s’y intéresser, en discuter et trouver ensemble des solutions. Et, selon Papa Djibril Ndoye, directeur adjoint d’Enda santé, la «digitalisation des données sanitaires est en bonne voie». D’après lui, «le ministère de la Santé du Sénégal est en train de mettre en œuvre un programme de digitalisation du système de santé avec l’appui de plusieurs partenaires». Pour lui, le principal défi à relever est la gouvernance des données sanitaires. «C’est vrai qu’il y a l’aspect technique en termes d’interopérabilité et en termes de mise en œuvre technique de ce projet. Mais ce qui est important, c’est d’avoir une bonne gouvernance des données sanitaires pour que les populations puissent adhérer à ce projet et accepter de donner leurs données pour alimenter les bases de données, et savoir qui a accès à leurs données et comment les données sont utilisées», explique-t-il, tout en indiquant qu’il faut mettre en place un dispositif «juridique et technique» pour pouvoir réaliser ce programme.

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