SOCIETE
Métro du Grand Paris : le prolongement de la ligne 14 entre en service, jusqu’à un million de voyageurs par jour attendus
Après des mois de course contre la montre, le prolongement de la ligne 14 va accueillir lundi ses premiers voyageurs, pour relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l’aéroport d’Orly, un mois avant l’ouverture des Jeux olympiques. Emmanuel Macron assistera à l’inauguration.Avec 28 km de long, huit nouvelles stations et 11 communes traversées, la ligne 14 transportera d’ici mi-2025 un million de voyageurs par jour, devenant ainsi le premier « supermétro » de la région parisienne. (Crédits : Maylis Rolland / Hans Lucas via Reuters Connect)Pour Orly, c’est un jour historique. Le prolongement de la ligne 14, qui permet de relier Saint-Denis à l’aéroport parisien, va accueillir ses premiers voyageurs ce matin. Comme a pu le dire Justine Coutard, directrice de la plateforme, lors du Paris Air Forum (PAF) 2024, il « va bouleverser la physionomie d’Orly qui est extrêmement dépendant de la voiture, c’est une opportunité énorme de permettre du report modal tant pour les passagers que pour nos salariés ». Le Groupe ADP, qui s’attend à voir transiter dans la nouvelle gare « près de 100.000 passagers par jour ».Pour Orly, c’est un jour historique. Le prolongement de la ligne 14, qui permet de relier Saint-Denis à l’aéroport parisien, va accueillir ses premiers voyageurs ce matin. Comme a pu le dire Justine Coutard, directrice de la plateforme, lors du Paris Air Forum (PAF) 2024, il « va bouleverser la physionomie d’Orly qui est extrêmement dépendant de la voiture, c’est une opportunité énorme de permettre du report modal tant pour les passagers que pour nos salariés ». Le Groupe ADP, qui s’attend à voir transiter dans la nouvelle gare « près de 100.000 passagers par jour ».
La 14 « simplifiera les trajets de millions de voyageurs et viendra ajouter une option de mobilité à nos salariés d’Orly » s’est réjoui Bertrand Godinot, directeur général pour la France d’Easyjet, un des clients les plus importants de l’aéroport, qui lance une campagne de publicité estivale sur le thème… du métro. Il n’a d’ailleurs pas caché lors du PAF que sa compagnie présente à Orly depuis plus de 20 ans voudrait encore s’y développer.
Macron participera à l’inauguration
Plus largement, la ligne permettra de rejoindre d’autres lieux emblématiques du sud de l’Ile-de-France comme le marché de Rungis, la future Cité de la gastronomie qui doit ouvrir en 2028 ou encore la vallée scientifique de la Bièvre. C’est aussi et surtout une ligne capitale pour le bon déroulement des Jeux puisqu’elle desservira au nord le village des athlètes, le stade de France et le centre aquatique, déchargeant les lignes B et D du RER et la ligne 13 du métro. Au sud, elle ralliera l’aéroport d’Orly en 25 minutes depuis Châtelet, au centre de Paris.
Comme Jacques Chirac en son temps lors de l’ouverture du premier tronçon de la 14, quelques mois après la Coupe du monde de football 1998, Emmanuel Macron a prévu d’assister à l’inauguration, à six jours du premier tour d’élections législatives.
« C’est une réussite majeure » pour la RATP, maître d’œuvre principal du projet, a salué le porte-parole du groupe public Jimmy Brun. « Il était ultra-complexe, avec un prolongement, une modernisation du système d’automatisation de l’exploitation et le renouvellement du matériel roulant », explique-t-il.
Le premier « supermétro » de la région parisienne
Avec 28 km de long, huit nouvelles stations et 11 communes traversées, la ligne 14 transportera d’ici mi-2025 un million de voyageurs par jour, devenant ainsi le premier « supermétro » de la région parisienne.
Pour livrer à temps, la RATP a dû mettre les bouchées doubles. Le chantier n’a presque jamais été interrompu pendant la pandémie de Covid-19 et a pu être achevé au prix de nombreuses fermetures de ligne les week-ends, pendant les vacances scolaires ou en soirée. Ces « interruptions de circulation » ont souvent été mal comprises par les usagers, d’après Jimmy Brun, accentuant la pression sur les équipes. Edgar Sée, ex-directeur du projet et désormais « monsieur JO » de la RATP, relativise : « Moderniser et étendre une ligne en exploitation, avec si peu d’impact sur le service rendu, c’est unique dans le monde. »
Pour répondre à l’explosion prévisible de la fréquentation, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a déboursé 1,1 milliard d’euros pour acheter 72 rames neuves en cours de déploiement, dont une cinquantaine seront en service d’ici les JO. Le prolongement aura coûté 3,5 milliards d’euros, intégralement financés par la Société des grands projets (SGP). L’extension va profiter à 260.000 habitants au sud de Paris, dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne, selon Ile-de-France Mobilités. (IDFM).
Un trait d’union entre le réseau historique et le futur réseau du Grand Paris Express
Lors d’une visite début juin, le directeur du projet Stéphane Garreau avait évoqué un « trait d’union entre le réseau historique et le futur réseau du Grand Paris Express » grâce à ses correspondances avec les lignes 15, 16, 17 et 18 en phase de construction. L’opérateur de transports publics Keolis a été désigné mardi lors du conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) comme futur exploitant de la ligne 18 du Grand Paris Express, qui sera mise en service progressivement entre 2026 et 2030.
Elle sera ouverte en trois étapes : d’abord fin 2026 entre Massy-Palaiseau et Christ de Salay, puis fin 2027 avec la mise en service du tronçon entre Massy-Palaiseau et Orly et enfin, fin 2030, entre Christ de Saclay et Versailles-Chantier. Cette ligne de métro automatique desservira dix gares dont trois stations aériennes et fonctionnera comme le réseau classique, avec un début de service à 05H00 et une fin à 01H15, sauf le vendredi et le samedi où elle fermera à 02H15.
A ce stade, seul le tronçon sud de la ligne 15, qui ouvrira fin 2025, ne sera pas exploité par Keolis sur les futures lignes du Grand Paris Express. C’est RATP Dev, filiale de la RATP, qui a été choisie pour ce tronçon long de 33 km qui reliera Pont de Sèvres à Noisy-Champs. Enfin, la RATP tourne aussi son regard vers un autre programme important : l’automatisation de la ligne 13, éternelle malade et surchargée du réseau, censée aboutir en 2035.
(Avec AFP)