Les bavures policières entraînant mort d’homme ont été décriées par les étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt-T), qui ont observé un dérayage ce mercredi 21 février 2024, à partir de 10 heures, pour exiger «la reprise et l’achèvement des travaux du nouveau pavillon de 1000 lits du site de la Vcn (Voie de contournement nord), à l’arrêt depuis plusieurs mois sans motif valable. Avec des conséquences déplorables sur les conditions d’accueil de plusieurs milliers de nouveaux étudiants».
Par Cheikh CAMARA – La Conférence des amicales d’étudiants (Cae) de l’Université Iba Der Thiam (Uidt) de Thiès, avec derrière elle toute la communauté universitaire angoissée par «un avenir éducatif compromis», s’est d’abord inclinée devant la mémoire de leurs deux camarades de l’Ugb de Saint-Louis morts en marge des manifestations sur le report de la Présidentielle. «Il est temps de dire non à ces forfaitures, il faut arrêter de tuer les étudiants, manifester ne doit pas être synonyme d’une perte de vie», regrette le président de la Cae, Adama Sow Kébé, qui alerte sur «les répercussions du retard noté dans la réception des nouveaux logements construits dans le campus social».
Les étudiants, venus en nombre, ont cessé les cours pour tenir une Assemblée générale d’information, suivie d’une opération de nettoiement des alentours des nouveaux pavillons qui tardent à être livrés. Le président de l’Amicale de l’Ufr Sciences et technologie de l’Uidt, Adama Sow Kébé, par ailleurs coordinateur de la Cae, dénonçant «une situation catastrophique, irrationnelle à l’Université Iba Der Thiam», note «l’arrivée progressive des 1750 nouveaux bacheliers orientés dans cette université cette année, qui viennent s’ajouter à un effectif de 7500 étudiants, ce, pendant qu’aucune évolution n’a été constatée dans la réalisation des infrastructures d’accueil au sein du campus social, même s’il y a eu de nouveaux bâtiments pédagogiques».
Les étudiants déplorent «un véritable problème dans cette université initialement dimensionnée pour 500 étudiants». Aussi de regretter : «Des bâtiments d’une capacité de 1000 lits déjà construits dans l’enceinte du campus social de l’Uidt attendent d’être meublés et raccordés à l’électricité. Depuis septembre dernier, il n’y a pas d’ouvriers sur le site. Tout est à l’arrêt.» Leurs délégués disent avoir déjà adressé des correspondances au Recteur, au directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (Crous-T). Sans compter l’évocation de la question maintes fois en Conseil d’administration, en Conseil d’Ufr et en Conseil académique.
Mais, s’étrangle toutefois le coordinateur de la Cae de l’Uidt, «l’explication qui nous a été donnée jusque-là, est que l’Etat doit de l’argent à l’entreprise en charge du projet». Pour Adama Sow Kébé, «l’ouverture des nouveaux pavillons reste une condition nécessaire à la stabilité de l’université dont les étudiants quittent des points lointains de la ville pour aller suivre leurs cours». Aussi de se désoler : «Nous avons transformé nos salles de télé en dortoirs et nous n’excluons pas que les étudiants, munis de leurs matelas, aillent occuper ces chambres, même sans électricité.»
Correspondant