Au terme du second tour des élections législatives, la majorité présidentielle (Ensemble) a réussi à conserver entre 157 et 163 sièges au Palais Bourbon sur les 250. Un score meilleur qu’attendu, tant la campagne éclair menée par le Premier ministre, Gabriel Attal, semblait mal embarquée.Gabriel Attal a annoncé qu’il présenterait, ce lundi 8 juillet, la démission de son gouvernement. (Crédits : Reuters)
Ce n’est assurément pas une victoire, mais les ténors de la majorité présidentielle doivent souffler. A l’issue du second tour des élections législatives, ce dimanche 7 juillet, les candidats macronistes, réunis sous la bannière Ensemble, ont sauvé les meubles. D’après les projections réalisées par Elabe pour La Tribune, ils obtiendraient entre 157 et 163 sièges à l’Assemblée nationale soit une perte d’environ 100 députés. Dans le détail, Renaissance engrangerait entre 97 et 101 sièges, le MoDem de François Bayrou gagnerait aux alentours de 32-33 sièges. Quant au parti de l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, il grapillerait entre 24 et 25 députés.
Le président de la République, Emmanuel Macron, qui a fait le choix de ne pas s’exprimer ce dimanche, s’est félicité par le biais de son entourage, que le bloc central soit bien « vivant » après sept ans de pouvoir. « La participation montre que la dissolution était juste et pertinente », a ajouté l’entourage du chef de l’Etat. Le locataire de l’Elysée a annoncé qu’il va attendre de connaître la « structuration » de la nouvelle Assemblée nationale pour déterminer qui il va appeler pour former un gouvernement.
Sur l’autre rive, rue de Varenne, le ton était très solennel du côté de Gabriel Attal, réélu député avec 61% des voix dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine. Conformément à la tradition républicaine, le Premier ministre a annoncé qu’il remettra « la démission de son gouvernement, demain matin, au président de la République ». Avant d’ajouter qu’il restera à Matignon « aussi longtemps que le devoir l’exigera » dans le contexte des Jeux Olympiques. « Cette dissolution je ne l’ai pas choisie, mais j’ai refusé de la subir », a martelé le trentenaire. En atteste, selon lui, le « score trois fois supérieur » de la majorité à celui prédit par les instituts de sondage ces dernières semaines. Pour Gabriel Attal, une « nouvelle ère » s’ouvre pour la nation, le Premier ministre tournant, implicitement, la page du macronisme.
Des poids lourds sauvent leur siège
Darmanin, Panier-Runacher, Borne, Woerth… Plusieurs poids lourds de la majorité ont réussi à conserver leur siège à l’Assemblée. Dans la 10e circonscription du Nord, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a été réélu. A quelques encablures, dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Agnès Pannier-Runacher, a gagné son duel face à un candidat du Rassemblement national.
L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a conservé son siège dans la 5e circonscription des Yvelines. Mais il lui sera sans doute très difficile de retrouver le perchoir au Palais Bourbon.
Dans le Calvados, l’ex-Première ministre, Elisabeth Borne, a, elle aussi, remporter son face-à-face contre un candidat d’extrême-droite. L’ancienne locataire de Matignon retrouvera donc sa place au Palais Bourbon. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a été, de son côté, largement réélu avec 60% des voix dans la 1ere circonscription du Loir-et-Cher.
Figure de la majorité, ancien président de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale, Sacha Houlié a lui aussi réussi son pari : conserver son siège dans la 2e circonscription de la Vienne.
En difficulté dans son fief historique de l’Oise, Eric Woerth, qui a reçu la visite de soutien Gabriel Attal cette semaine, l’emporte de justesse avec 53% face au candidat Rassemblement national.
Agressée avec son équipe durant les derniers jours de campagne, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a conservé son siège dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine. Plus à l’ouest, dans les Yvelines, Aurore Bergé, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes est, elle aussi, réélue.