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Augmentation des indemnités et véhicules de fonction : Macky gâte l’Ams

L’Association des maires du Sénégal (Ams) affiche son satisfécit après avoir obtenu certains acquis sous le régime du Président Macky Sall qui leur a permis de voir leur «indemnité valorisée». Le président de cette association, Oumar Bâ, l’a fait savoir hier, tout en évoquant les attentes des membres de son association à l’endroit du prochain Président.

Par Amadou MBODJI – La fonction de maire renvoie à l’aisance et comme une fonction incarnée par un personnage riche. Mais, la réalité est souvent tout autre. Moins valorisés sur le plan du traitement indemnitaire que les secrétaires municipaux, ces maires ont vu leur situation s’améliorer. «Il y avait un pilier qui n’était à mon avis pas suffisamment pris en compte, c’est l’exécutif territorial. C’est la situation des maires, et donc nous avons engagé cette négociation qui a pris le temps qu’il a fallu pour aboutir à un certain nombre d’accords. Je vais vous donner quelques exemples : le maire était le seul chef de service qui percevait moins que ses agents. Le Secrétaire municipal par exemple percevait plus que le maire. Vraiment c’est un cas de figure qu’on ne voyait pas toujours. Il avait droit à certaines prestations que le maire n’avait pas du tout», explique M. Bâ. C’est une iniquité qu’il fallait corriger. «Donc il fallait approfondir l’Acte 3 de la décentralisation comme les prestations sociales que le maire n’avait pas du tout. Il fallait apporter des changements pour que ceux-là qui portent la décentralisation au niveau local, la territorialisation des politiques publiques au niveau territorial, puissent également être pris en compte dans cette réforme. Ça a pris le temps que cela a pris. Sur le plan des indemnités, on percevait moins que nos secrétaires municipaux. On a obtenu satisfaction dans ce domaine où les indemnités des maires seront sensiblement améliorées», annonce Oumar Bâ, président de l’Ams, qui tenait hier une conférence de presse à la suite d’une audience que le Président Sall a accordée au bureau de la structure. C’était la semaine dernière. Pour l’instant, M. Bâ refuse de révéler le montant de l’augmentation. Car les indemnités ne sont pas standardisées, selon ses dires, du fait qu’il existe un ordre de collectivités. «Il y a des communes qui étaient des anciennes communautés rurales, il y a des communes qui étaient des communes d’arrondissement, il y a des communes chefs-lieux de département, il y a des communes chefs-lieux de région, il y a des villes. Et les salaires sont différenciés en fonction du niveau, en fonction de l’ordre de commune. Et sur ça, on a mis en place un dispositif de commission paritaire, nous avons des propositions, nous portons des propositions. Nous semblons nous accorder sur ces propositions de salaire, d’indemnité. Mais vous comprenez qu’on ne puisse pas, avant la conclusion de cette commission paritaire qui va se réunir d’ici la semaine prochaine, rentrer dans les détails de ces prestations salariales. Mais, retenez qu’il y aura une bonne amélioration des indemnités des maires pour corriger les distorsions», souligne Oumar Bâ. L’autre préoccupation de l’Ams est la situation des adjoints aux maires, qui vont aussi être mieux traités.

«Parallèlement, les indemnités des maires seront également sensiblement améliorées», dit-il. Relevant une «forme d’injustice» par rapport aux indemnités de session, M. Bâ renseigne que celles-ci seront «corrigées» en l’élargissant aux conseillers municipaux. Sur le plan couverture sociale et sanitaire à laquelle le maire n’avait pas droit, contrairement à certains employés des municipalités, les maires affichent l’optimisme de voir que cela soit un vieux souvenir. Réclamant des documents dans le cadre des voyages que les maires ont l’habitude de faire, M. Bâ révèle que certains d’entre eux ont reçu leur passeport diplomatique.

Les attentes de l’Ams par rapport au prochain Président
Par ailleurs, l’Ams compte sur le prochain président de la République pour poursuivre la dynamique enclenchée par le Président Macky Sall. «Je pense qu’il doit aller dans ce sens si on veut vraiment se développer. Un acte important qu’on est en train de négocier, c’est le transfert de compétences. Nous avons réclamé des compétences comme l’agriculture, l’hydraulique, la pêche, le tourisme, en notre âme et conscience, nous pensons que ces compétences doivent être transférées aux collectivités territoriales. Nous n’avons pas encore obtenu gain de cause sur ces questions que nous sommes en train de débattre, nous ne lâcherons pas et nous allons continuer à demander et à faire pression pour plus d’efficacité de l’action. Ce n’est pas une révolte contre l’autorité de l’Etat, mais pour plus d’efficacité de l’action, qu’on le transfère aux collectivités territoriales», soutient-il. Il poursuit : «La deuxième chose, nous pensons qu’il faut limiter l’agencisiation de certains projets de certains investissements qu’on transfère à des agences d’exécution. Le Pacasen l’a prouvé. Sa particularité, c’est que les fonds ne sont pas donnés à des agents pour qu’ils encadrent les maires. Ils sont mis directement dans les budgets des collectivités locales. Une agence a son sens si elle part recueillir des fonds à l’international, mobiliser des ressources pour financer les collectivités, mais s’il faut prendre l’argent de l’Etat, prendre au niveau de l’agence, créer des frais de structures et revenir financer, nous pensons que ce n’est pas pertinent, nous pensons qu’il faut limiter cela et transférer les fonds publiques aux collectivités.»

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