Dans son allocution pour la journée du « Set setal », le premier ministre Ousmane Sonko a appelé au respect et à l’abandon des invectives en politique. Pourtant, Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la majorité, lui reproche un paradoxe flagrant. Selon lui, Sonko serait à l’origine d’un « catéchisme totalitaire » avec le Parti Pastef, instaurant ainsi une dictature de la pensée unique. Cette situation qui selon lui est particulièrement ironique dans un pays comme le Sénégal, qui se revendique comme la plus vieille démocratie d’Afrique et qui a consacré la liberté d’expression dans sa constitution. Moustapha Diakhaté souligne que la démocratie repose sur le débat d’idées, ce que Sonko semble ignorer en favorisant une pensée unique et en réprimant toute forme d’opposition. Selon le politique, il est urgent de mettre fin à cette culture de l’insulte et de l’outrance en politique, une responsabilité qui incombe aux véritables défenseurs de la démocratie et non à Sonko et ses partisans.
Voici son texte en intégralité ci-dessous
À l’occasion de la journée du « Set setal », Monsieur Ousmane Sonko a invité le landerneau politique à abandonner les invectives, les insultes et les accusations mensongères.
Curieusement, c’est ce même Sonko qui a lancé le catéchisme totalitaire avec son corollaire de la dictature de la pensée unique
Au Sénégal, s’est propagé, avec la vermine Pastef, un nouvel œcuménisme, qui a pour nom la pensée unique à laquelle tout le monde est forcé d’adhérer.
Le constat est unanime. Avec le Pastef, le débat n’est pas possible dans notre pays. Pour un oui ou un nom, on se fait insulter par des hordes d’énergumènes, d’insulteurs, des petits esprits spécialistes des raccourcis simplistes et des amalgames les plus fantaisistes.
C’est un paradoxe pour un pays qui revendique le statut de la plus vieille démocratie africaine et qui a constitutionnalisé la liberté d’expression.
Ousmane Sonko et les nouveaux djihadistes de la pensée unique ignorent que la démocratie, c’est le culte du débat, le conflit des opinions. Ce n’est pas l’interdiction de s’opposer.
M. Sonko est disqualifié pour combattre la vermine de l’insulte, de l’invective et de la diffamation. Lui et ses sbires ont voulu nier la démocratie d’opinion pour la remplacer par l’absurde pensée unique.
Pendant des années, Ousmane Sonko et ses militants ont mis en place des milices d’insulteurs sur les réseaux sociaux dans le but de faire peur et de délégitimer toute personne qui aurait un avis contraire au leur. Un parti politique digne de ce nom doit former ses militants à l’argumentation et non aux insultes. Pastef a toujours préféré l’insulte facile au débat démocratique.
La fin de la présence des insulteurs et des outranciers dans l’espace politique est une affaire des vrais républicains progressistes et démocrates et non de Monsieur Ousmane Sonko, souteneur des pires méthodes en politique.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
Dakar, le 2 juin 2024
Moustapha Diakhaté