Aliou Cissé sur la Can 2023 : «Ce n’est pas un échec»

Plus d’un mois après l’élimination prématurée des Lions de la Can 2023 par le pays-hôte, le sélectionneur est revenu sur la déroute de Yamoussoukro. Mais Aliou Cissé ne voit pas cette contre-performance comme un échec. Préférant parler de goût d’inachevé.

Par Woury DIALLO – Les retrouvailles entre Aliou Cissé et la presse étaient très attendues. Surtout après l’échec à la dernière Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire, marquée par une élimination prématurée en huitième de finale face au pays-hôte et futur champion.

Plus d’un mois après, le sélectionneur national est donc revenu sur cette soirée cauchemardesque pour le «Sénégal du foot», éliminé en huitièmes, après pourtant un parcours sans faute en phase de poule.

«C’est une grande frustration, une sensation d’inachevé, le sentiment de ne pas avoir terminé comme il se devait. Mais je ne qualifierais pas cela d’échec, car beaucoup de gens parlent d’échec, mais ce n’était pas le cas. L’échec, peut-être, serait la façon dont nous avons joué ce match contre la Côte d’Ivoire, le quatrième match. Pourtant nous avons bien débuté cette Can avec trois victoires en trois matchs, huit buts marqués et un encaissé, dans un groupe que beaucoup considéraient comme le groupe de la mort. A la fin de cette première phase de la compétition, j’ai été élu meilleur entraîneur de la compétition, et nous avons vu émerger de jeunes talents comme Lamine Camara. Oui, je suis frustré, car nous avions l’occasion de marquer l’histoire en réalisant un back-to-back. Je comprends nos supporters et j’assume cette élimination. Je l’assume totalement et je ne m’en cache pas», a indiqué «El Tactico». Qui est revenu sur l’arbitrage.

«J’ai déjà eu à poser le problème. C’est notre quotidien depuis plus de 8 ans, et ça ne change pas. Comment l’arbitre a pu ne pas siffler penalty ? Comment il a fait pour ne pas aller voir la Var ? Si on veut progresser dans le continent, il faut que les joueurs soient à niveau, mais aussi que les arbitres soient à niveau», note le coach des Lions. Le technicien sénégalais est aussi revenu sur les huées lors du retour à l’aéroport Blaise Diagne. «En 2022, quand on revient avec la Coupe, je suis en haut avec le drapeau. Là, on est hués. Je ne peux pas me l’expliquer. C’est le football. Je suis dans le football depuis que j’ai 13 ans. J’ai aussi eu beaucoup d’encouragements, de réconforts de Sénégalais, et je sais qu’il y a beaucoup de Sénégalais derrière cette Equipe nationale», a confié le technicien.

«Je ne m’accroche à rien…»
S’il a été reconduit «jusqu’en 2025», comme il a tenu à le préciser, Aliou Cissé estime que sa personne n’est pas importante. «Je suis quelqu’un de très humble, mais dans l’histoire du football sénégalais, je suis le sélectionneur avec le plus de résultats positifs. C’est un fait, les statistiques sont là», a-t-il précisé, avant de rappeler que son sort dépend de la Direction technique nationale, du Comex et du président de la Fédération sénégalaise de football. «Il y a d’autres Sénégalais qui sont capables de diriger cette Equipe nationale. Je ne m’accroche à rien. J’ai toujours eu le soutien de mes dirigeants. Le poste n’appartient à personne. Après moi, il y aura un autre. Le débat, ce n’est pas moi. Seul Dieu sait quand je vais partir. Ce qui est important, c’est que le Sénégal avance. Est-ce que nous avançons ? Est-ce que nous progressons ?», s’interroge l’ancien capitaine des Lions dont l’objectif est de qualifier l’équipe à la prochaine Can au Maroc.

Quatre jeunes nouveaux sur une liste de 31 joueurs
Pour la liste des joueurs convoqués pour les deux prochains matchs contre le Gabon, le 22 mars, et le Bénin, le 26 mars, Aliou Cissé a fait appel à un groupe de 31 sélectionnés dont une bonne partie était présente en Côte d’Ivoire.
Une liste dans laquelle on retrouve quatre nouveaux jeunes joueurs. Il s’agit de l’attaquant de Génération Foot, Amara Diouf, de Habib Diarra (Strasbourg-France), Seydou Sano (Al Gharafa Sc-Qatar) et Arona Sanganté (Le Havre-France).

Les deux matchs amicaux prévus au Stade de la Licorne à Amiens devraient permettre au sélectionneur des Lions «d’offrir du temps de jeu aux nouveaux joueurs. Ce sera l’occasion de les voir. On aura à passer dix jours ensemble. Ce sont les seules dates Fifa avant les éliminatoires du Mondial en juin. On savait qu’après la Can, il fallait s’ouvrir à d’autres jeunes. Nous sommes dans la continuité de ce que nous faisons depuis longtemps».