POLITIQUE

TAS sur le report de la Présidentielle : «Macky a peur d’une succession qu’il ne contrôle pas»

Le leader du parti La République des valeurs estime que ce report profite davantage à la majorité, qui n’a aucune certitude quant à la victoire de son candidat, Amadou Ba.

Par Amadou MBODJI – Thierno Alassane Sall (TAS) laisse entendre que le report de la Présidentielle est saisi comme une balle au rebond par le camp de la majorité après les doutes sur son candidat, Amadou Ba, de remporter ce scrutin. «Macky Sall cherchait un prétexte pour reporter l’élection, car son candidat, l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, allait perdre. Il avait besoin du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Karim Wade et de ses 24 voix à l’Assemblée nationale pour contourner la Constitution, en faisant passer la proposition de loi repoussant le scrutin au 15 décembre. Macky Sall a peur d’une succession qu’il ne contrôle pas», déclare, dans un entretien avec le journal français Le Monde, Thierno Alassane Sall, leader du parti La République des valeurs.
A la question de savoir s’il regrette d’avoir déposé son recours contre la candidature de Karim Wade, l’ancien ministre de l’Energie répond : «Pas du tout, j’en suis fier.» Avant de poursuivre : «Je suis vu comme l’opposant qui s’est attaqué à un opposant, mais je n’ai fait que respecter la Constitution et son article 28 qui dit que le président de la République du Sénégal doit être exclusivement sénégalais.»
«Quelle serait ma légitimité aujourd’hui pour attaquer la décision de Macky Sall de reporter le scrutin si je m’étais tu ?», embraie-t-il. TAS  d’informer qu’il va saisir la Cour suprême pour attaquer le décret du président de la République, qui a reporté la Présidentielle.
Ce décret «ne s’appuie sur aucune base légale. En parallèle, nous allons saisir le Conseil constitutionnel sur l’inconstitutionnalité de la proposition de loi qui reporte l’élection présidentielle au 15 décembre. Le Conseil est visé par des accusations graves de corruption, relayées par Macky Sall lui-même», fait remarquer M. Sall. «Le président de la République risque donc de dire que les conclusions du Conseil constitutionnel ne l’engagent pas. Mais j’ai tout de même voulu faire ces recours pour pousser le pouvoir et le Conseil à se mettre à nu», argumente-t-il.
Pour TAS, il «y a un poids deux mesures» dans le traitement du dossier de Karim Wade et celui de Rose Wardini, une autre candidate arrêtée après avoir découvert sa double nationalité. «Je ne pensais pas que Karim Wade, qui a fait de fausses déclarations en mentant sur sa double nationalité par deux fois, en 2019 puis en 2023, oserait contester son retrait de la liste des candidats à l’élection présidentielle. Rose Wardini, une candidate dont le dossier avait été validé, a été arrêtée puis libérée sous contrôle judiciaire alors qu’elle se trouvait dans une situation similaire, ayant déclaré une seule nationalité alors qu’elle en avait deux. Il y a une différence de traitement : non seulement Karim Wade n’est pas inquiété, mais il a le soutien de la majorité pour faire passer un report qui pourrait in fine lui permettre de se présenter», analyse-t-il.
A l’image des autres candidats, TAS dit être surpris par la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, prenant le contrepied de tout le monde qui  était prêt à commencer la campagne électorale. Ce qu’il veut, avec le collectif des candidats de l’élection du 25 février  dont il fait partie et regroupant treize leaders politiques, c’est de rencontrer, dit-il, d’autres blocs de la Société civile, les syndicats, les transporteurs, les différents ordres des médecins et des avocats pour pouvoir se mobiliser contre ce report.

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