SOCIETE
Gaza : les médiateurs appellent à « finaliser » un accord de cessez-le-feu
Le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se sont adressés à Israël et au Hamas samedi. Entretemps, dans le territoire palestinien, les bombardements israéliens par air et terre ont continué de cibler la ville de Rafah.Le plan annoncé par Joe Biden est officiellement soutenu par les médiateurs qatari, américain et égyptien. En tant que médiateurs dans le conflit, « le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte appellent conjointement le Hamas et Israël à finaliser l’accord sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden (…), qui regroupent les exigences de toutes les parties », ont en effet affirmé samedi les trois pays dans un communiqué commun.
Deux étapes
Ce plan prévoit plusieurs étapes et conditions. La première phase serait un cessez-le-feu avec un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza pour une durée de six semaines, a expliqué Joe Biden. L’arrêt des combats serait accompagné notamment de la libération de certains otages enlevés durant l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et retenus à Gaza, surtout les femmes et les malades, ainsi que de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Les contours de la phase deux du plan seraient négociés pendant le cessez-le-feu de six semaines, selon Joe Biden. En cas de négociations concluantes, les combats s’arrêteraient définitivement et tous les otages encore détenus à Gaza rentreraient chez eux, soldats compris. Et les forces israéliennes se retireraient complètement du territoire.
Netanyahu entre deux feux
Quelques heures après la déclaration du président américain, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois réaffirmé les « conditions » d’Israël pour un cessez-le-feu permanent dans le cadre de ce plan: la « destruction » du Hamas, la « libération de tous les otages » et « l’assurance que Gaza ne posera plus de menace » à l’Etat israélien. Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, s’est pour sa part contenté de dire qu’il considérait « positivement » la feuille de route annoncée par Joe Biden, après avoir réitéré ses exigences d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total israélien de Gaza avant tout accord, des conditions rejetées par Israël.
Le Premier ministre israélien est confronté d’une part à ses ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui ont menacé de quitter son gouvernement s’il allait de l’avant avec l’accord. De l’autre, à des milliers d’Israéliens qui sont de nouveau descendus dans la rue pour réclamer la libération des otages. Des 252 personnes enlevées durant l’attaque du Hamas du 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l’armée.
A Gaza, un risque de famine
Entretemps, dans le territoire palestinien, les bombardements israéliens par air et terre ont continué de cibler la ville de Rafah, malgré les protestations de la communauté internationale qui s’inquiète pour les civils.
Depuis le début de l’offensive d’Israël sur Rafah le 7 mai, un million de personnes ont fui vers la zone côtière surpeuplée d’al-Mawasi, plus à l’ouest. La vie est devenue « apocalyptique » dans certaines zones du sud de la bande de Gaza, s’est alarmée l’ONU. Celle-ci met en garde contre un risque de famine dans le territoire palestinien, où la majorité des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, et affirme qu’il n’y a plus de lieu sûr à Gaza.
Le passage de Rafah avec l’Egypte, crucial pour l’entrée de l’aide internationale, est par ailleurs fermé depuis que les forces israéliennes en ont pris le contrôle du côté palestinien le 7 mai. Une réunion consacrée à ce passage est prévue dimanche en Egypte avec les Etats-Unis et Israël, selon un média égyptien.