L’affaire Général Souleymane Kandé, du nom du Chef d’Etat-major de l’armée de terre, révélée par Le Quotidien et La Tribune et qui s’est soldée par la convocation des deux Directeurs de publication de ces deux journaux, anime les débats. Interrogé sur cette affaire à l’émission Grand Jury du dimanche sur la RFM ce 02 juin, Doudou Wade du Parti démocratique Sénégal (Pds) a déclaré : » Nous n’avons pas besoin de ce qui est en train de se passer et qui concerne le corps militaire de notre pays compte tenu de plusieurs aspects ». Cependant, il a invité l’État, la société civile ainsi que les journalistes à parler de ce dossier avec beaucoup de « précautions ».
« Compte tenu de ce que l’armée représente pour notre sécurité mais aussi compte tenu du contexte politique au Sénégal avec l’arrivée du nouveau régime depuis 2 mois et qui n’a pas encore défini sa politique générale par son Premier ministre ( Ousmane Sonko) qui est un peu dans le flou et le flou obscure. Et compte tenu du contexte africain dans lequel nous sommes avec la situation au Mali, au Niger et la formation de cette organisation des Etats du Sahel, nous sommes très loin des objectifs que nous nous sommes fixés. Sinon, on commence à s’écarter concernant notre politique d’intégration sous régionale. Nous n’avons pas besoin de ça. C’est la première chose », a-il estimé.
La deuxième chose, a ajouté l’ancien président du groupe parlementaire libéral : » ça était mal coachée, mal deroulée. Le moment ne s’y prête pas ».
M. Wade n’a pas manqué de faire les éloges du chef d’Etat-major de l’armée de terre. « Le général Kandé est un homme valeureux, en tout cas aux dernières informations que nous avons, il a fait d’excellentes choses du côté de la Casamance », a-t-il témoigné.
Avant de souligner : « La Casamance étant ce qu’elle est, aujourd’hui il était encore plus prudent de ne pas s’engager dans cette affaire là ».
Membre du parti Pds de l’ancien président Me Abdoulaye Wade, Doudou Wade a invité tout le monde à faire preuve de prudence. « Aujourd’hui, l’État du Sénégal, le président de la République, particulièrement le Premier ministre, la société civile, la radio et les télévisions et les journalistes doivent faire beaucoup attention et d’en parler avec beaucoup, beaucoup de précautions », a-t-il lancé.
Les articles de presse du Quotidien et de la Tribune affirment que le Pm, Ousmane Sonko, a adressé une lettre au ministre des Forces armées pour lui demander une évaluation des accords militaires entre le Sénégal et une certaine puissance (Etats-Unis, la France, Canada). Une demande que le Général Kandé aurait dit son opposition d’où son « affection ».
Sur cette question, Doudou Wade d’avancer : « Si tel est le cas, Ousmane Sonko aurait outrepassé à ses prérogatives ».
II a expliqué : « La politique étrangère comme la politique militaire sont du domaine du chef de l’État. La seule précaution que le président de la République peut prendre dans ses actions pour l’armée, c’est qu’en cas de déclaration de guerre, il lui faut obligatoirement l’autorisation de l’Assemblée nationale. C’est un domaine réservé. Et c’est un domaine d’un grand mutisme souhaité. Par conséquent, Je ne pense pas que le Pm puisse faire une telle demande. Ce n’est pas de son ressort », persiste et signe M.Wade.
Qui de conclure : « Dans ce cas, il ne faut pas aller loin, nous sommes dans une anormalité ».