Le porte-parole de l’Alliance pour la République, (APR) Abdou Mbow a fait le bilan sur l’actualité nationale. Dans un entretien accordé à L’Observateur, il est revenu sur plusieurs questions notamment leur dernière tournée pour la remobilisation des militants et les premiers mois du nouveau gouvernement.
Dans cette interview, Abdou Mbow porte-parole de l’Alliance pour la République par ailleurs président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY) à l’Assemblée nationale, s’est prononcé sur « la tournée pour le retour de responsables » au sein de l’APR. Tournée qui s’est « globalement passé avec des absences bien sûr » dit-il, car « certains responsables ne sont pas sur le territoire, d’autres par exemple sont absents pour X raisons ».
Des raisons que le porte-parole « pense que cela peut se comprendre » d’autant plus qu’après « la perte du pouvoir, il faut s’attendre à certaines réactions parce que chacun a sa manière de faire la politique, chacun à sa manière d’apprécier les choses ».
La relation entre Amadou Ba le candidat de BBY pour la dernière présidentielle et le parti a été aussi au menu de l’entretien. Sur ce, Abdou Mbow dit ne pas « pouvoir se prononcer ni donner d’explication », ajoutant que « nous sommes tous des militants et responsables de l’APR ».
Pour lui, « Amadou Bâ a été notre candidat, on l’a soutenu et on a perdu l’élection ». Pour l’heure « l’objectif principal de notre tournée, c’est de travailler à la solidarité entre responsables parce qu’il faut le constater et le dire, il y a une cassure aujourd’hui entre les responsables pour plusieurs raisons ».
Quant à Amadou Bâ, il est « considéré jusqu’à présent comme membre de l’APR parce que je ne l’ai pas entendu dire le contraire ». Il revient donc à Amadou Bâ de décider de rester dans le parti ou non.
« Le nouveau régime est en train de passer à côté »
S’agissant des appréciations de Macky Sall sur les tournées effectuées par le parti Abdou Mbow révèle que « Macky Sall en tant que président de l’APR, a fait une lettre circulaire pour parler aux militants et nous utiliserons cela pour aller livrer son message ». C’est dire qu’en son absence, « nous sommes en train de prendre nos responsabilités pour que le parti puisse être plus fort que jamais ».
Le président de groupe parlementaire a profité de cette tribune pour donner son appréciation sur les premiers mois de gouvernance et des actes posés par le nouveau régime. Son constat est que « les tenants du pouvoir actuel avaient dit énormément de choses aux Sénégalais et aujourd’hui, ils sont en train de passer énormément à côté » notamment sur les « appels à candidatures (pour certaines hautes responsabilités), qu’ils n’ont pas fait ».
Pire selon lui, « ils ont commencé, même pas deux mois, ils veulent museler les gens en arrêtant certains de nos camarades comme Ba Diakhaté et imam Cheikh Tidiane Ndao ». Abdou Mbow n’est pas « rassuré du tout et attend Ousmane Sonko en tant que Premier ministre de venir à l’Assemblée nationale pour faire sa déclaration de politique générale ».
À partir de là, renchérit-il, « nous aurons une appréciation de ceux qu’ils veulent faire » même si « on ne peut pas dire qu’ils n’ont rien fait puisqu’ils viennent d’arriver ».
Le refus de l’Assemblée nationale de donner trois députés pour la mise en place d’une commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine public maritime, Abdou Mbow pense que « les gens doivent comprendre que nous ne sommes pas dans la politique politicienne ». Justifiant que « nous sommes dans une République », par conséquent «le président de la République a ses prérogatives, l’Assemblée nationale a ses prérogatives et le pouvoir judiciaire ».
« Nous considérons que vérifier des actes administratifs, légales et autres, l’Assemblée nationale ne peut pas aller là-bas parce qu’on peut demain entendre cette commission », conclut Abdou Mbow.