POLITIQUE

Candidate du pouvoir aux Législatives en France : Samira Djouadi en campagne à Dakar

Candidate du pouvoir aux Législatives en France : Samira Djouadi en campagne à Dakar

Candidate d’Ensemble pour la République de la 9e circonscription couvrant les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, Samira Djouadi, et sa suppléante Léa Diani sont venues à Dakar pour tenter de mobiliser l’électorat local afin de barrer la route aux extrêmes qui continuent à avoir de bons résultats au Sénégal, notamment à Saly.

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Par Bocar SAKHO – En France, l’heure est grave : le scénario d’une victoire du Rassemblement national, qui poursuit sa poussée électorale, ne relève plus d’une fiction. Il est même aux portes du pouvoir, avec une montée de son poids politique dans ce pays. Candidate d’Ensemble pour la République, la mouvance présidentielle française aux élections législatives de la 9e circonscription couvrant les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, Samira Djouadi parle avec passion, assume son engagement politique pour éviter ce triomphe. Elle a passé 48h à Dakar pour essayer de mobiliser l’électorat local face aux extrêmes français, notamment le Rassemblement national, vainqueur des élections européennes qui ont poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des Législatives anticipées. Elle dit : «Je veux être la candidate qui les représente, qui est là pour les rassurer et pour porter très haut et très fort leurs voix au sein de cet Hémicycle pour voter les lois, ce qu’on voit très rarement dans cette institution.»
Aujourd’hui, les enjeux sont paradoxalement locaux. Le Sénégal compte 17 mille électeurs qui vont voter au Lycée Jean Mermoz (Dakar) pour ces élections anticipées, prévues le 30 juin prochain pour le premier tour et le 7 juillet pour le second tour. A Saly et ailleurs, il y a un fort électorat extrémiste qui est à la fois intrigant et inquiétant. «A Marrakech et Agadir aussi, c’est la même situation. C’est une situation qui nous inquiète et nous interpelle : comment cela est-il possible ?», dit-elle.
Mme Samira Djouadi, une entrepreneuse sociale, veut barrer la route au Ras­semblement national pour éviter le «chaos» à la France. «Cela m’a poussée à m’engager pour porter les voix de toutes les personnes qui sont sur le terrain pour que notre société soit belle et bonne. Il faut un vote massif parce que l’heure est grave, parce qu’on risque d’être dirigés par des gens qui font de la démagogie et qui veulent juste exister. Je ne m’étais pas encartée politiquement, on m’a appelée. Vu la gravité de la situation, j’ai accepté», dit-elle. Cette Franco-marocaine compte s’appuyer sur son réseau construit depuis 40 ans «pour ne pas laisser la place aux extrêmes». «Pour moi, il n’y a pas de différence. Je ne préfère aucun extrême, ni la France insoumise ni le Rassemblement national», tranche-t-elle.

Ni le Rassemblement national ni la France insoumise
Evidemment, il y a cette volonté assumée de barrer la route à la montée des extrêmes, qui sont aux portes du pouvoir en France. Il y a des thèmes de campagne qui vont impacter la vie des Français de l’étranger : il y a surtout l’accès égalitaire à l’éducation dont elle veut être le porte-étendard. «Les citoyens français sont unanimes à penser que l’éducation doit être égalitaire. Les problèmes sont relatifs aux frais de scolarité qui deviennent de plus en plus onéreux, d’où la nécessité de réfléchir à la manière de les plafonner. Il y a aussi la question des bourses à laquelle il faut trouver une solution afin de permettre aux enfants des Français de l’étranger d’aller tranquillement à l’école française», explique la candidate de la mouvance présidentielle. Ainsi, elle promet de proposer son audit complet pour résoudre de manière pragmatique cette préoccupation des Fran­çais de l’étranger (Fde). Quid de la santé ? «Il y a la Caisse spéciale maladie pour les Fde des différentes circonscriptions. Cette caisse déficitaire coûte très cher. Il va falloir réfléchir à un audit de manière à trouver un équilibre. Surtout concernant le rapatriement des dépouilles. Il faut rassurer les Français. Je serai une «députée humaine», je dis toujours la vérité. Je ferai tout ce que je dis», assure Mme Djouadi.
Par ailleurs, il y a aussi l’intégration des entrepreneurs binationaux. «On va essayer de renforcer ce partenariat entre le Sénégal et la France pour que les entrepreneurs puissent entreprendre à Dakar et dans les autres villes d’une manière sereine. Au Sénégal, contrairement aux autres pays de la 9ème circonscription, 60% des Français sont des binationaux. Des entrepreneurs sont venus s’installer [au Sénégal] parce que, pour eux, revenir dans le pays d’origine, de leurs pa­rents, était très important. Ils viennent pour apporter l’expertise et pour faire de la co-construction avec des Sénégalais nés en France», a fait valoir Samira Djouadi. Elle poursuit : «Il va falloir réfléchir à la manière de leur faciliter cette intégration à la fois administrativement mais aussi financièrement, parce qu’un entrepreneur a besoin d’être accompagné.»
Il y a aussi le lancinant problème des visas auquel font face les parents des binationaux. «Il faut que l’on arrête. Il y a des choses que l’on peut faire de manière très simple afin de rétablir cette relation et permettre aux parents de rendre visite à leurs enfants. Je vais proposer des idées très concrètes dans ce domaine si je suis élue à l’issue du scrutin», annonce Mme Djouadi. Les 1er et 2ème tours de ces élections sont prévus les 30 juin et 7 juillet. Mais, les électeurs ont la possibilité de voter en ligne, du 25 au 27 juin pour le premier tour, et les 3 et 4 juillet pour le second.
La candidate du pouvoir et sa suppléante, Léa Diani, ont quitté Dakar hier pour rallier Abidjan dans le cadre de la campagne électorale, après avoir échangé avec les électeurs français résidant à Dakar, Saint-Louis et Saly Portudal.
Il faut savoir que la 9ème circonscription compte 16 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb (Algérie, Maroc, Libye, Tunisie, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie, Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal, Sierra-Leone, Côte d’Ivoire, Liberia).

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