Cette année, le Sénégal a été fortement secoué par la vague de départs de jeunes, de femmes et enfants vers l’Europe, même si le phénomène semble s’estomper, malgré quelques départs qui persistent. L’Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) a indiqué dans un document qui agrège les arrivées dans l’espace européen via chacune des routes migratoires vers l’Ue : depuis Afrique de l’Ouest vers les Canaries, depuis les routes de la Méditerranée de l’ouest vers les côtes sud de l’Europe et depuis la route des Balkans vers l’ouest de l’Ue. Si des Sénégalais sont partis en masse, il y a plus de Guinéens et d’Ivoiriens qui se sont jetés sur ces routes migratoires.
Par Justin GOMIS – En dépit des conditions météorologiques, il y a toujours des tentatives de départ vers les îles Canaries, même si le phénomène s’est estompé ces dernières semaines. Pourtant, la Base navale nord de la Marine nationale a intercepté ce mercredi, deux pirogues au niveau de l’embouchure du fleuve Sénégal, deux embarcations qui tentaient de rejoindre l’Espagne. Il faut se rendre compte que les tentatives de départ se sont réduites, mais elles tentent toujours certains candidats à l’émigration irrégulière. Cette année, il y a des arrivées record de migrants en provenance de l’Afrique de l’Ouest en octobre. Le dernier rapport du Frontex le montre amplement : «Le nombre de détections de franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Ue a augmenté de 18% au cours des dix premiers mois de 2023 pour atteindre près de 331 600, soit le total le plus élevé depuis 2015, selon des calculs préliminaires.» D’après le document du Frontex, la «route de l’Afrique de l’Ouest a connu la plus forte augmentation du nombre de traversées irrégulières, qui a presque doublé jusqu’à présent cette année pour atteindre plus de 27 mille 700».
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«C’est le total le plus élevé pour cette route migratoire depuis que le Frontex a commencé à collecter des données en 2009. Le nombre d’arrivées (13 000) en octobre était également le total mensuel le plus élevé jamais enregistré», note le Frontex dont 2600 officiers de son contingent permanent et de son personnel «participent à diverses opérations visant à aider les Etats membres et les pays voisins à protéger les frontières extérieures de l’Ue et à lutter contre la criminalité». En détail, il y a eu en octobre, près de «49 mille 600 détections de franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Ue». Soit une hausse de 18%.
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En termes de fréquentations des routes migratoires vers l’espace Ue, il y a «l’Afrique de l’Ouest», la Méditerranée centrale qui a connu «une chute abrupte des traversées en octobre». «La Méditerranée centrale est restée la route migratoire la plus fréquentée vers l’Ue en 2023, avec plus de 143 600 détections signalées par les autorités nationales au cours des trois premiers trimestres de 2023. C’est le total le plus élevé sur cette route depuis 2016. Cependant, le nombre de détections mensuelles sur cette route a chuté de 50%, à près de 9600», note le Frontex. Tout en rappelant que la route des Balkans occidentaux, considérée la deuxième route la plus active avec plus de 97 mille 300 détections, a connu une baisse de 22%, en grande partie en raison du durcissement des politiques en matière de visas entre janvier et octobre.
Plus de Guinéens, d’Ivoiriens que de Sénégalais
En termes d’arrivées, il y a eu en janvier plus de 13 mille arrivées en provenance de la «Route de l’Afrique de l’Ouest». Puis ce chiffre a bondi à plus 27 mille 700 en octobre. Soit une augmentation de plus de 95% d’arrivées composées de Marocains, de Sénégalais et de Guinéens. Alors qu’en Méditerranée centrale, il y a eu entre janvier et octobre, 143 mille 613 entrées dont la majorité reste des ressortissants guinéens, ivoiriens et tunisiens. Selon le document du Frontex, les trois principales nationalités sur toutes les routes cette année sont : la Syrie, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Il faut souligner que la méthodologie du Frontex peut être trompeuse comme il le précise : les données préliminaires présentées dans cette déclaration concernent le nombre de détections de franchissements irréguliers des frontières aux frontières extérieures de l’Union européenne. La même personne peut traverser la frontière plusieurs fois à différents endroits à la frontière extérieure.