POLITIQUE
Lancement d’Oyass Capital pour soutenir les Pme : Le Fonsis met en place un fonds de 50 milliards F Cfa
Un capital-investissement dénommé Oyass a été officiellement lancé hier. D’un fonds de 50 milliards F Cfa, ce capital-investissement, initié par le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), vise à accompagner les Petites et moyennes entreprises à fort potentiel pour en faire des «champions nationaux».
Par Amadou MBODJI – Faire émerger des champions nationaux chez les Pme est l’objectif du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis). Pour y parvenir, le Fonsis a mis en place Oyass Capital, doté de 50 milliards francs. Lancé officiellement hier et en partenariat avec la banque allemande Kfw, la Banque mondiale et l’Etat du Sénégal, il est destiné à accompagner le financement des Pme à fort potentiel de croissance et de création de valeur. «Au-delà du financement en fonds propres, Oyass Capital procède au renforcement de capacités des Pme financées à travers une facilité d’assistance technique d’un montant fixé à 5% de la taille du fonds. En outre, il s’agira également pour Oyass Capital de créer un effet de levier important au profit des Pme financées, en invitant les institutions financières traditionnelles, etc., à accompagner toute Pme bénéficiaire de l’investissement d’Oyass Capital», a décliné dans son discours Abdoulaye Diouf Sarr, Directeur général du Fonsis. Et l’ancien ministre de la Santé de mettre l’accent sur Oyass Capital dont l’objectif est de «bâtir un pipeline de projets constitués par au moins 25% d’entreprises dirigées par des femmes».
Oyass débute avec un fonds de 35 milliards de nos francs, en attendant d’atteindre les 50 milliards. «Avec une taille initiale de 35 milliards de F Cfa au premier «closing» (processus final dans la conclusion d’une transaction), Oyass Capital atteindra une taille cible de 50 milliards F Cfa au second «closing»», a tenu à préciser l’administrateur du Fonsis, Abdoulaye Diouf Sarr. Les tickets d’investissement «varient entre 200 millions et 2, 6 milliards F Cfa pour permettre de répondre aux besoins des Pme en pleine croissance avec du capital patient et une plus grande appétence risque», a-t-il rajouté. «Pour la capitalisation initiale du fonds, le Fonsis a pu lever, par le truchement du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, un peu plus de 35 milliards (55 millions d’euros) grâce aux contributions de la Kfw (25 millions d’euros), la Banque mondiale (25 millions d’euros) et l’Etat du Sénégal (5 millions d’euros)», renseigne le Dg du Fonsis.
Dans le même sillage, il a salué l’autorité des marchés financiers de l’Uemoa. Selon lui, elle «a validé la structuration en deux fonds, l’un au Sénégal et l’autre dans une juridiction européenne». «Cette configuration a été rendue nécessaire pour maximiser l’attractivité du fonds vis-à-vis des investisseurs privés pressentis, en l’absence d’une réglementation locale mature en matière de capital-investissement», ajoute Abdoulaye Diouf Sarr. Insistant sur le souci d’attractivité, l’ancien maire de Yoff fait savoir que la gestion du fonds est confiée à Seaf à «l’issue d’une sélection rigoureuse». Pour Aly Nar Diop, Secrétaire général du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, ce fonds vise à «faciliter l’accès au financement en capital pour les Pme sénégalaises, à stimuler la croissance économique pour impacter durablement la croissance». Dans la foulée, Jana Malinska, représentante de la Banque mondiale, insiste sur «le rôle crucial» que le fonds Oyass capital est appelé à jouer, en vue de «combler une partie du déficit de financement» pour les Pme au Sénégal qui serait «estimé à plus de 800 milliards de F Cfa».
La représentante de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Nina Neubecker, considère que le fonds Oyass Capital «doit constituer la base pour la mobilisation de fonds supplémentaires par les partenaires sénégalais, la Banque mondiale, ainsi que par des fonds privés».