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Présidentielle 2024: la plateforme panafricaine des partis d’opposition passe à la loupe la situation politique du Sénégal

La plateforme panafricaine des partis d’opposition s’est réunie ce jeudi, à Dakar pour évaluer la situation politique du Sénégal avant l’élection présidentielle prévue en février 2024. Cette mission de deux jours a permis à la plateforme de prendre contacts avec différents partis politiques notamment des représentants de la coalition d’opposition, du PASTEF, des partis indépendants ainsi que les membres du Parlement.

La commission a également rencontré des dirigeants de la société civile sénégalaise et, pour s’évaluer sur les questions régionales plus larges de l’Afrique de l’Ouest (…). Toutefois, les tentatives de la mission de rencontrer des représentants du parti au pouvoir n’ont pas abouti, tout comme les tentatives de rencontrer des membres du gouvernement sénégalais.

La mission a été informée de la situation politique au Sénégal qui, dans un passé récent, a été caractérisée par des violences politiques qui ont entraîné la mort d’au moins 16 personnes, des blessés et la destruction de propriétés privées, les violences politiques ont coïncidé avec, et semblent avoir été déclenchées par, la condamnation, en mai, du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, à une peine d’emprisonnement à la suite d’une condamnation par un tribunal pour délit de corruption des mœurs (…).

Selon l’ ancienne ministre de la Justice et des Affaires aires constitutionnelles du Kenya, Martha Wangari Karua, la commission a fait une résolution sur le Sénégal le 4 août dernier, qui appelait aux autorités sénégalaises à faire « respecter l’état de droit, faire avancer les libertés publiques qui ont été bafoué, le droit de faire des manifestations, la liberté de la presse… ».

« Sur la base de notre  engagement, nous sommes préoccupés par le déclin évident des libertés politiques, y compris la liberté de réunion et d’association. Aujourd’hui on se rend compte qu’il y’a un recul démocratique notoire au Sénégal , d’abord le nombre de personnes qui sont en prison ( des militants de partis politiques, des activistes, des journalistes …) pour avoir donner leur opinion ou faire leur travail dans la presse particulièrement l’opposant Ousmane Sonko, empêché d’être candidat », ajoute Martha Karua.

L’ancienne ministre kényane et les membres de la commission dénonce arbitrairement le fait que le système judiciaire sénégalais n’ait actuellement pas la capacité de statuer de manière indépendante sur les divergences politiques dans le pays. « Nous sommes préoccupés par le fait que l’apparente interdiction de la candidature de Sonko, qui s’est rapprochée très près des élections et a été suivie par la dissolution de son parti, le PASTEF, constitue désormais une évolution politique polarisante dans le pays et risque d’affecter la crédibilité des élections prévues l’année prochaine ».

À cet effet, la commission a pris connaissance des difficultés que subissent les médias et les journalistes individuels, notamment l’incarcération de routine généralisée, la marginalisation économique, la fermeture des maisons de presse et toutes sortes d’intimidations .

Elle appelle le président Macky Sall, dont le mandat touche à sa fin, à montrer la voie en obéissant à la loi et en rétablissant les droits politiques civils de tous les citoyens et le respect des droits de l’homme et de l’État de droit pour libérer tous les prisonniers politiques, à ne pas laisser le Sénégal sous sa direction se détériorer davantage et à rejoindre de nombreux pays du continent africain dans des crises de conflit dues au non-respect du constitutionnalisme et de l’État de droit.(…).

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