POLITIQUE

Guinée: inquiétude autour des restrictions à la liberté d’expression

En cette Journée internationale des droits de l’homme, les organisations de défense des droits humains de Guinée s’inquiètent, alors que les réseaux internet sont perturbés, que certains médias se voient interdits et que le droit de manifestation est systématiquement empêché. L’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH) s’inquiète d’un mouvement d’entrave qui va crescendo. C’est ce qu’affirme Alseny Sall, le porte-parole de l’OGDH, qui répond aux questions de Frédéric Garat : « Je pense que nous sommes partis crescendo parce que, d’abord, il y a l’absence d’un cadre de dialogue inclusif entre les autorités de la transition et une marge importante des acteurs sociaux politiques, sous la conduite de la transition. »

« Comme vous le savez, dit-il encore, il y a beaucoup d’acteurs représentatifs de la nation qui, depuis un certain temps, parce qu’il n’y a pas trop de visibilité sur la conduite de la transition, ont demandé la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif. Malheureusement, ce cadre tarde à venir et aujourd’hui la confiance a pris un coup. Au même moment, les autorités de la transition ont interdit le droit de manifestation, qui constitue une voie de recours que ceux qui demandaient un cadre de dialogue peuvent utiliser. »

« On est montés crescendo »
« Donc, on a commencé par interdire le droit de manifestation. Et aujourd’hui, nous sommes en train de restreindre la liberté d’information et d’expression. On est monté crescendo sur les restrictions, parce que pour nous, les médias servaient comme espace, aujourd’hui, de communication entre les autorités de la transition et les acteurs qui ne sont pas en phase avec la transition. Mais si on se met dans cette logique de couper les médias, on se parle par quel canal ? Aujourd’hui, le dialogue doit se faire entre les Guinéens sur la conduite de cette transition », conclut Alseny Sall.

Hier, samedi 9 décembre, la Haute autorité de la communication a aussi enjoint le groupe Canal + de retirer de son bouquet les chaînes Espace FM, Espace TV, Évasion FM et Évasion TV pour raison de « sécurité nationale ».

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