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Enseignement Sup – Pr Moussa Baldé sur la situation académique des universités : Le taux d’abandon est de 27,79% à l’Ucad

Pr Moussa Baldé a organisé un point de presse sur la situation des universités publiques, qui sont secouées par des problèmes structurels et conjoncturels.

Par Justin GOMIS – Le taux d’abandon des études à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) est très élevé : il est de 27,79%, a informé hier le ministre de l’Enseignement supérieur. Selon Pr Moussa Baldé, qui faisait face aux journalistes pour parler de la situation académique des universités, cette situation s’explique par les mauvaises conditions d’études dans cette université. «Il faut reconnaître que les études en présentiel ont fait grimper le taux d’abandon à l’Ucad  à 27,79%. Des amphis bondés, pour se laver, on fait la queue», liste le Mesri. Alors qu’à l’Université virtuelle Cheikh Hamidou Kane, le taux de réussite reste actuellement très satisfaisant. «Il est à 68,6% en licence en 2022, là où l’Ucad n’a enregistré que 52,32%», a ajouté le Pr Moussa Baldé.

D’après lui,  à l’Ucad, on peine à avoir la moitié des étudiants qui réussissent. «Sur 100 étudiants à l’Ucad, la moitié  ne réussit pas. Un jour personne ne pourra réussir à cause des  conditions difficiles», déclare M. Baldé. Pour lui, l’expérience de l’enseignement à  distance, acquise lors du Covid-19, a fini de prouver qu’il est aussi performant que le présentiel. «Le taux d’abandon des étudiants à l’Un-Chk est passé de  36% en 2017  à 11%  en 2020», se réjouit-il.
D’après lui, «c’est fort de toutes ces raisons que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a  entrepris, sous la coordination de la Cnri, d’accélérer la transformation digitale des universités  et la dématérialisation des procédures». «Nous sommes convaincus que les enseignements en ligne ne sont plus une solution conjoncturelle, mais plutôt une solution structurelle pour permettre de faire face  à la croissance de la population. C’est dans ce sens qu’il est envisagé de mettre en place un dispositif bimodal  en unissant un projet national numérique à côté de l’enseignement en ligne», enchaîne-t-il.

D’après Pr Moussa Baldé, toutes les universités avaient basculé en ligne. «Il y a l’université Assane Seck de Ziguinchor où les cours en ligne ont été poursuivis et adoptés à ce jour à plus de 75%. Dans les autres universités, l’enseignement en présentiel a repris dès  le début du mois de juillet. Donc au Sénégal, il n’y a pas d’universités fermées. Les autres ont fermé pendant 10 jours et ont repris les cours en présentiel, ensuite sont allées en vacances et sont revenues. Elles sont en train de faire les cours en présentiel.  La seule qui peine actuellement à reprendre en présentiel,  c’est l’université de Bambey, mais pour des raisons autres que  des besoins de cours en ligne. Nous sommes en train de négocier avec les repreneurs au niveau des restaurants. Nous allons dépasser ce blocage très rapidement», promet-il.

Fermeture continue de l’Ucad
Bien sûr, il y a le cas de l’Ucad, qui cristallise la colère des enseignants. «Le Conseil académique  a décidé de poursuivre les enseignements en ligne en attendant de réunir les conditions nécessaires pour une reprise des enseignements en présentiel. Le Conseil académique et l’Ucad sont souverains  et le ministère  les accompagne pour qu’ils réussissent les décisions qu’ils prennent», ajoute-t-il.  N’y a-t-il pas des motivations politiques derrière cette fermeture ? «Les universités ne sont jamais fermées», dit-il. Il explique : «Les universités publiques du Sénégal ont été violemment attaquées. Elles  ont subi de violentes attaques le 1er juin 2023, occasionnant des dégâts matériels importants. Ce qui a pour corollaire l’arrêt des cours en présentiel dans toutes nos universités et la poursuite des enseignements  en ligne. Ce n’est pas moins de 46 véhicules privés et bus qui ont été  incendiés à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vous dites que le Campus doit ouvrir. J’ai rencontré le syndicat des Pats, qui m’ont dit : «M. le ministre, nous ne pouvons pas reprendre le travail s’il n’y a pas de bus de liaison.» Je n’étais pas d’accord. Je leur ai dit : «Attention, tout agent de l’Etat payé doit pouvoir se débrouiller pour aller à son lieu de travail.» Mais ils m’ont fait une remarque importante. Ils m’ont dit que «les agents du Coud doivent-être au Coud à 4h du matin pour servir  le petit déjeuner. Il n’y a pas de transport en commun à 4h  du matin. Ils m’ont dit que les agents du Coud servent le dîner jusqu’à minuit, sans des bus de liaison, on serait incapables de servir les étudiants». Tout le monde peut le comprendre.»
Le Mesri rappelle les investissements effectués par l’Etat pour l’enseignement supérieur. Pour lui, le Président Sall «ne peut pas souhaiter la fermeture des universités».

«Le Président Senghor, en 20 ans, n’a pas inauguré d’université. Ce qu’il a fait en réalité, c’est qu’il a nationalisé l’université de Dakar, qui était la 18e université française. Le Président Abdou Diouf a fait 20 ans au pouvoir, n’a inauguré qu’une seule université, l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Je ne me rappelle pas que le Président Abdoulaye Wade en 12 ans ait inauguré une université (Ndlr : C’est lui qui a créé Uadb, Uidt et Uasz).»

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