Seydi Gassama d’Amnesty International Sénégal a déclaré que l’image du Sénégal a été écornée à cause des agissements de certains hommes politiques. Invité du Jury du Dimanche sur Iradio, ce dimanche 10 mars 2024, il a précisé que l’autre fait qui a écorné l’image du Sénégal à l’international, « ce sont les accusations de ‘’corruption contre le Conseil constitutionnel’’.
« Aujourd’hui, nous rasons les murs. Tous les Sénégalais rasent les murs y compris nous qui critiquons ce gouvernement-là. Parce que notre fierté, c’était le modèle démocratique sénégalais. Même s’il était imparfait, nous le critiquons. Parce que nous avons vu quand même des journalistes français se donner à cœur joie quand même, expliquer que la démocratie sénégalaise était en réalité juste illusoire, qu’elle n’était pas réelle. Mais vous vous rendez compte ? Il y a eu cette menace du Sénat américain. C’est impensable », a regretté
M.Gassama.
Le directeur de l’exécutif d’Amnesty »Le Parlement britannique a également demandé à ce qu’une motion soit votée. C’est impensable. L’Union européenne, etc. C’est impensable. Donc, vraiment, Macky Sall doit des excuses au peuple sénégalais. Il nous doit des excuses. Nous n’accepterons ces excuses que si Macky Sall organise, une élection libre, démocratique et transparente ».
Seydi Gassama d’affirmer : « L’autre fait qui a écorné l’image de notre pays à l’international, ce sont les accusations de corruption contre le Conseil constitutionnel. Jusqu’à ce jour, on n’a aucune preuve de ces accusations. Quand vous voyez les gens du PDS dans les débats à la télé, ils sont tous très prudents parce qu’ils savent ce qui les attendent. Vous accusez ouvertement un magistrat d’être corrompu, mais il porte plainte contre vous. Il y a combien de gens qu’on a arrêtés, qu’on a mis en prison, simplement parce qu’ils ont critiqué des magistrats… Mais là, on a des accusations particulièrement graves contre l’institution judiciaire et on ne voit rien du tout. Je ne dis pas qu’il fallait aller arrêter des députés libéraux, non. Mais, encore une fois, c’est deux poids deux mesures. Quand on est proche de Macky Sall, quand on fait l’affaire de Macky Sall, on peut critiquer ouvertement des magistrats sans que ça soit outrage à magistrats ».
Selon le responsable d’Amnesty International Sénégal doit réformer l’institution judiciaire. « C’est une obligation du futur président. Et nous allons vraiment insister sur ça ».
Pour M. Gassama, « c’est une priorité parce qu’il va de la stabilité du pays. Un pays ne peut pas se développer sans la stabilité. Or, la stabilité du Sénégal, aujourd’hui, dépend de la confiance que les citoyens ont en l’institution judiciaire ».
Dans une démocratie, l’institution judiciaire est la seule habilitée à arbitrer des conflits. Et lorsque les arbitres, les citoyens doivent adhérer… Evidemment, il y a quelques juges rebelles qui se revivent, qui sont très indépendants, mais globalement, beaucoup de juges évidemment, sont sous la pression de l’exécutif. Une pression énorme de l’exécutif qui peut s’exécuter de différentes manières, y compris par justement le non-respect, l’immobilité des judiciaires, en plus évidemment de la menace et de la consécration de l’investissement », a soutenu Seydi Gassama.