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Dans une lettre aux Français, Macron déclare qu’il nommera un nouveau Premier ministre sous certaines conditions

Emmanuel Macron sort du silence et s’adresse aux Français dans une lettre publiée dans la presse régionale. Dans cette dernière, il demande notamment aux « forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines » de « bâtir une majorité solide », ajoutant qu’il nommera un nouveau Premier ministre lorsque les partis auront construit des « compromis ».Le chef de l’Etat, qui s’est envolé pour Washington où il doit participer à un sommet de l’Otan, va adresser une lettre aux Français publiée dans la presse régionale. (Crédits : © LTD / Sarah Meyssonnier/REUTERS)

Muet depuis le second tour, Emmanuel Macron sort de son silence. Le chef de l’Etat, qui s’est envolé pour Washington, où il doit participer à un sommet de l’Otan, va adresser une lettre aux Français publiée dans la presse régionale. Un premier geste qui fait suite aux résultats des législatives anticipées, qui ont mis en évidence trois blocs – alliance de gauche, macronie, extrême droite – dans le nouvel hémicycle.

« Personne ne l’a emporté »

Dans ce courrier, le président revient sur la situation politique après les élections législatives anticipées. « Les 30 juin et 7 juillet derniers, vous vous êtes rendus aux urnes en nombre pour choisir vos députés. Je salue cette mobilisation, signe de la vitalité de notre République dont nous pouvons, me semble-t-il, tirer quelques conclusions », commence-t-il. Parmi ces conclusions, le président met notamment en avant le fait que « personne ne l’a emporté » et seules les « forces républicaines » représentent « une majorité absolue ».

« La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige à bâtir un large rassemblement », précise-t-il.

Les Français insatisfaits des législatives

Cette prise de parole intervient alors que les Français se disent massivement « insatisfaits » des législatives. En effet, sept Français sur dix ne sont « pas satisfaits » de la nouvelle composition de l’Assemblée nationale, 65% d’entre eux estimant que la décision de dissoudre la chambre basse fut « mauvaise », selon un sondage Elabe pour BFMTV, paru ce mercredi. Pour rappel, le 12 juin, trois jours après l’annonce d’élections législatives anticipées, une majorité de 58% estimait pourtant qu’il s’agissait d’une « bonne décision » de la part du chef de l’Etat.

74% des personnes interrogées considèrent désormais que le pays n’est « pas gouvernable ». Concernant les contours des coalitions qui pourraient diriger le pays, une alliance entre la macronie, les partis de gauche – PS, PCF, EELV, mais sans LFI – et Les Républicains est plébiscitée par 39% des Français. Une alliance entre macronie et LR, sans personnalités de gauche, arrive en seconde position (34%), suivie d’un gouvernement « exclusivement de personnalités de gauche », y compris insoumises (30%). Une coalition entre camp présidentiel et l’ensemble du NFP – LFI compris – mais sans LR est réclamée par 25% des Français, une coalition comprenant l’ensemble du NFP, la macronie et LR étant vue favorablement par 24% des sondés.

Un Français sur deux estime en outre que si le NFP se met d’accord sur une personnalité à proposer comme Premier ministre, Emmanuel Macron doit la charger de former un gouvernement. Parmi les personnalités pour s’installer à Matignon, le sortant Gabriel Attal recueille le plus d’approbation (38%, +3 points depuis le 27 juin), suivi de Jordan Bardella (35%, -2 points), Raphaël Glucksmann (31%, +6 points), François Ruffin (26%, +7 points), Olivier Faure (24%, non testé lors de la précédente étude) et François Bayrou (24%, +8 points).

La macronie s’active pour dégager une large coalition

De son côté, les stratèges de la macronie multiplient les efforts pour constituer une majorité de gouvernement, dans un contexte nouveau, né de la coexistence inédite de trois blocs dans l’hémicycle

Principale cible : le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives de dimanche avec 190 à 195 députés, et tout particulièrement La France insoumise, avec laquelle le bloc central refuse catégoriquement de gouverner. Dans un communiqué, les députés Renaissance ont plaidé pour « des alliances programmatiques » au sein d’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », sans LFI.

« On est un peu plus de 160 aujourd’hui (…) et j’entends des députés LR, divers droite, UDI (centre-droit, ndlr), même divers gauche, qui seraient prêts à nous rejoindre, ce qui veut dire qu’on pourrait numériquement dépasser le bloc de gauche », avait affirmé un peu plus tôt sur France 2 Aurore Bergé, ministre de l’Egalité.

Mais dans le détail, plusieurs lignes se chevauchent dans les rangs macronistes. Certains, menés notamment par Gérald Darmanin, lorgnent essentiellement la droite pour trouver des alliés. « Il peut y avoir un Premier ministre de droite, ça ne me gênerait en rien », a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur CNews et Europe 1, affirmant clairement qu’il ne pourra même pas accepter d’Ecologistes au gouvernement. Cela rejoint la posture de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui plaide lui pour la signature d’un « accord technique » avec Les Républicains, en vue « d’avancer et de gérer les affaires du pays pendant au moins un an ».

Cependant, une autre frange du camp présidentiel, notamment son aile gauche, voit plus large, quitte à se désolidariser de la ligne historique. Sacha Houlié, marcheur de la première heure et ex-président de la commission des Lois, a annoncé qu’il ne « siégera pas » au groupe Renaissance, préférant tenter de créer un groupe « qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste » tout en affirmant qu’au moins « quarante » députés macronistes ne se sont pas encore rattachés au futur groupe Renaissance.

Les « manigances » du camp présidentielCette prise de parole intervient alors que les Français se disent massivement « insatisfaits » des législatives. En effet, sept Français sur dix ne sont « pas satisfaits » de la nouvelle composition de l’Assemblée nationale, 65% d’entre eux estimant que la décision de dissoudre la chambre basse fut « mauvaise », selon un sondage Elabe pour BFMTV, paru ce mercredi. Pour rappel, le 12 juin, trois jours après l’annonce d’élections législatives anticipées, une majorité de 58% estimait pourtant qu’il s’agissait d’une « bonne décision » de la part du chef de l’Etat.

74% des personnes interrogées considèrent désormais que le pays n’est « pas gouvernable ». Concernant les contours des coalitions qui pourraient diriger le pays, une alliance entre la macronie, les partis de gauche – PS, PCF, EELV, mais sans LFI – et Les Républicains est plébiscitée par 39% des Français. Une alliance entre macronie et LR, sans personnalités de gauche, arrive en seconde position (34%), suivie d’un gouvernement « exclusivement de personnalités de gauche », y compris insoumises (30%). Une coalition entre camp présidentiel et l’ensemble du NFP – LFI compris – mais sans LR est réclamée par 25% des Français, une coalition comprenant l’ensemble du NFP, la macronie et LR étant vue favorablement par 24% des sondés.

Un Français sur deux estime en outre que si le NFP se met d’accord sur une personnalité à proposer comme Premier ministre, Emmanuel Macron doit la charger de former un gouvernement. Parmi les personnalités pour s’installer à Matignon, le sortant Gabriel Attal recueille le plus d’approbation (38%, +3 points depuis le 27 juin), suivi de Jordan Bardella (35%, -2 points), Raphaël Glucksmann (31%, +6 points), François Ruffin (26%, +7 points), Olivier Faure (24%, non testé lors de la précédente étude) et François Bayrou (24%, +8 points).

La macronie s’active pour dégager une large coalitionDe son côté, les stratèges de la macronie multiplient les efforts pour constituer une majorité de gouvernement, dans un contexte nouveau, né de la coexistence inédite de trois blocs dans l’hémicycle.

Principale cible : le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives de dimanche avec 190 à 195 députés, et tout particulièrement La France insoumise, avec laquelle le bloc central refuse catégoriquement de gouverner. Dans un communiqué, les députés Renaissance ont plaidé pour « des alliances programmatiques » au sein d’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », sans LFI.

« On est un peu plus de 160 aujourd’hui (…) et j’entends des députés LR, divers droite, UDI (centre-droit, ndlr), même divers gauche, qui seraient prêts à nous rejoindre, ce qui veut dire qu’on pourrait numériquement dépasser le bloc de gauche », avait affirmé un peu plus tôt sur France 2 Aurore Bergé, ministre de l’Egalité.

Mais dans le détail, plusieurs lignes se chevauchent dans les rangs macronistes. Certains, menés notamment par Gérald Darmanin, lorgnent essentiellement la droite pour trouver des alliés. « Il peut y avoir un Premier ministre de droite, ça ne me gênerait en rien », a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur CNews et Europe 1, affirmant clairement qu’il ne pourra même pas accepter d’Ecologistes au gouvernement. Cela rejoint la posture de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui plaide lui pour la signature d’un « accord technique » avec Les Républicains, en vue « d’avancer et de gérer les affaires du pays pendant au moins un an ».

Cependant, une autre frange du camp présidentiel, notamment son aile gauche, voit plus large, quitte à se désolidariser de la ligne historique. Sacha Houlié, marcheur de la première heure et ex-président de la commission des Lois, a annoncé qu’il ne « siégera pas » au groupe Renaissance, préférant tenter de créer un groupe « qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste » tout en affirmant qu’au moins « quarante » députés macronistes ne se sont pas encore rattachés au futur groupe Renaissance.La gauche, qui continue de revendiquer Matignon mais n’a toujours pas proposé son équipe gouvernementale, dénonce les « manigances » du camp présidentiel. Le NFP bataille aussi en interne entre ses deux principales composantes, des Insoumis à peu près stables entre 70 et 80 élus, et un Parti socialiste (PS), revigoré, qui espère faire au moins jeu égal pour proposer un Premier ministre issu de ses rangs, comme son premier secrétaire Olivier Faure. En attendant, les socialistes ont réélu à la tête de leur groupe le député des Landes Boris Vallaud.De son côté, Jean-Luc Mélenchon s’insurge des propos tenus par le président dans sa lettre. « Le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des votes et des sièges à l’Assemblée », a accusé sur X le leader insoumis. « C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel (…) C’est le retour des intrigues de la IVe République », a-t-il ajouté, demandant au chef de l’Etat de « s’incliner » face à l’alliance de gauche.Face à ces tractations tous azimuts, Marine Le Pen aussi s’est insurgée contre le « bourbier » consécutif aux législatives anticipées. « Un certain nombre de manœuvres, notamment de désistements massifs, nous ont privés de la majorité absolue. Ce n’est que partie remise », s’est-elle justifiée, avant d’être réélue présidente du groupe RN à l’Assemblée. Jordan Bardella a ensuite réuni les députés du groupe, leur demandant d’être « parfaitement irréprochables » durant leur mandat, en écho aux multiples dérapages de candidats RN qui avaient pollué la campagne. Et a promis un « examen de conscience » au parti.

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