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Saisie de 20 kg de cocaïne à l’Aibd : Une planque démantelée à Popenguine

Que dire ? Au-delà de la poursuite de la série, la Douane a encore mis la main sur 20 kg de cocaïne à l’Aibd, d’une contrevaleur estimée à 1, 6 milliard. Cette fois-ci, la drogue était destinée à l’exportation. Et l’unité de conditionnement a été démantelée à Popenguine.

Par Justin GOMIS – Finalement, serait-on tenté de dire que cela se banalise : la Brigade spéciale des Douanes de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) a saisi, ce samedi, 20 kilogrammes de cocaïne. La contrevaleur totale de la saisie est estimée à 1, 6 milliard de francs Cfa. Quatre prévenus sont arrêtés au cours des opérations. Les trafiquants ont trouvé une astuce pour essayer de faire passer la marchandise prohibée : ils l’avaient dissimulée dans un lot de sacs de gingembre destinés à l’exportation vers un pays de l’Union européenne. «Le véhicule transportant la marchandise a été intercepté au niveau de la zone fret où la marchandise devait être déposée avant d’être expédiée», note la Division de la communication et relations publiques de la Direction générale des Douanes.

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Selon elle, les agents de la Brigade spéciale se sont ensuite déportés à Popenguine pour une double opération de filature et de livraison surveillée. «Ladite filature a permis d’appréhender, à l’aérogare passager de l’Aibd, le présumé cerveau du trafic qui s’empressait manifestement à quitter le pays. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années de nationalité maghrébine. L’escouade chargée de la livraison surveillée a découvert des éléments de preuve du conditionnement de la drogue saisie dans une villa située à Popenguine non loin de la mer, qui servait de lieu de refuge aux trafiquants. Vingt-six (26) sacs de sulfate de potassium ainsi que divers autres matériels ont été également trouvés sur les lieux et saisis», poursuit la Douane.

Il faut savoir que cette saisie record de cocaïne destinée à l’exportation par voie aérienne fait suite à l’exploitation avec professionnalisme d’un renseignement par la Douane sénégalaise et ses partenaires nationaux et internationaux.
C’est la série des saisies qui continue. La semaine dernière, les douaniers avaient intercepté de la cocaïne à Keur Ayip, près de la frontière gambienne. Ils ont mis la main sur 33kg de cocaïne d’un montant estimé à 2 milliards 700 millions de F Cfa.

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Si l’administration des Douanes réaffirme, dans son communiqué, «sa détermination à combattre le trafic sous toutes ses formes et invite les populations à plus de collaboration et de soutien dans l’exécution de ses missions», il faut se poser des questions sur cette récurrence des saisies, notamment la Criminalité transnationale organisée (Cto). Comme l’a dit le communiqué, ce n’est plus une question de transit : c’est une unité de conditionnement qui a été démantelée.

«Des indices, aujourd’hui, nous amènent à nous demander ce qu’est devenu notre marché intérieur de drogues. Ce que nous savons, c’est que les narcotrafiquants sont bien implantés dans ce pays. C’est la raison pour laquelle leur activité est visible, intensément visible», analyse Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta, qui était devant le Jdd d’Iradio. Il poursuit ses explications : «Le Sénégal est devenu un condensé, une grosse concentration d’activités liées à la drogue, à la drogue dure particulièrement. Maintenant, de là à parler de zone de consommation, il n’y a qu’un petit pas.» Pour l’ancien directeur de l’Ocrtis, «lorsqu’un pays comme le Sénégal est envahi par la drogue, c’est pour des objectifs multiples, à savoir le transport, le stockage, la distribution sur l’international, mais aussi pour la constitution d’un marché fort». «C’est un marché qui permet à ceux qui trafiquent d’avoir des ressources sur le plan local. Parler de plaque tournante de la drogue, c’est quelque part dépassé. Il faut arriver à mieux définir le problème. L’argent de la drogue est bien présent au Sénégal», poursuit-il.

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