POLITIQUE
Fiches de Sonko : La porte de la Dge toujours fermée à Ayib Daffé
Mandataire de Ousmane Sonko, Ayib Daffé n’est toujours pas entré en possession des fiches de parrainage de son candidat dont l’ambition est de participer à la Présidentielle. Après plusieurs va-et-vient à la Direction générale des élections (Dge) et un autre passage hier, Ayib Daffé n’a toujours pas reçu les fiches de parrainage de Ousmane Sonko. Accompagné de l’avocat de son leader politique, Me Clédor Ly, et d’un huissier, le mandataire de Ousmane Sonko a vu l’accès à la Dge lui être refusé. Les avocats de Sonko, de leur côté, dénoncent cette situation, tout en promettant que cela «ne restera pas impuni».
Par Amadou MBODJI – Mandataire de Ousmane Sonko, le député Ayib Daffé est retourné hier à la Direction générale des élections (Dge) pour récupérer les fiches de parrainage de son candidat. L’accès à la Dge lui a été refusé. Il y avait des éléments des Forces de l’ordre devant la porte de la Dge. Ces derniers ont tout simplement fermé la porte des locaux de la Dge. Empêchant, du coup, le mandataire de Ousmane Sonko, accompagné de l’avocat du maire de Ziguichor, Me Clédor Ly, de mettre les pieds à l’intérieur des locaux de la Dge.
Las de poireauter devant la Dge, Me Ciré Clédor Ly quitte les lieux, énervé, selon la presse en ligne, qui renseigne en même temps que l’avocat a même tenté de forcer, auparavant, l’entrée, sans succès, alors que Ayib Daffé, lui, était resté sur place.
Me Ciré Clédor Ly dira : «Il faudra que la justice rétablisse Ousmane Sonko dans ses droits ou tire la conséquence de toutes ces violences. C’est l’administration chargée des élections, qui est responsable de tout ce qui est arrivé, par voie de conséquence, le Conseil constitutionnel doit recevoir le dossier d’Ousmane Sonko comme étant un dossier valable et le déclarer candidat aux élections de février 2024.»
L’avocat informe qu’ils se rendront, ce mercredi, au ministère de l’Intérieur avant de se retrouver à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Ayib Daffé va déposer, par la suite, indique-t-il, le dossier de candidature de Ousmane Sonko au Conseil constitutionnel.
Après la décision du Tribunal d’instance de Dakar, qui a ordonné, le 14 décembre, la réintégration de M. Sonko dans le fichier électoral, celui-ci pensait bien obtenir gain de cause. Mais c’est sans compter avec l’intransigeance de l’administration électorale.
C’est le énième refus opposé au camp du maire de Ziguinchor par l’administration électorale. Celle-ci campe toujours sur sa position de ne pas octroyer les fiches à Ousmane Sonko, en rappelant son communiqué daté du 20 octobre dans lequel elle évoquait ses arguments.
Le temps presse pour Ousma-ne Sonko dont l’ambition est d’être candidat à la Présidentielle, si l’on sait qu’il n’a que jusqu’au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir ses parrainages.
Les avocats de Sonko dénoncent et mettent en garde
Indigné par les événements de ce mardi devant la Dge où le mandataire de leur client, Ayib Daffé, a été bloqué devant l’entrée, de même que l’huissier de justice et leur confrère, Me Ciré Clédor Ly, le Collectif des avocats de Ousmane Sonko s’en explique.
«Ce mardi 19 décembre 2023, l’huissier de justice, Maître Guillaume Sagna, s’est présenté à la Direction générale des élections et à la Direction de l’automatisation du fichier, pour signifier l’ordonnance numéro 001 du 14 décembre 2023 rendue par le Tribunal d’instance Hors classe de Dakar rétablissant le sieur Ousmane Sonko sur les listes électorales. Ladite ordonnance devait être signifiée aux sieurs Tanor Thiendella Fall et Fiacre Bruno Léopold Badiane, le premier pour la délivrance des fiches et instruments de collecte de parrainage en prélude à l’élections présidentielle du 25 février 2024, le second, pour l’inscription du nom de Mon-sieur Ousmane Sonko sur les listes électorales, le tout, en exécution de l’ordonnance numéro 001 rendue par le président du Tribunal d’instance Hors classe de Dakar, la décision étant immédiatement exécutoire comme le prescrit l’article L47 du Code électoral», notent les avocats du maire de Ziguinchor.
«Une fois sur les lieux, l’huissier de justice et le mandataire ont été purement et simplement empêchés d’entrer dans les lieux par un corridor de sécurité mis en place pour les besoins de la cause et éconduits manu militari. Notre confrère Maître Ciré Clédor Ly, alerté par l’huissier et le mandataire et qui s’est lui aussi présenté, a été empêché d’accéder au service et même brutalisé», renseignent-ils à travers leur communiqué. Dénonçant une «énième voie de fait et cette atteinte à l’autorité de la Justice par ce refus encore une fois réitéré de l’Etat du Sénégal de se plier aux décisions rendues par les Cours et Tribunaux de la République du Sénégal», ledit collectif soutient que «rien ne justifie que dans un Etat de Droit proclamé, un huissier de justice, officier ministériel de son état, agissant dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, en soit empêché par des agents en faction, se disant agir sur ordre de leurs chefs».
Rappelant à l’Etat du Sénégal «son devoir de respecter et de faire respecter scrupuleusement les décisions rendues par les Cours et Tribunaux, à faire preuve de grandeur et de respect des règles de l’Etat de Droit», les avocats de Sonko appellent également les autorités administratives «à observer une stricte neutralité dans l’exercice de leurs fonctions, à ne s’en tenir qu’à leur serment, et à apporter leurs concours à l’exécution des décisions de Justice afin que force puisse rester à la loi». Pour finir, le collectif a tenu «à prévenir toute personne impliquée dans ces faits, quel que soit son statut ou son rang, qu’ils ne resteront pas impunis».