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Initiative – Pour amener les candidats à appliquer le Pacte : «Sursaut citoyen» s’inspire des Assises nationales

Par Amadou MBODJI – Le Pacte national de bonne gouvernance démocratique a été signé par neuf candidats à l’élection présidentielle de dimanche prochain. Il s’agit de Khalifa Sall, Thierno Alassane Sall, Malick Gackou, Anta Babacar Ngom, Boubacar Camara, Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Tidiane Dièye, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Bassirou Diomaye Faye et Serigne Mboup, qui ont paraphé leur signature au bas du document. Trois autres candidats parmi les dix qui restent ont promis d’en faire de même dans les jours à venir.
Les initiateurs du Pacte national de bonne gouvernance démocratique disent avoir pris les devants pour que leur pacte ne connaisse pas le même le sort que les Assises nationales dont les conclusions n’ont pas été appliquées par les gouvernants.
«On ne va pas être là à accepter simplement des signatures, tout ce qui se fera, va être développé au niveau des mouvements citoyens. Parce que c’est dans les rapports de forces que les choses se feront. On a fait le bilan. Aujourd’hui, tout ce qu’on proposera sera remis effectivement aux différentes composantes de la Société civile pour qu’elles le lisent et le prennent à leur compte au niveau de leur propre réalité. Et c’est ça qui fera réellement avancer les choses», fait savoir Aboubacar Benjelloun, qui a travaillé dans les Assises en tant que rapporteur au niveau de la diaspora. Ce dernier s’exprimait en marge de l’ouverture du «Quartier général» de la plateforme «Sursaut citoyen», tenu avant-hier lundi au Radisson.
«On pense aujourd’hui que l’élément fondamental qu’on a souligné, que j’ai oublié de dire, c’est que souvent on sert de faire-valoir à nos gouvernants. C’est-à-dire aujourd’hui nous travaillons sur beaucoup de thèmes. Demain, c’est une partie de nous-mêmes qui ira dans ces nouveaux gouvernements et le plus souvent ne portera pas nos actions. Ça crée une certaine confusion et on a envie que ça puisse se faire, il faut que ça rejaillisse sur toutes les composantes de la société sénégalaise», ajoute M. Benjelloun. Aboubacar Benjel­loun accorde un satisfecit aux débats qui, selon lui, ont été «riches, parce qu’ils ont porté un peu sur le travail des Assises». «Souvent, les gens signent beaucoup, mais derrière, il n’y a pas beaucoup de changements, il n’y a pas beaucoup d’évolution. Alors, on a été très critiques dans notre démarche. Ce travail, il aurait dû non seulement être envoyé aux politiques, notamment au président de la République qui nous avait demandé un certain nombre de travaux à faire. Mais en fin de compte, on aurait pu l’envoyer aussi aux membres de la Société civile, aux participants des Assises, parce que c’est ça qui nourrissait un petit peu la réflexion et qui pouvait faire pression à la base pour que ces choses, ces directives soient prises en compte», affirme Aboubacar Benjelloun. L’amélioration de la transparence dans l’exécution des politiques publiques est ce à quoi s’engagent les acteurs de la plateforme «Sursaut citoyen» en mettant en place ce Pacte national de bonne gouvernance démocratique. C’est ainsi qu’ils préconisent un réaménagement du dispositif de contrôle des actions de l’Etat pour arriver à cet objectif visé.
«Pour la bonne gouvernance, il faut un réaménagement du dispositif de contrôle de l’Etat. Cela est très important, parce que c’est une des conclusions majeures de la Com­mission nationale de la réforme des institutions (Cnri), qui reprend et renforce les Assises nationales en prévoyant un système de contrôle de la base au sommet», dissèque  Mama­dou Lamine Loum, ancien Premier ministre du Sénégal.
L’objectif, c’est de mobiliser les citoyens après l’élection présidentielle pour la mise en œuvre du Pacte dans les premiers 200 jours. «Cette réforme permettra de mieux contrôler les services de l’Etat, avec des règles qui permettront de faire des contrôles approfondis», a dit l’ancien Pm.
M. Loum reste convaincu que cette mesure structurante pouvait éviter au Sénégal certaines difficultés rencontrées durant ces dernières années.
Visant aussi à lutter contre les violations des droits et libertés démocratiques, le Pacte veut contribuer à l’amélioration de la qualité du débat public et politique par l’éthique, la pensée critique et l’argumentation rationnelle fondée sur des faits probants. Selon la plateforme «Sursaut citoyen», le Pacte est une initiative qui cherche à regrouper les citoyennes et les citoyens sénégalais issus de toutes générations et de toutes professions et sensibilités, qu’ils soient au Sénégal et dans la diaspora.  «La diversité recherchée y est considérée non pas comme un problème, mais en tant que ressource et opportunité pour enrichir et renforcer la réflexion et l’action. Ce qui exige le règne d’un esprit d’ouverture et de tolérance de la part de chacun, ainsi que le respect de ce qui rassemble tous et toutes dans une même plateforme», renseigne le document de la plateforme «Sursaut citoyen». «Sur la problématique, comment ça va se faire ? Comment ça va être porté ?», les acteurs de cette plateforme tenteront de trouver des réponses à travers un séminaire qui va se tenir samedi prochain.

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