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Exploitation du champ de Sangomar : Les pêcheurs ne veulent pas naviguer dans des eaux troubles

Avec l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, Woodside et les pêcheurs artisanaux tentent de trouver une meilleure formule de collaboration dans l’océan.Par Alioune Badara NDIAYE –  Woodside, qui a annoncé mardi le démarrage effectif de la production de pétrole au champ Sangomar, est parti pour y rester 20 ans au moins. Comment concilier la coexistence de l’activité de la pêche artisanale dans la zone avec les industries gazières ? Quels sont les enjeux et défis liés à l’exploitation ? Ces questions ont été au cœur des débats lors de l’atelier organisé mercredi au Cnfa de Rufisque par le Conseil local de la pêche artisanale (Clpa) de Rufisque, en collaboration avec Woodside et la Société des pétroles du Sénégal (Pe­trosen). «Nous sommes les premiers impactés quand on parle d’exploitation de pétrole et de gaz offshore», a soutenu Ibrahima Mar, président du Clpa de Rufisque, dans sa déclaration aux médias. «Nous sommes inquiets, parce que quand du pétrole est découvert dans notre zone d’activité, c’est un problème pour nous qui exerçons la pêche. On nous demande de ne pas nous approcher des installations, mais il va falloir aussi forcément des mesures d’accompagnement. C’est à cela que nous attendons l’Etat et les entreprises qui exploitent le pétrole», a-t-il laissé entendre.Le représentant de Woodside à la rencontre, Pierre Dieng, s’est livré à une présentation de la plateforme Rufisque offshore, non sans rappeler que l’exploitation de ces gisements se fait conformément aux meilleures pratiques internationales et en parfaite adéquation avec les réglementations du pays en la matière. Rappelant l’impératif pour les pêcheurs de ne pas empiéter dans le rayon de 500 mètres autour de l’Unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Pfso), M. Dieng a fait savoir que la sécurité et la sûreté requises sont de mise pour parer à tout désagrément. Il a fait savoir que dans cette cohabitation, il est nécessaire pour les communautés d’adapter leurs moyens de subsistance à l’exploitation. «Il faut une prise en compte sociale des communautés et aussi du secteur de la pêche pour qu’on puisse continuer à travailler convenablement durant cette période d’exploitation», a soutenu le coordonnateur du Clpa de Rufisque, évoquant à ce titre la Rse et le contenu local qui doivent profiter aux acteurs impactés. Sur ce point, la conseillère en contenu local chez Woodside a rappelé, lors de la présentation, que l’entreprise s’est engagée depuis le début du projet à associer le privé local au développement du champ ; engagement, selon elle, toujours en cours. La présentation est aussi revenue sur les actions initiées par Woodside dans le cadre de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), avec notamment la réhabilitation du quai de pêche. Cette rencontre au Cnfa, précédée par d’autres du genre dans d’autres localités, s’inscrit dans la volonté de la joint-venture Rufisque offshore, Sangomar offshore et Sangomar Offshore profond (Rssd), composée de Woodside et Petrosen, de jeter les bases d’une cohabitation harmonieuse et avec le moins d’impacts négatifs dans les deux activités.

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