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Contentieux – Résiliation du contrat de Sentra Btp : Cnp et Cnes en boucliers

Les deux organisations patronales du Sénégal ont pris le parti de l’entreprise nationale lésée et demandent aux autorités ainsi qu’à l’Omvg de prendre des mesures financières fortes contre la compagnie française, en réaction à la rupture du contrat.

Par Mohamed GUEYE – Le conflit opposant la société française Vinci construction Grands projets à la sénégalaise Sentra Sa prend une nouvelle ampleur. La société française, mise en demeure par l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) de signer un avenant avec son sous-traitant Sentra Btp dans le cadre du contrat initial qui les liait, a préféré tout bonnement résilier ledit contrat.

Ce qui a eu pour conséquence de plonger la Sentra dans de grandes difficultés au vu des engagements financiers qu’elle avait déjà pris pour la réalisation des travaux. Cette situation choquante a poussé les organisations patronales du Sénégal à intervenir, notamment auprès des autorités sénégalaises et de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), pour leur demander d’user de leur influence pour contraindre la française Vinci à respecter ses devoirs et se soumettre à la loi.

Dans un courrier du 30 janvier dernier, et adressé au ministre des Finances et du budget du Sénégal, avec ampliations, entre autres, à l’Omvg, à l’ambassade de France à Dakar et à l’Arcop, les présidents du Conseil national du patronat (Cnp) et de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), MM. Baïdy Agne et Adama Lam, s’offusquent de «l’acte de défiance et de non-respect, par l’entreprise française, Vinci Construction Grands Projets, du cadre règlementaire, juridique et institutionnel régissant l’activité économique de notre pays». Les deux cadres patronaux les plus importants du Sénégal estiment que cette manière d’agir entraîne «un discrédit sur notre Etat, un préjudice financier considérable à l’entreprise nationale Sentra Btp, un frein à la dynamique de partenariat entre les entreprises nationales et les entreprises étrangères, ainsi qu’à la coopération économique entre la France et le Sénégal».

MM. Lam et Agne demandent donc, par mesure de rétorsion, et «au nom de la préservation des intérêts du Sénégal et du secteur privé national, de suspendre à titre conservatoire, tout paiement relatif à l’exécution du contrat principal entre Vinci Constructions Grands Projets et l’Omvg, conformément à la décision de l’Arcop».

A titre de rappel, les Français de Vinci ont été sélectionnés pour construire le barrage de Sambangalou, au Sud-est du Sénégal, non loin de la frontière guinéenne. Pour réaliser la base vie de leur activité dans la région, ils ont passé le 21 février 2023, un contrat avec Sentra Btp, pour la construction d’un certain nombre de bâtiments. Quelque temps après la signature de ce contrat, Vinci a envisagé un certain nombre de modifications qu’elle voulait intégrer dans le contrat. Le sous-traitant lui a indiqué que, selon les termes du contrat initial, ces modifications devaient faire l’objet d’un avenant. Faute d’accord entre les parties, Sentra Btp a saisi le Comité de règlement des différents (Crd) de l’Arcop, qui a tranché en sa faveur. A la suite de cette décision, Vinci a décidé tout simplement de résilier le contrat.

Il faut croire que les Français sont déjà à la recherche d’un autre mouton sénégalais, qui se laissera tondre sans trop de bruit, contrairement à Sentra Btp…

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