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Incarcération de Sonko et Diomaye, report de la Présidentielle… Les précisions de ATS

Aîssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères…

Ministre de la Justice et Garde des sceaux, Aïssata Tall Sall éclaire les motivations et enjeux entourant le report de l’élection présidentielle, l’incarcération de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, soulignant ainsi la neutralité du système judiciaire sénégalais.

Par Ousmane SOW – Dans un entretien accordé au média français «Le Figaro», ce jeudi 8 février, la ministre de la Justice et Garde des sceaux, Me Aïssata Tall Sall, livre des éclaircissements sur le report de la Présidentielle au Sénégal, l’incarcération du leader de l’ex-parti Pastef, Ousmane Sonko, et de son remplaçant, le candidat à la Présidentielle, Bassirou Diomaye Faye. Selon la ministre de la Justice, l’emprisonnement de Ousmane Sonko n’est pas lié à des positions politiques, mais à des affaires de droit commun, comparant cette situation à celle vécue par Abdoulaye Wade par le passé. «Comme Abdoulaye Wade fut, un temps, incarcéré. Puis, ce sont les mêmes juges qui ont consacré plus tard sa victoire à la Présidentielle. Et je tiens à dire que tous ceux qui sont incarcérés le sont non pas parce qu’ils ont exprimé une position politique, mais pour des faits de droit commun. Quant à Bassirou Diomaye Faye, il a été désigné candidat alors qu’il était déjà en détention», a déclaré Aïssata Tall Sall.

«Nous n’avons jamais demandé à l’Assemblée de reporter l’élection»
Interrogée sur le report de l’élection présidentielle, elle souligne que cet ajustement du calendrier électoral ne découle pas d’une initiative de l’Exécutif, mais émane d’un groupe parlementaire de l’opposition, le Parti démocratie sénégalais (Pds). Pour la Garde des sceaux, le Pds, estimant que son candidat, Karim Wade, a été injustement exclu par les 7 «Sages», a demandé ce report. Mais le Président Macky Sall n’y est pour rien. «Nous n’avons jamais demandé à l’Assemblée nationale de reporter cette élection. Ce n’est pas une initiative de l’Exécutif, encore moins du Président Macky Sall. Le report est venu d’un groupe de l’opposition qui a estimé que son candidat, Karim Wade, aurait été évincé de façon pas normale par le Conseil constitutionnel. Nous ne commentons pas les décisions du Conseil, car nous respectons la séparation des  pouvoirs. Mais nous ne pouvons pas non plus nous immiscer dans les demandes que les députés font», a-t-elle expliqué au média français, estimant que le chef de l’Etat est victime de tirs croisés entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.

Aïssata Tall Sall a également rappelé que malgré ce report, la durée du mandat présidentiel reste inchangée. «La durée du mandat reste intangible. Elle est inscrite dans le marbre dans l’article 27 (de la Constitution sénégalaise). Elle est de cinq ans. Et la loi votée lundi ne change pas cet article. Ce qui change, par un principe dérogatoire, c’est l’article qui définit les dates de l’élection», a précisé la ministre de la Justice.

Face aux craintes de violences, comme en juin dernier, Me Aïssata Tall Sall assure que l’ordre public est maintenu et que le gouvernement continuera à veiller à la paix sociale.

Devant les critiques internationales et les inquiétudes sur la démocratie sénégalaise, elle défend la solidité de l’Etat de Droit au Sénégal et soutient que le dialogue est privilégié pour assurer un processus électoral inclusif. «Le Président l’a dit : l’objectif est d’aller à l’élection dans le calme et l’inclusivité», a-t-elle laissé entendre.

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