POLITIQUE
L’appui militaire de l’ONU à la SAMIDRC pourrait attiser les tensions régionales (USA)
Dans un contexte de poursuite des combats entre les armées congolaise et rwandaise au Nord-Kivu, en violation du cessez-le-feu conclu à Luanda, les USA craignent que l’appui militaire de la Monusco à la SAMIDRC « attise » les tensions régionales. « Nous devons veiller à ce que cela ne se produise pas », a déclaré mardi Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l’ONU, lors du briefing du Conseil de sécurité qui a adopté la résolution autorisant le soutien onusien à la Mission de la SADC en République démocratique du Congo.
Plutôt que d’étendre les opérations militaires dans l’Est de la RDC, les USA ont exhorté les parties au conflit à s’efforcer de mettre fin à la violence, se réengager dans le cadre du processus de Luanda et promouvoir la responsabilisation de tous les acteurs pour les violations des droits de l’homme, rappelant qu’ « il n’existe pas de solution militaire à ce conflit ».
« Bien que les États-Unis aient voté en faveur de cette résolution, nous restons préoccupés par le fait que la fourniture de moyens aériens et de véhicules blindés pour faciliter les déplacements des troupes du SAMIDRC pourrait attiser les tensions régionales à un moment fragile du conflit dans l’Est de la RDC », a indiqué le diplomate américain.
Washington, qui a toujours encouragé une solution politique, a salué l’annonce du cessez-le-feu conclu entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation de l’Angola. « Nous exprimons notre plein soutien aux efforts de l’Angola à travers le Mécanisme de vérification ad hoc pour superviser le respect par les deux parties », a-t-il ajouté, encourageant la Monusco à soutenir ce mécanisme, dans le cadre de son mandat, qui consiste à fournir des conseils et une assistance au gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de l’accord de Luanda.
« Et nous exhortons l’Angola à renforcer sa coordination avec l’ONU afin d’optimiser la mise en œuvre », a-t-il dit, tout en se disant « troublé » par les rapports, immédiatement après l’annonce du cessez-le-feu, faisant état de la poursuite des actions du M23 visant à étendre son contrôle sur le territoire congolais, au mépris flagrant de la trêve humanitaire. « Le Rwanda doit immédiatement cesser son soutien au M23 et retirer ses troupes de l’est de la RDC », a-t-il souligné, appelant aussi la RDC à prendre des mesures contre les dirigeants des FDLR et contre les responsables congolais qui collaborent avec ce mouvement rebelle rwandais.
Menaces de sanctions contre le Rwanda
« Alarmés » par les rapports faisant état d’interférences du Rwanda dans le signal GPS, impactant significativement sur les opérations aériennes des Nations unies et des organisations humanitaires dans l’Est de la RDC, les USA brandissent la menace de riposte.
« En tant que principal contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, le Rwanda devrait savoir qu’il vaut mieux éviter de mettre en danger le personnel de la Monusco. Si ce comportement irresponsable se poursuit, le Conseil devrait envisager des mesures de riposte efficaces », a déclaré Robert Wood.
L’administration Biden a souligné que ces actions menaçantes et violentes, ainsi que d’autres menées par l’armée rwandaise et le M23 contre les soldats de la paix, leur équipement ou leurs positions, sont « totalement inacceptables ».