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Après avoir suspendu le Niger de ses instances : La Cedeao lâche Bazoum

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) reconnaît officiellement le renversement, en juillet dernier, du régime de Mohamed Bazoum par un coup d’Etat militaire. Elle l’a fait savoir dans un communiqué en date de ce jeudi, non sans annoncer la suspension du Niger de ses organes de décision. Malgré ses menaces d’intervention militaire, la Cedeao semble avoir tourné la page Mohamed Bazoum, toujours prisonnier des putschistes.

Par Alpha SYLLA – La réponse de la Cedeao n’a pas tardé après la diffusion, ce mercredi par la junte nigérienne, d’un communiqué dénonçant et condamnant «la participation incompréhensible de certains membres du gouvernement nigérien déchu, à la 64e Session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao», tenue ce 10 décembre à Abuja. Dans un communiqué de clarification sur sa position, publié hier, l’instance sous-régionale motive cette décision par le fait qu’elle n’avait jusque-là pas officiellement reconnu le coup d’Etat orchestré le 26 juillet dernier contre le Président Mohamed Bazoum. En effet, Ahmed Bola Tinubu et ses homologues ouest-africains voyaient «la situation au Niger comme une tentative de coup d’Etat, considérait Mohamed Bazoum toujours comme le Président légitime du Niger». «Du fait de cette position, le Niger n’était pas suspendu des organes de décision de la Cedeao et les membres du gouvernement de S.E.M. Bazoum étaient habilités à représenter le Niger aux réunions statutaires de la Cedeao», précise l’instance sous-régionale.

Lire la chronique : N’oublions pas le président Mohamed Bazoum

Dans le même document, la Cedeao affirme avoir reconnu le renversement effectif du gouvernement de Bazoum par un coup d’Etat militaire. «Par conséquent, à compter du 10 décembre 2023, le Niger est suspendu des organes de décision de la Cedeao, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays», conclut le communiqué. La page Bazoum semble tournée, malgré les nombreuses médiations infructueuses et les menaces d’intervention militaire.

Ainsi, après le Mali en août 2020 et en mai 2021, la Guinée en septembre 2021, le Burkina Faso en janvier et septembre 2022, le Niger vient s’ajouter à la liste des pays d’Afrique de l’Ouest à avoir connu dernièrement la déchéance de chefs d’état démocratiquement élus, créant une sorte de contagion des coups d’Etat, dans la sous-région notamment.

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