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Loi antitabac : la Listab interpelle Président Diomaye pour son application
Ainsi donc, la Listab, interpelle les nouvelles autorités sur la situation chaotique dans laquelle se trouve la lutte contre le tabac au Sénégal. Sur ce, sont interpellés, le Président Diomaye, le Premier ministre, Ousmane Sonko et le ministre de la santé et de l’action sociale, Ibrahima Sy.
Dans son combat contre le tabac, la Listab dénote la « nonchalance » de tous les ministres qui se sont succédés au département de la Santé. Un état de fait que l’organisation regrette et dénonce avec véhémence. « (…) .Ces ministres disons nous , n’ont été d’aucun apport , car n’ayant posé aucun acte positif , significatif , notable ou durable allant dans le sens de consolider ou de préserver les acquis déjà obtenus de hautes luttes par la société civile », tel est l’avis des membres de la Listab.
Le constat reste général. Du côté des pourfendeurs du tabac, il est amèrement constaté que « la lutte contre le tabagisme continue de rencontrer des obstacles ». Une impasse incompréhensible aux yeux de la Listab. Qui en même temps « casse du sucre sur le dos » de certains acteurs de la société civile. En effet, elle dit regretter, « leurs agissements incompréhensibles, répréhensibles et blâmables décrédibilisent la réputation et la fiabilité de la lutte antitabac au Sénégal et en Afrique ».
Aujourd’hui, devant la résistance de l’industrie du tabac et le manque de volonté des politiques jusque- là remarqué, la Listab reste suspendu à l’engagement des nouvelles autorités dans ce combat. Au point qu’elle invite le nouveau régime à faire appliquer la loi du 14 Mars 2014. Celle -ci reste en souffrance pour non application par l’Etat du Sénégal.
Parlant du coût annuel du tabagisme, la Listab a renseigné sur des faits tout au plus alarmants et ahurissants. Tellement le coût annuel du tabagisme reste élevé. Et les chiffres se passent de commentaires. A titre d’exemple, « au Sénégal, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de FCFA, dont 74 milliards rien que pour les dépenses de soins de santé liés au tabagisme (coûts directs) ».
Autrement, lit -on sur le document, « les ménages supportent 71 milliards des coûts par an et l’Etat dépense, 51 milliards pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac. Les pertes de revenus dues à l’absentéisme des patients et leurs accompagnants au travail et celles liées au décès des patients avant la retraite s’élèvent à 48 milliards de FCFA. Le traitement des maladies non transmissibles imputables à la consommation des produits du tabac absorbe 17% du budget que le Sénégal alloue annuellement au secteur de la santé. Et les dépenses directes sont de 74 milliards de FCFA, se répartissant entre les dépenses directes médicales (69 milliards de FCFA) et celles non médicales (5 milliards de FCFA).
En définitive, le constat le plus inquiétant est le suivant : « environ 13 % des jeunes sénégalais sont exposés au tabagisme secondaire chez eux, et plus de 25 % à l’intérieur des lieux publics. Au Sénégal le tabagisme chez les adultes c’est un demi-million de sénégalais fumeurs soit 0,6% de la population adulte, et un pourcentage de 11% chez les garçons et 6% chez les filles, avec à la clé de nouveaux produits du tabac dits émergents comme la chicha, les cigarettes électroniques sont très présents sur le marché très addictifs, potentiellement dangereux, et très prisés par les jeunes.