University, Mamadou Diouf, l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, à la tête du Sénégal, représente une formidable opportunité de « transformer en profondeur le système politique et institutionnel hérité depuis l’indépendance ». C’est l’analyse qu’il a fait dans l’émission « Objection » de Sud FM hier dimanche.
Le Professeur Diouf a évoqué la rupture significative induite par cette nouvelle équipe dirigeante. Il a souligné leur « organisation politique novatrice » et « leur capacité à émerger comme une force autonome, se démarquant des réseaux confrériques traditionnels. » Selon lui, cette indépendance est cruciale pour « permettre une véritable déconstruction du système clientéliste et néo-patrimonial » qui a longtemps dominé la scène politique sénégalaise.
Mamadou Diouf n’a pas minimisé les défis auxquels ces nouveaux leaders devront faire face. À l’en croire, « ils devront non seulement rompre avec les pratiques antérieures et réformer en profondeur les institutions, mais aussi punir les fautes du passé tout en proposant un projet rassembleur de reconstruction nationale et morale. » Pr Diouf a qualifié cette mission de « titanesque », insistant sur la nécessité de « recréer une citoyenneté dynamique » et de « restaurer le rêve et le bonheur des jeunes sénégalais ».
Pour réussir cette transformation, Mamadou Diouf a suggéré au nouveau régime de puiser dans l’héritage de Léopold Sédar Senghor, en s’appuyant sur le modèle des « petites patries », où s’enracinent les solidarités communautaires. Pour lui, cette approche vise à « enraciner le nouveau dans l’ancien » pour asseoir une véritable légitimité populaire. Ce projet pourrait offrir une base solide pour les réformes nécessaires et renforcer le lien entre les dirigeants et le peuple, a conseillé M. Diouf.
Cependant, l’universitaire a également insisté sur le rôle crucial d’une opposition forte, capable de maintenir un dialogue permanent avec le peuple, le véritable détenteur du pouvoir légitime. Cette opposition doit non seulement contrôler, mais aussi contribuer activement dans un esprit de « construction citoyenne ». Diouf a rappelé que les nouveaux leaders ne pourront relever les défis qu’en étroite collaboration avec les Sénégalais et en accord avec eux.
Face aux immenses attentes et aux défis à venir, Mamadou Diouf a conclu en soulignant l’importance d’une « refondation morale globale ». Selon lui, le Sénégal se trouve à un tournant historique, avec la possibilité de réaliser un changement véritable et profond. » Le chemin est certes semé d’embûches, mais l’opportunité de transformation est immense, offrant un espoir renouvelé pour l’avenir du pays », a -t-il déclaré.