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Prise en charge des grands brûlés : « l’acte fort que les États africains doivent poser »

Après Durban, en Afrique du Sud, Dakar, la capitale sénégalaise, accueille le 10e Congrès biennal de la Société panafricaine en pathologie brûlure (Pabs)6, du 8 au 10 novembre. Il est attendu une collaboration scientifique féconde au bénéfice de la Santé publique.

Président du Comité d’organisation, le médecin colonel Mansour Fall, tout en encourageant les États « à relever les plateaux techniques pour la prise en charge de ce traumatisme qui requiert une prise en charge multidisciplinaire spécialisée et coûteuse dans ses formes graves », relève qu’« un peu plus de 3,5 millions de personnes sont victimes de brûlures en Afrique, chaque année, dont environ un million dans la catégorie des brûlures graves. Dans la plupart des pays africains, environ 60 pour-cent de ces brûlés sont des enfants de moins de 7 ans. »

Décrivant le contexte, il ajoute : « Les jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans constituent le deuxième groupe victime du traumatisme de brûlures », alors que déplore-t-il, « cette tranche d’âge constitue la principale force de travail de notre continent. Par conséquent, leur hospitalisation s’accompagne souvent de perturbations socio-économiques importantes dans la structure familiale. »

« Au même moment, poursuit-il, les capacités de prise en charge hospitalière des brûlés pose le problème de la limite de l’offre de soins, se traduisant par une mortalité élevée dans nos hôpitaux généralement supérieure à 50 pour-cent dans des formes graves. Ce pourcentage ne tourne autour que de 5 pour-cent dans les pays développés. »

Or, alerte-t-il, « malgré cet épidémiologie alarmante, la majorité des pays africains ne disposent pas de programme de prévention ou de politique cohérente pour la prise en charge sanitaire de ces traumatismes en zone urbaine ou rurale », et « les stratégies de prévention et de gestion des catastrophes avec afflux massif de brûlés sont  rares. »

Le spécialiste souligne que ces catastrophes sont causés, entre autres, par un manque de sensibilisation sur certains risques. Leur circonstance de survenue sont quasiment les mêmes : accident de camion-citerne suivi d’explosion.

Ainsi, « de 2009 à nos jours, notre organisation a répertorié plus de quinze accidents en zone urbaine, rurale et industrielle, dans treize pays africains avec plus de 5000 morts dont au moins les 1500 sont décédés sur le site de la catastrophe », a-t-il estimé. Avant de rappeler que l’objectif est de « sensibiliser les gouvernements et les populations sur les brûlures en Afrique, nécessitant une éducation, pour une prévention efficace, assurer une formation adéquate des praticiens médicaux au sein des pays afin de créer des réseaux nationaux de soins des brûlés, faciliter la coopération internationale afin d’optimiser les efforts logistiques des ONG et agences sanitaires pour l’amélioration du cadre et des capacités de prise en charge des brûlés en Afrique conformément aux directives et recommandations de l’Oms ayant fait de la brûlure un problème de santé publique. »

Présidant la cérémonie d’ouverture, ce jeudi après-midi, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, s’est réjouie de la tenue de l’événement, relevant que « cette rencontre internationale revêt une grande importance pour tous les acteurs de la Santé, en général, et la spécialité de la brûlure en particulier. »

La rencontre, appuie-t-elle, « sert, en effet, de plate-forme d’échanges et d’évaluation par des spécialistes venus d’horizons divers sur la lancinante question de la prise en charge du brûlé. »

Autour de conférences et de communications animées par des chercheurs sénégalais et étrangers, professionnels de la Santé, décideurs, partenaires techniques et financiers, paramédicaux, universitaires, et étudiants, l’événement offre « une belle opportunité » à un grand nombre de spécialistes de la brûlure de bénéficier d’un renforcement de connaissances en vue de l’application de technologies novatrices pour une gestion de formation continue du personnel. »

Les conclusions sont attendues ce vendredi après-midi.

Dié BA et Abdoulaye SYLLA (Photo)

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