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Les entreprises sénégalaises vivent des moments difficiles depuis plusieurs années », Adama Lam (Président du CNES)

e président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal a fait savoir que les entreprises font face à beaucoup de difficultés. Selon Adama Lam, ce phénomène est dû à plusieurs facteurs. D’abord, l’avènement de la pandémie à Covid-19 au Sénégal en 2020, la crise du Mali et la guerre entre la Russie et l’Ukraine. À cela, s’ajoute la crise socio-politique interne qui s’est installée dans le pays depuis 2021. Pour l’homme d’affaires, la situation politique du pays a impacté une bonne partie du tissu économique et a affecté la viabilité des entreprises.

Toutefois, le président du CNES espère que les nouvelles autorités vont venir au secours du secteur privé national.  M. Lam, les invite  de leur appuyer dans le diagnostic et la recherche de solutions à travers le forum qu’ils vont organiser incessamment sur ces problématiques, en partenariat avec le ministère de l’Économie.

Selon lui, le chef de l’Etat a exprimé sa volonté de faire les entreprises nationales un partenaire privilégié. « Le président de la République, lors de l’audience accordée au patronat sénégalais, le 23 avril 2024, nous en a donné l’assurance et nous, de notre côté, marquons notre disponibilité à l’accompagner dans cette voie »,  a-t-il rappelé dans un entretien accordé au quotidien d’informations du groupe futur médias, l’Observateur.

En ce qui concerne le nombre d’entreprises impacté, Adama Lam renseigne qu’ils sont une multitude d’entités patronales et il n’y a pas, à sa connaissance, un recensement exhaustif, sectoriel et surtout d’ampleur des besoins. Par contre, le président du CNES a détaillé le recensement officiel des entreprises effectué par l’Ansd en 2017. « Sur les 407 882 unités de production économiques recensées, seules 14 869 entreprises ont pu élaborer et déposer leurs états financiers, dont 1853 Pmi qui font face, dans leur majorité, à des difficultés de tout genre. »

D’après-M. Lam, en 2022, ils sont à « 18 281 entreprises ayant déposé leurs états financiers à l’Ansd et 23 000 entreprises officiellement immatriculées à l’Ipres. »

Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal dit avoir interpellé à maintes reprises le gouvernement sortant. « Nous avons suffisamment alerté l’ancien gouvernement sur la nécessité de se pencher sur les entreprises en difficulté, et mieux encore, sur les difficultés des entreprises, en vain», a déclaré M. Lam.

S’agissant de la pression fiscale, l’homme d’affaires pense que les Sénégalais n’ont pas une culture de l’impôt dans notre pays. Pour lui, beaucoup de  » citoyens ne l’acquittent pas par esprit de fraude ou de révolte, mais par ignorance, du fait parfois de sa complexité. »

A l’en croire Adama Lam, « ceux qui paient les impôts sont un nombre restreint d’entreprises. Et ces derniers supportent cette pression fiscale qui, pour lui, est inégalement répartie entre les secteurs. »

Il appelle à un « élargissement de l’assiette fiscale ». De son avis,  « celle-ci doit aussi se faire au niveau du secteur primaire et surtout au niveau secteur tertiaire qui représente 45% du PIB avec une présence remarquable des activités informelles dans le commerce, le transport, l’immobilier, le numérique, etc. »

Pour mieux adapter  » l’entreprise sénégalaise à l’environnement économique actuel, il faut une approche nouvelle d’incitation à la publication des données à caractère économique et financier. C’est le fondement de la transparence envers tous les partenaires. »

M. Lam pense également qu’il faut « insister sur la nécessité de disposer d’une information agrégée et surtout que les chefs d’entreprises qui ne le font pas, prennent l’habitude de s’entourer de la bonne expertise. »

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