Elles étaient 30 personnes à bénéficier d’une formation en évaluation pendant deux semaines. L’objectif, c’est d’intégrer la pratique de l’évaluation au sein des administrations et de renforcer l’équité et l’égalité de genre dans les politiques publiques.
Par Justin GOMIS – Améliorer les performances d’intervention publique, adopter de bonnes pratiques et les approches de la gestion de la performance publique. C’est le sens de la formation offerte à une trentaine de personnes, issues de différentes organisations, par l’Ecole nationale d’administration publique du Québec (Enaq), présente au Sénégal pour le Pifed (Programme international de formation en évaluation du développement.
Ce programme, qui vise à sensibiliser les cadres, les gestionnaires, les responsables et des organisations internationales, a mis en place cette formation pour améliorer les performances de l’Administration sénégalaise. «Nous avons formé une trentaine de personnes de différentes organisations qui sont les partenaires du programme de renforcement de capacités pour l’égalité et l’équité de genre», a dit Elodie Roi, conseillère aux affaires internationales à l’Ecole nationale d’administration publique du Canada.
Ce programme, mis en œuvre par l’Ecole nationale d’administration publique, est financé par le gouvernement canadien à travers un appui financier. L’objectif visé par cette formation est d’avoir une expérience d’ouverture, de faire connaître ce que c’est l’évaluation et ses avantages. «C’est dans le but d’utiliser les constats, les recommandations et d’améliorer les conditions de vie des populations au Sénégal», a précisé Elodie Roi. Selon Madina Khady Tall, directrice terrain du Prieeg, le besoin se faisait réellement sentir pour offrir une formation en évaluation. «Dans le cadre de la composante du Prieeg, qui vise à intégrer le genre dans la chaîne Pppbse, nous avons fait une étude-diagnostic sur le niveau d’intégration de cette dimension genre dans les politiques publiques. Et c’est cette étude qui a montré qu’il y a encore des efforts à faire. C’est suite à cela que nous avons élaboré un renforcement de capacités de nos parties prenantes que nous avons offert dans le cadre du Prieeg qui est mis en œuvre par l’Ecole nationale d’administration publique du Québec. Nous avons offert le Pifed qui est le programme de formation internationale en évaluation de développement à ces ministères, au Bom, au Bos, à l’Ansd, l’Ont qui sont tous des parties prenantes pour renforcer des capacités évaluatives», a-t-elle expliqué.
Et pour ce faire, ils ont ciblé les sept cellules «Equité et planification» des ministères de la Femme, de la famille et de la protection des enfants, tutelle du projet, de la Fonction publique et de la transformation du secteur public, des Collectivités territoriales, de l’Economie, du plan et de la coopération et des Finances et du budget, afin que ces ressources puissent accompagner les cellules genres à intégrer la dimension genre dans les politiques publiques. Ces structures vont renforcer ainsi la pratique évaluative.
C’est dans ce sens qu’il est attendu de ces personnes ressources d’être des relais et de développer cette pratique évaluative avec des directions comme la Direction générale des politiques économiques. «Nous attendons que ces points focaux qui ont été formés, aient des capacités, mais puissent aussi promouvoir l’intégration de ces dimensions genre dans les politiques publiques, en étroite collaboration avec les coordonnatrices des cellules genre qui ont été formées et tous les acteurs qui travaillent avec les ministères», a-t-elle dit.
Abondant dans le même sens, le Secrétaire général du ministère de la Fonction publique dira à l’endroit de bénéficiaires : «vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Une fois de retour dans vos administrations, vous allez certainement rencontrer des forces d’inertie, des résistances, mais comme vous l’avez si bien dit, ceux qui ont diffusé cette formation l’ont fait avec beaucoup de tact, beaucoup d’empathie. Vous aussi de retour dans vos administrations respectives, utilisez beaucoup de tact. Faites référence au soft skills pour vous permettre de diffuser, d’être les vecteurs de la transformation. C’est l’un des objectifs majeurs de cette formation pour travailler à susciter de l’émulation, à diffuser de bonnes pratiques, à permettre aux uns et autres de travailler à une meilleure sauvegarde de nos maigres ressources et de les utiliser de façon efficiente. Le grain est dans le sillon, faites en sorte que la moisson soit belle», note-t-il.